Il y a des gens qui disent "Hitler était Catholique, donc, le National-Socialisme repose sur du Catholicisme" ...
Il y a des gens qui évoquent la prière catholique de Vendredi saint comme source de l'antisémitisme du national-socialisme. Ou la silence de Pie XII.
Regardons un peu ... j'ai oublié la source, qu'il y a, mais voici les chiffres dont je me souviens :
SS avait 1/4 Catholiques. Dans la mesure qu'ils étaient cadres du parti national-socialiste, ils étaient excommuniés par les évêques d'Allemagne et de l'Autriche. Avant le Concordat, on était excommunié simplement pour le fait d'en être un membre lambda.
Un autre 1/4 étaient Gottesgläubige ou Völkische Bewegung. Ce ne sont pas exactement des croyant dans le paganisme nordique ou saxon avant le Christianisme, tel quel. Ah non. Dans ce cas, le nom Göttergläubige aurait été plus apte. Ce n'est pas la mythologie germanique qui a inspiré ce mouvement, mais plutôt la position réelle est entre Déisme et Blavatskisme, avec les Runes et les Eddas comme simple décor (et argument publicitaire).
Environ 1/2, je me souviens 51 %, étaient Protestants. Qu'on ne pense surtout pas Évangélistes, plutôt un mélange entre Luthériens, Calvinistes et ... Déistes.
Pour les officiers de l'SS, un peu différent :
Sicherheitsdienst des Reichsführers-SS (or SD) members withdrew from their Christian denominations, changing their religious affiliation to gottgläubig, while nearly 70% of the officers of the Schutzstaffel (SS) did the same.
Religion in Nazi Germany # Denominational trends during the Nazi period
https://en.wikipedia.org/wiki/Religion_in_Nazi_Germany#Denominational_trends_during_the_Nazi_period
Les membres du service de sécurité, SD, se retiraient des confessions chrétiens, devenant Gottgläubig, tandis que près de 70 % des officiers de l'SS faisaient de même.
State University of New York George C. Browder Professor of History College of Freedonia (1996). Hitler's Enforcers : The Gestapo and the SS Security Service in the Nazi Revolution. Oxford University Press. pp. 166–. ISBN 978-0-19-534451-6. Retrieved 14 March 2013.
Petite correction, les membres de l'SD ne le faisaient pas d'un coup, mais progressivement, et finalement c'étaient "au moins 90%" ... SD = Sicherheitsdienst des Reichsführers-SS. Par contre, dans la population générale, seuls les 3,5 % étaient Gottgläubige. Dans cette perspective, je trouve crédible que le taux de Gottgläubige dans l'SS en total était vers 25 %. (69 + 3,5) / 2 = 36.25, 25 % est un peu moins .... le taux des apostasies vers Gottgläubig baissait, d'ailleurs. 74 % des officiers d'avant 1933, 68 % des officiers ayant rejoint la Schutzstaffel après.
Si j'ai dit Déisme deux fois, pour les Gottgläubige et pour les Protestants, il faut noter que le Déisme a des racines, pas seulement chez Voltaire, mais aussi chez le Maïmonide. Et chez Averroës.
La wikipédie française va confondre Gottgläubig avec Deutsche Christen. La wikipédie anglaise ne commet pas cet erreur :
After coming to power in 1933, the upper cadres of the Nazi Party concluded that their worldview was incompatible with Christianity, even if it was considered too risky to state this publicly; because of this, the party was still committed to Positive Christianity on paper.
Après l'arrivée au pouvoir en 1933, les cadres supérieurs du parti nazi concluèrent que leur vision du monde était incompatible avec le Christianisme, même si on considérait comme trop risqué de le dire en public; pour cette raison, le parti était encore sur le papier engagé dans le Christianisme positif.
Parmi ceux qui insistent à tort de prétendre le national-socialisme comme lié au Vatican, il y en a qui évoquent des images où des gens qui semblent pour certains d'être évêques en soutane, "donc catholiques" ... une de ces images est d'une conférence de Deutsche Christen, avec l'évêque du Reich, Ludwig Müller et avec Friedrich Otto Coch, l'évêque du Land Sachsen, quelque part un successeur de Martin Luther. Le clergé scandinave, comme celui de l'Angleterre, comme celui de l'Allemagne a occasionnelleemnt des vêtements qui rappellent la soutane catholique. Si on montre quelqu'un qui est Catholique et non Protestant dans ce contexte, c'est Albanus Schachleiter — qui était mal vu par l'évêque de Munich* mais qui était tout de même avant sa fin (en 1937, donc avant la guerre) anxieux de certains tournants que prit le parti national-socialiste. Il les qualifiait de tourants protestants, il ne faut ici pas entendre pentecôtiste, mais evangelisch dans le sens allemand, mélange entre Lutheriens, Calvinistes, et pas mal d'influences du Déisme.
Hans Georg Lundahl
Paris
St. Ignace de Loyola
31.VII.2025
Romae natalis sancti Ignatii, Presbyteri et Confessoris, qui Fundator exstitit Societatis Jesu, atque vir fuit sanctitate et miraculis clarus, ac religionis catholicae ubique dilatandae studiosissimus; quem Pius Undecimus, Pontifex Maximus, caelestem omnium Exercitiorum spiritualium Patronum constituit.
PS ... certains des liens sont donnés en anglais ou en allemand, à part une fois que la wikipédie anglaise est supériere à celle en français, c'est parce que l'article n'existe pas en français./HGL
PPS. Il se trouve que certains associent tellement les runes avec le paganisme germanique et donc aussi la mystagogie à la Liebenfels, qu'ils démonisent tout ce qui a un rapport avec les runes. Elles étaient un alphabet (avec certains sons pas distingués, comme B = P et ainsi de suite), et on les a utilisées jusque dans les époques chrétiennes, catholique et même protestante./HGL
PPPS. Certains Protestants connaissent sans doute le chant anglais "How Great Thou Art" ... sauf, il n'est pas anglais au début, il est suédois. "Oh Store Gud" ... son auteur est à l'époque "Svenska missionsförbundet", une communauté proche de l'Église d'état (luthérienne) et des Méthodistes. Il s'appelle Carl Boberg. Il écrit ce chant en 1885. Il meurt en 1940, et aura été parlamentaire. Et il semble qu'il soit pour le national-socialisme, ayant loué Hindenburg, von Papen et Hitler aussi. C'est très probable qu'il aurait regretté ça s'il avait sû des camps pour les Juifs, mais des camps pour "asociaux" et pour communistes existaient déjà depuis 1933 et ça très ouvertement, et Carl Boberg ne semblait pas gêné par ça. Et connaissez-vous Horst Wessel ? Compositeur de Horst-Wessel-Lied et de Das Hitlervolk, martyr du national-socialisme (une propriétaire communiste l'avait fait assassiner ou tabasser avec une issue mortelle) ... il était fils de Ludwig Wessel, curé protestant./HGL
* En Catholicisme, un évêque l'est d'une ville, en Protestantisme allemand, un évêque l'est d'une province.
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