Répliques Assorties : Yann Bouvier discute Mussolini et Hitler ·
New blog on the kid : Si on imaginait un futur lointain dans une société sans classes ou états ...
... tout d'abord, on contredirait probablement l'eschatologie chrétienne.
À moins de parler de l'après la Parousie, et encore ce serait alors passer de côté la diversité entre bienheureux et damnés.
Mais, posons qu'on étudie pas l'accuratesse doctrinale, mais ce que cette imagination pourrait inspirer aujourd'hui même.
D'un côté, ça pourrait inspirer des communautés très locales de gens qui ne voudraient pas attendre. Des communes hippie, en gros. Je pense, que, grosso modo et pourvu que personne en âge adulte soit embrigadé contre sa volonté d'y vivre (les parents peuvent bien entendu obliger leurs progéniture pas encore majeure), c'est un bien.
Enfin de compte, les monastères sont quelque part un modèle chrétien de ceci, et il y a des "monastères" avec des familles, comme l'Église de Jérusalem en l'an 33 ou comme Iona. En tant que Catholique, je serais très mal placé de vouloir critiquer les monastères. J'ai beau ne pas avoir envie d'être moine, mais je respecte les moines.
Et pourvu que la communauté hippie ne vole pas à droite et à gauche, qu'elle s'installe très temporairement ou qu'elle s'installe en propriété privée lui appartenant ou qu'elle fait juste un peu de vols enfin du compte tolérés (Christiania a volé un terrain abandonné par la force armée du Danemark, et celle-ci n'essaie pas de recupérer le terrain, les conflits entre Christiania et le Danemark sont surtout combien la communauté de Christiania doit payer en loyer, et les règles de vie commune à l'intérieur de la palissade). Pourvu ceci, elle peut très bien vivre dans une société carrément pas socialiste, genre une société manoriale ou une société capitaliste.
Si on espère tourner usine après usine et ferme après ferme en commune hippie, contre la volonté des propriétaires, ça c'est autre chose, là on pourrait parler d'anarchisme dans le pire sens du terme.
Mais ceci pour ceux qui n'ont pas envie d'attendre. Que se passe-t-il si une mouvance politique à la fois pose l'idée d'une société sans classes ou repression dans le futur et veut faire quelque chose en attendant ?
Il y a le Communisme, aussi connu comme Bolchévisme. Il y a la Social-Démocratie. Le Communisme prône la dictature du prolétariat, quand il est au pouvoir, on a la dictature du prolétariat. La Social-Démocratie accepte la propriété privée, et le processus parlamentaire, mais prône des états de société autrement apparentés à la dictature du prolétariat.
Dans les deux, c'est difficile pour un ouvrier salarié de sortir du système salarial, sans de se ruiner. Dans les deux, certaines issues sportives, académiques, artistiques sont plus à la portée des petits gens que dans une démocratie classiquement libérale et capitaliste (les études en Suède et les études aux États-Unis, ce sont deux mondes différents). Dans les deux, vu que l'inégalité des femmes serait une des inégalités à abolir, on prône le féminisme, aussi de manière à détruire les familles ou la connexion morale entre sexe et expectation d'enfants. Dans les deux, on démilitarise en fonction de ce que permet la sécurité (en gros, pas grande chose dans les dictatures communistes, sauf les petites, où la Soviétique s'occupait de leur sécurité). Dans les deux, on prône la décolonisation des empires coloniaux
des autres (mais la Russie n'a pas décolonisé la Sibérie, la Suède n'a pas décolonisé la Lapponie et l'Inde ne décolonise pas Goa, prise par immigration massive des aires entourantes donnant une vote falsifiée).
Pour le journalisme (dans les journaux qui sont déjà entreprises avec un SIRET) la social-démocratie est moins oppressive, de loin. Pour un journalisme d'opinion, sur internet, sans entreprise, je suis moins sûr. La Suède dont je suis issu est parmi les moindres pays dans mon lectorat. Elle n'avait jamais un état bolchévique au sens strict, et même les syndicats d'ouvriers sont plutôt social-démocrates que communistes. CGT en France est d'obéissance communiste. LO, en Suède, d'obéissance social-démocrate.
Pour les écoles privées religieuses, c'est à peu près kif-kif. La Soviétique n'en avait pas tout court. La Suède avant l'entrée en Union Européenne n'avait que très peu, une école des Adventistes Septième Jour, une école Waldorf, donc de la religion de Rudolf Steiner. À contre-cœur, la Suède en accepte davantage, une fois entrée en l'UE en 1995, genre une seule école catholique dans la région de Gothembourg, et une ou plusieurs écoles musulmanes, dont une, probablement pas la seule, à Malmö. Je ne me plains pas de la présence d'une école musulmane, je me félicite de l'école catholique.
Sortons alors du socialisme "classique" ... il reste le Syndicalisme, le Fascisme, le National-Socialisme peut-être en partie le Distributisme.
Yann Bouvier a voulu prouver que le Fascisme et le National-Socialisme
ne sont pas de gauche, parce qu'ils se heurtent à la vision de l'abolition de l'état et à la vision d'une fraternité internationale. Je ne veux pas prétendre que les deux idéologies (qui diffèrent entre eux) seraient basées sur l'imagination d'une société future sans classes ou états. Mais je vais dire comment quelqu'un qui se range à cet imaginaire pourrait accepter le Fascisme en Italie ou le National-Socialisme en Allemagne. Certes, les deux systèmes ont "aidé" ce basculement par un peu de violence, la cure de l'huile de ricine chez les Italiens, la cure en camps comme celui d'Oranienburg au début de la Machtübernahme. Le basculement par violence squadriste diffère nettement du basculement par les camps, pas comme si les deux n'étaient pas violents, mais dans la méthode. Voici comment les Italiens romantisaient la prétendue "cure" :

Les mots en italiens sont "prima della cura / durante la cura / dopo la cura" et veulent dire : "avant la cure / pendant la cure / après la cure" ... ce serait profondement ignorant et naïf de penser que des Communistes n'aient pas fait de choses pareilles. Pour Oranienburg, ce sont Social-Démocrates (mais pas pour simple divergence politique caractérisée officiellement comme telle) ET les Communistes (une fois au pouvoir) qui ont fait pareil. C'est un truc disciplinaire qui se prête beaucoup moins à la romantisation ou à la carte postale. Regardons encore celle-ci un peu. Le rouge, qui devient un fasciste, débute en homme brandissant une bannière, et il finit en homme brandissant une bannière. C'est juste que la bannière n'est plus une bannière censée être révolutionnaire. Dans le sens désapprobé par les Fascistes. L'Italie du Risorgimento était aussi révolutionnaire.
Après 1922 et 1933, les Fascistes italiens et les National-Socialistes allemands recrutaient massivement dans les ex-affiliés du Communisme et de la Social-Démocratie. Et pas toujours avec le genre de méthodes violentes que je viens d'évoquer et qui différait tellement. Donc, on se pose la question si ces gens, qui, par définition, avaient rêvé d'un futur sans classes, avaient simplement abandonné tous leurs idéaux ?
Non, pas forcément. Comme le réformisme de la Social-Démocratie, comme la dictature du prolétariat du Communisme, ainsi le nationnalisme pouvait paraître une avant-étape réaliste.
"Voyons, tous les peuples ne sont pas mûrs pour notre idée d'égalité, tous les peuples ne sont pas prêts à vivre en autarcie idyllique, faisons ce qu'on peut parmi nous, en excluant, pour le temps, les peuples étrangères à notre vision" ... C'est à peu près le même réalisme que d'avoir un état dans les mains d'un parti cherchant à abolir l'état sur la longue durée, mais qui, en attendant, le durcit. Ou, plutôt, l'étatisme de Mussolini l'est, mais le nationalisme est nettement moins grave. Il y a des populations du dehors de l'Europe qui ont une vision de la société beaucoup plus capitaliste, et dont la présence affaiblit le Syndicalisme et affaiblit le Libertarisme. En plus, pour le Syndicalisme, le Bolchévisme est pire que le Fascisme italien. Je poserais le Fouriérisme allemand des DAF dans le milieu entre les deux.
Entretemps, je pense que les deux dictatures avaient une vision d'un international futur où d'autres nations seraient arrivées à un niveau pareil, permettant des échanges plus aimables entre elles et les dictatures de l'Axe.
Dans ce cas, la vision évoquée au début, c'est pour certains un mobile pour des mesures identiques à celles que des Fascistes, voir National-Socialistes ont en certains cas prônées pour d'autres mobiles. Cette vision n'est donc pas un démarqueur de la gauche de ces dictatures. Et pour ceux qui se sentaient trahis par les compromis, je pense que
les marins de Kronstadt ont largément précédé la plupart des trahis dans l'Italie fasciste ou l'Allemagne NS, donc bien avant Staline, déjà sous Staline.
Hans Georg Lundahl
Paris
Veille des Saints Apôtres Pierre et Paul
et St. Irénée de Lyon
28.VI.2025
Vigilia sanctorum Apostolorum Petri et Pauli.
Lugduni, in Gallia, sancti Irenaei, Episcopi et Martyris; qui (ut scribit sanctus Hieronymus) beati Polycarpi, Smyrnensis Episcopi, discipulus fuit, et Apostolicorum temporum vicinus. Is, cum adversus haereticos verbis ac scriptis plurimum decertasset, tandem, in persecutione Severi, cum omni fere civitatis suae populo, coronatus est glorioso martyrio.