Premièrement, puisque aujourd'hui est Chandeleurs, je sais qu'à Marseilles, on mange des navettes, qu'on soit catholique croyant ou pas.
Observer ses coûtumes ancestrales est une forme de patriotisme parfaitement saine et équilibrée, et ceci que la patrie soit définie comme Marseille ou Paris, Bouches de Rhones ou Île de France, France ou un autre pays - tant, biensûr, que la coûtume en soi n'est pas mauvaise.
Manger les navettes la fête de Chandeleurs ne l'est pas.
Deuxièmement, on peut s'acharner de diverses manières sur la culture comme un acquis après certains efforts - celle de son pays ou autre référence patriotique, bien entendu.
Là, il semble y avoir quelques dérives.
Voici deux paragraphes d'une canadienne bilingue d'origine francophone:
[Pourquoi la science a-t-elle fait si peu de progrès en Europe au Moyen Âge ?]
Dire que la science n’a fait aucun progrès au Moyen-Âge n’est pas exacte, bien que la progression était lente. En fait, il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette lenteur.
Premièrement, jusqu’à l’an 1000, Europe n’avait ni la stabilité politique ni la richesse pour entretenir la recherche scientifique. L’Europe a connu une succession d’invasions “barbares” qui a chambardé les régions, et— longue histoire courte— les habitants étaient plus préoccupés par la survie que les connaissances.
Il me semble que le français est bon, à première vue, même s'il pourrait y avoir une faute légère. J'aurais moi-même écrit "Dire que la science n’ait fait" et c.
Or, il y a un grincheux qui dit ceci:
Je suis surpris et peiné de constater autant de fautes de grammaire et d’orthographe dans un texte écrit par une bachelière en histoire. Pour moi déjà 7 fautes dans les 2 premiers paragraphes. Cela enlève beaucoup de crédibilité à votre propos.
Je ne détecterais pas 7 fautes. C'est parfaitement possible qu'il bluffe. Mais au-delà de la question de fait, l'attitude est remarquable. Le but est sensiblement d'exclure d'un discours publique tout et chacun qui n'ait pas eu précisément sa propre formation.
Or, accepter le français de Madame Fortin tel quel, la langue de Molière ne s'en meurt pas. Là, on a une patriotisme assez malsain, et probablement proféré comme excuse pour exclure le discours pro-médiéviste de madame la bachelière en histoire. Un discours qui, d'ailleurs, est plus courant dans les pays anglophones, et moins ici, où, comme on sait, la plus grande loge est le Grand Orient, ce qui pèse sur le discours public et sur l'acceptation de "l'acceptable."
D'ailleurs, je trouve que Madame Fortin ne va vraiment pas suffisamment loin, elle exaggère les défaut d'une "médecine des humeurs" (les maladies cardiovasculaires sont "l'humeur flegme," aussi connu comme lipides, pas des bactéries!), et du géocentrisme, comme si l'héliocentrisme en soi apporterait une quelle-conque connaissance de l'astronomie.
Mais, déjà ce discours un peu trop timide déplaît à un Pascal Stroobant. Semble-t-il. Et son excuse est, le français de madame n'aurait pas eu 20/20 par un professeur de la langue française au lycée Henri IV.
Là, il s'agit d'un patriotisme beaucoup moins sain que de manger les navettes de Chandeleurs.
Il y a encore un genre, une autre xénophobie, si on peut le dire, celle qu'on appelle le plus souvent xénophobe.
J'ai eu du bien et du mal cette nuit, et le plus bien par un homme noir, donc pas totalement français de souche, qui m'a offert 30 € qui m'ont permis un bon petit-déj’ ce matin, et d'un autre homme noir, aussi pas totalement français de souche, qui m'a permis de dormir dedans, et qui m'a donné un repas du soir et une bouteille d'eau.
Merci les deux, c'était vraiment gentil.
Après, une des choses moins bonnes était ce qui m'arrivait quand j'attendais le premier qui allait me chercher un café. Deux jeunes du quartiers ont vérifié ce que je faisais, ont vérifié que je n'allais pas rester là l'après-midi, et un semble avoir fait une forme de connexion honnisante que si j'attendais un homme qui m'avait donné de l'argent, c'était pour "aller avec lui." En qualité de quoi? Prostitué homosexuel?
Ce n'est pas du tout mon genre de vie, mais c'est possible que ce serait une réputation que certains groupes d'immigrés (qui savent que je suis un bloggueur) font sur moi derrière mon dos. Eux aussi n'étaient pas français de souche.
Ce serait évidemment une ingratitude noire de vouloir démoniser tous les résidents non français de souche comme groupe. Ce serait également une imprudence ou un aveuglement volontaire de ne pas voir que parmi eux, il y en a qui posent des problèmes, et qui donc expliquent pourquoi il y a des gens qui votent FN. Au moins de Gollnisch, et assez certainement de Marine LePen aussi, les deux noirs qui m'ont aidé n'auraient pas eu des difficultés. Je ne soutiens pas en général des gens qui se prennent en bloc aux immigrés parce que tels. Mais pas non plus je ne m'en prends à ceux qui veulent limiter l'immigration.
Pour les deux noirs, chapeau (façon de dire, mon "capuchon médiéval" est déjà baissé sur mon dos). Et, bonne fête des Chandeleurs!
Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
Chandeleurs
2.II.2018
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