On sait grâce à Ratzinger (désormais antipape) comment le Bavarois a réagi à Cana.
"Rien d'énorme, il se passa juste un miracle* ..."
L'œnologue arrive un peu plus tard que les faits, et il dit plutôt ceci :
"Faire de vin à partir de l'eau? Biensûr ! Faut just le bon sol, la bonne plante, aussi connu comme le bon cep, la bonne hydration, et encore la recolte, le pressurage, la mise en cuve. Et encore du temps, entre 5 et 20 jours, pour la fermentation. Ça prend à peu près un an entre deux fois, et un peu davantage avant la première fois qu'on prend du vin d'un cep. Mais, ça prend toujours de l'eau."
En apparence, le bon œnologue n'a pas l'attitude décomplexée d'un Bavarois à propos les miracles. Peut-être qu'étant Français il a été élevé en bon laïcard.
Je suis assez sûr que tout ce que dit notre œnologue était très bien connu à l'église du premier siècle, qui pourtant n'hésitait pas à prendre le mariage à Cana comme un vrai fait.
Alors, posez la question, comment est-ce qu'une langue devient plusieurs? Le latin devenu - de l'Ouest à l'Est, en zappant les langues régionales - portugais, espagnol, français, italien et roumain : voilà ce qui devrait fournir des bonnes pistes à un linguiste !
Babel n'aurait donc pas eu lieu ?
Notez, les langues issues de Babel donnent en moins de 600 ans un monde de langues où Abraham a pu confronter le sumérien et l'akkadien, le copte, et peut-être, si sa propre langue était l'araméen, la langue canaanéenne parlée par descendants tels que Moïse. Copte et sumérien, c'est quand même davantage de différence qu'entre portugais et roumain, non ?
Et entre le déluge et la dissolution du projet babélique, il y a eu entre 101 et 529 ans, en passant par 401.** Même en ajoutant 529 à 541 (quand Abraham est né) ou à 621 (quand il a 80 et protège Sodome de pilleurs), on n'arrive qu'à 1150 ans après le Déluge, et ceci n'est pas de quoi rendre les langues davantage différents que français et provençal, commençant à se séparer même déjà avant l'an 871.***
Comme l'œnologue avait le choix de mettre en doute le manque du vin ou d'accepter le miracle, le linguiste doit de même choisir, soit il n'y aurait pas eu de restriction des langues humaines à une seule par le déluge, soit on a eu un miracle, par exemple celui raconté à propos de Babel. Mon choix est fait.
Mais ce n'est que de ridicule que de prétendre que la linguistique refute Babel, comme ce serait ridicule de prétendre que l'œnologue refute Cana.
Hans Georg Lundahl
Paris
St. Walfride de York
12.X.2021
* En original : "kein Wunder, ist halt a Wunder gescheh'n."
** 101 est selon le texte des versions masorétique, vulgate et des Bibles comme Crampon ou Douai Reims. 401 ou 529 sont les alternatives dans une version LXX sans ou avec un "deuxième Caïnan" qui manque aussi en certains manuscrits de Luc 3. Or, pour la version masorétique, pas de 541 ans entre les naissances de Phalec et d'Abraham.
*** Les serments de Strassbourg ont une langue qui récemment aurait pu passer pour du latin, mais apparemment juste pour la région de l'ancien français et non de l'ancien provençal.
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