Même article que dernière fois:
Comme tous les peuples unis par une même culture, les Européens sont les dépositaires d’une très ancienne tradition, mais ils ne le savent pas. La perception leur en a toujours été refusée. En dehors des poèmes homériques, ils n’ont pas d’écriture sainte, bien que la matière en soit offerte par leurs légendes, leur littérature épique et la philosophie antique.
I
Les Européens ne sont pas unis par une même culture, mais par un même multiculturalisme.
II
On n'est dépositaire d'une tradition que si l'on la connaît.
III
Personne n'a exactement refusé la connaissance des - diverses - traditions aux - divers - Européens. À moins que ça soit la modernité, et l'école obligatoire, qui a occulté celle de la scholastique, celle du géocentrisme, celle du créationnisme.
Quand à celles des paganismes pré-chrétiennes, les écoles publiques ont en XIX S. rien fait pour éteindre une seule (à moins qu'elle soit régionale plutôt que nationale, effort échoué, normalement).
En Scandinavie, tout le monde connaît les runes. On sait moins souvent, que la plupart des pierre élévées runiques en Suède sont d'inscriptions chrétiennes. Un Ave Maria, une stèle funéraire pour un pélérin de Jérusalem (peut-être même un croisé) ...
IV
Les poèmes homériques ne sont pas écriture sainte pour les Chrétiens.
On est très le bienvenu (à moins d'être évêque, comme noté entre les évêques de Gaule et Pape St Grégoire) de les lire comme une instruction historique ou comme une diversion quasi-historique purement profane. On n'est d'ailleurs pas obligé de les prendre pour écriture sainte parce qu'on leur accorde une valeur historique fiable. Ulysse peut très bien être retourné de Calypso à Pénélope, même si la décision providentielle ne fut jamais discutée entre Zeus et Pallas Athénâ.
V
Pour les païens, les poèmes comme Voluspá (à supposer qu'il ait été utilisé d'abord par païens) n'étaient pas "écriture sainte" pour la bonne raison qu'il était pas transmis par écrit, mais par voie orale.
VI
Ce que Venner appelle "les légendes" est assez souvent assez fiable comme histoire.
VII
Je ne comprends pas pourquoi un épopée aurait vocation de devenir "écriture sainte" chez les païens ... à part que Venner ait pu comparer d'une manière non-européenne avec deux modèles non-européens:
- La Bible - dont beaucoup est historique, donc comparable à certains épopées;
- Le Mahabharata - qui serait comparable à Homère, sauf que dans la performance orale, ceux qui écoutent participent dans un acte de culte.
VIII
La philosophie antique ... mais Venner rêve ou quoi?
Celle qui a la moindre chance de devenir écriture sainte, c'est l'épicuréisme.
Or, Venner était probablement, comme tellement d'autres de gens chics de la droite française actuelle (je préfère celle autour de l'an 1990!) épicuréen.
Contrairement à l'avertissement de St Paul contre l'atomisme.
Videte ne quis vos decipiat per philosophiam, et inanem fallaciam secundum traditionem hominum, secundum elementa mundi, et non secundum Christum:
Elementa mundi = les atomes. Qu'ils peuvent exister, c'est une chose, mais ils ne sont pas une base solide de la philosophie. Ils ne sont pas capables d'expliquer ni la vie, ni encore moins la raison, l'intelligence.
Et cette philosophie là n'en est pas pour des écritures saintes, non plus.
Un Européen en tire peut-être plutôt une conclusion comme Robert E. Howard: si le monde est éternel, mais la mémoire historique périodiquement bouleversée par des cataclysmes qui obligent à recommencer tout de zéro, alors, quelle histoire avait-on avant la dernière cataclysme? Bon scénario pour mettre un peu de sword and sorcery ...
J'imagine mal que Venner ait vu en Conan le Cimmérien une écriture sainte, mais ces romans là ont effectivement l'épicuréisme comme base. Howard a, comme le préconise Épicure, parti d'un constat que nous n'avons pas d'histoire datée à il y a 10.000 avant Jésus-Christ, et comme bon épicuréen, il en conclut que l'histoire qu'il y avait a dû être perdue.
Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Décollation de St Jean Baptiste
29.VIII.2016
PS. La citation biblique est, d'abord, Colossiens 2:8. Quand à Filles d'Europe, ne considérons pas qu'elles se contentent de pure bêtise comme Venner, il y en a des articles un peu plus dignes, comme celui-ci:
l’hermine, symbole de l’identité bretonne
Publié par fillesdeuropeblog le 24 août 2016
https://fillesdeuropeblog.wordpress.com/2016/08/24/lhermine-symbole-de-lidentite-bretonne/
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