Leur différence est un peu caché par le fait que les deux se trouvent chez Darwin.
A) Les allèles* déjà en places et les allèles qui se mettent en place par mutations donne une certaine variabilité génétique à une population, les circonstances extérieures la poussent dans une sens ou autre, et quand celle-ci se divise en deux populations, ni la fréquence exacte initiale des allèles, ni les aléas fortuites, ni la pression environmentale sont les mêmes, et les populations auront tendance à se diversifier. Ça pourrait même aller jusqu'à trouver deux population d'un même type qui néanmoins ne peuvent pas se réproduire entre eux. Parfois, alors, il y a donc des variantes intermédiaires qui peuvent se réproduire avec les deux, mais celles-ci pas entre elles. On appelle ça une variation clinale, et je pense possible que pas mal de ce qu'on appelle espèces dans la biologie linnéenne sont ceci.
Entre lièvre et lapin, comme ils existent en Europe, on ne peut pas croiser. Mais je pense avoir vu qu'une autre espèce de l'Amérique du Nord soit interfertile avec les deux, ce que je ne retrouve pas sur la wikipédie, il peut s'être agi d'un sabotage qu'on a éliminé - ou il se peut que c'est l'élimination qui est un sabotage.
De toute manière, des intermédiaires peuvent disparaître, les deux populations peuvent se trouver incapables à se croiser et sans intermédiaires restantes avec qui se croiser.
Ceci, chez Darwin, relève d'un bon observateur.
B) Il vient de décrire ceci juste avant d'ajouter l'idée que ceci serait même le cas entre animaux de types très différentes. Que d'organes se soient développés. Voici** :
It is scarcely possible to avoid comparing the eye to a telescope. We know that this instrument has been perfected by the long-continued efforts of the highest human intellects; and we naturally infer that the eye has been formed by a somewhat analogous process. But may not this inference be presumptuous? Have we any right to assume that the Creator works by intellectual powers like those of man? If we must compare the eye to an optical instrument, we ought in imagination to take a thick layer of transparent tissue, with a nerve sensitive to light beneath, and then suppose every part of this layer to be continually changing slowly in density, so as to separate into layers of different densities and thicknesses, placed at different distances from each other, and with the surfaces of each layer slowly changing in form. Further we must suppose that there is a power always intently watching each slight accidental alteration in the transparent layers; and carefully selecting each alteration which, under varied circumstances, may in any way, or in any degree, tend to produce a distincter image. We must suppose each new state of the instrument to be multiplied by the million; and each to be preserved till a better be produced, and then the old ones to be destroyed. In living bodies, variation will cause the slight alterations, generation will multiply them almost infinitely, and natural selection will pick out with unerring skill each improvement. Let this process go on for millions on millions of years; and during each year on millions of individuals of many kinds; and may we not believe that a living optical instrument might thus be formed as superior to one of glass, as the works of the Creator are to those of man?
If it could be demonstrated that any complex organ existed, which could not possibly have been formed by numerous, successive, slight modifications, my theory would absolutely break down. But I can find out no such case. No doubt many organs exist of which we do not know the transitional grades, more especially if we look to much-isolated species, round which, according to my theory, there has been much extinction. Or again, if we look to an organ common to all the members of a large class, for in this latter case the organ must have been first formed at an extremely remote period, since which all the many members of the class have been developed; and in order to discover the early transitional grades through which the organ has passed, we should have to look to very ancient ancestral forms, long since become extinct.
Faites-moi plaisir de prendre ma traduction, je la découperai entrecoupée par mes réponses.
Ce n'est à peine possible d'éviter de comparer l'œil au téléscope. On sait que cet instrument ait été perfectionné par les efforts longtemps continués des intellects humains les plus haut ; et on fera naturellement l'inférence que l'œil ait été formé par un processus quelque part analogue.
Sauf si le Bon Dieu ait formé l'œil juste comme ça.
Mais, ne serait-ce cette inférence présomptueuse ? Avons-nous un droit quelconque de présumer que le Créateur travaille par des pouvoirs intellectuels comme ceux de l'homme ?
Avec la grande différence que Dieu n'ait pas à chercher parce que, comme Créateur, Il est la source, omniscient de Lui-même et donc de sa capacité. Il n'a qu'à donner.
Par contre, Darwin suborne qu'il pourrait y avoir un "Créateur" sans pouvoirs intellectuels du tout. Un peu à la manière des Athées qui croient une "évolution créatrice" pour ainsi dire.
Si on compare par force l'œil à un instrument optique, nous devrions dans notre imaginaire prendre une couche épaisse de tissue transparante et en-dessous un nerf sensible à la lumière, et ensuite imaginer que chaque partie de cette couche soit continuellement en train de lentement changer la densité, pour se séparer en des couches de différentes densités et épaisseurs, placées à d'intervalles différentes et les superficies des couches lentement en train de changer de forme.
Darwin se facilite très la tâche d'une explication "au moins en principe" en passant sur les difficultés d'avoir "en-dessous un nerf sensible à la lumière" ... c'est précisément la rétine qui ne se laisse pas expliquer par ce genre de processus. Si on veut comparer la science à une lampe de poche qui éclaire un boût, on doit comparer ceci à une lampe de poche colorée qui projette une image qui n'est pas dans les choses. Est-ce qu'on parle de pseudo-science ? Ou de science de pacotille ?
Car, j'ai vu un mème sur les yeux inutiles des cichlidés aveugles. Ces poissons, vivant dans les grottes d'un noir absolu, et qui donc n'ont pas besoin de voir, ont deux gènes sur dix mutés. Or si tous les dix gènes sont là, sans mutation, la rétine se fait. Mais si juste ces deux gènes là sont mutés (un cinquième), le tout ne fonctionne pas, la rétine va pas être sensible à la lumière.
C'est (en considérant ces connaissances de la génétique) tricher de commencer avec une rétine déjà faite. Car chaqu'un des dix gènes doit être là, et chaqu'un doit avoir sa forme précise, et celle-ci consiste de centaines de paires de bases d'ADN. Il n'y a aucun avantage de tout avec un, deux, trois, jusqu'à neuf gènes complets, sans le dixième, et encore aucun avantage de tout avec un gène dont juste la moitié des paires de base soit déjà en place.
Ensuite, nous devons supposer qu'il y ait un pouvoir qui toujours regarde avec constance chaque alteration même minime des couches transparentes; et qui sélectionne avec soin chaque altération qui, sous des circonstances variées, en une quelleconque manière ou degrée, puisse tendre à produire une image plus distincte.
Ne fonctionne qu'à partir d'une rétine déjà en place.
Nous devons supposer chaque nouvel état de l'instrument multiplié par des millions et chaque exemplaire préservé jusqu'à ce qu'un plus performant soit produit, et ensuite le vieux détruit.
Darwin surestime le pouvoir de la sélection naturelle. Dans une population, un gène qui apporte un avantage ne va pas forcément garantir sa progéniture un monopole sur la survie, car le seul individu qui l'a pourra être défaillant de beaucoup d'autres manières, et n'aura dans sa vie occasion de surpasser très peu d'autres pour la réproduction. Selon l'hypothèse, chaque population se compte dans les millions, bien évidemment pour avoir l'occasion de davantage de mutation bénéfiques. Hélas (pour la théorie, pas pour les êtres vivants), les grandes populations vont aussi normalement garantir que les variantes moins bonnes ne soient pas vite ou pas du tout complêtement remplacés par un gène amélioré.
Les cas où ce n'est pas le cas, il y a une petite population (ce qui limite aussi l'occasion d'avoir une mutation bénéfique) ou une grande pression de sélection, ce qui n'est pas le cas pour les degrés d'amélioration fignolée.
Dans les corps vivants, la variation va produire des altérations, le reproduction va les multiplier à l'infini ou presque, et la sélection naturelle va avec habileté inerrante choisir chaque amélioration. Posons que le processus se prolonge sur des millions d'années; et pendant chaque année sur des millions d'individus de plusieurs espèces; et ne povons-nous pas croire que cet instrument optique vivant pourra être façonné autant supérieur à un tel de verre, que les œuvres du Créateur le sont à celles de l'homme ?
Nul va nier que l'œil est mieux qu'un téléscope. Ce que je nie est la présence (supposée par cette théorie) d'yeux inceptives et rudimentaires qui auraient besoin d'un tel processus d'amélioration avant de même fonctionner. Car, dans l'hypothèse, on devrait trouver des nouveaux yeux en train de se développer qui soient un million de fois moins performantes que par exemples les nôtres, pourvu que le développement des yeux ne soit une chose qui ne se soit produite que juste une fois. Les évolutionnistes disent que ce serait plutôt une dizaine ou vingtaine de fois, pourquoi donc pas de nouveau ?
S'il pouvaît être démontré qu'il y ait un organe complexe qu ne pourrait pas même en principe être formé par des nombreuses, légères, modifications, ma théorie s'effondrerait complètement. Mais je ne peux en trouver un tel cas. Sans doute, pas mal d'organes existent dont nous ne savons pas les degrés de transition, et surtout si on regarde des espèces très isolées, autour desquelles, selon ma théorie, il y a eu beaucoup d'extinction. Ou encore, si nous regardons un organe commun à tous les membres d'une classe vaste, car, dans ce dernier cas, l'organe a dû être formé à une époque extrèmement revolue, depuis laquelle tous les membres de la classe se soient développés ; et pour découvrir les degrés de transition très au début, par lesquels l'organe soit passé, nous devrions regarder vers des très anciennes formes ancestrales qui se soient éteintes depuis longtemps.
Darwin joue sa tactique. Avec ça, ses adhérents pourront répondre à chaque raisonnement contre l'origine évolutionnaire des yeux que "c'était il y a très longtemps, on n'a pas pu trouver les formes primitives" ... depuis on a trouvé des trilobites avec des yeux très comparables à ce qu'on trouve dans des invertébrés de nos jours.
Mais la connaissance d'une difficulté sans solution n'est pas bien décrite comme absence de connaissance des solutions. Si dans une colonne de sudoku je vois deux cases où chacune des deux serait à remplir soit avec 1, soit avec 4, pas d'autres, il n'y a pas de solution pour qu'une troisième case de la même colonne puisse également être à remplir avec 1, ni avec 4.
Non il n'y a pas trente-six possibilités inconnus pour que des nouveaux types de cellules puisse sortir de ceux qu'un organisme a déjà, il y a une difficulté ou impossibilité bien connu pour que ça ne se passe pas. Et le résultat est, les grandes types d'êtres vivants ont été créés séparément. À moins de les imaginer là depuis l'éternité (et un cosmos matériel précisément comme le nôtre n'a pas de possibilité pour être éternel)*** un jour ou autre, chaque grand type à dû sortir du néant, de la matière non-vivante, et ça ne se fait pas sans un Dieu Qui les sort du néant.
Ce n'est pas le Darwinisme dans le second sens, que je viens d'analyser, qui est de la science, ni l'acceptation de Dieu qui est une croyance quasi libre à prendre ou à rejeter. C'est Dieu qui est une connaissance de type scientifique ou si on préfère philosophique. Mais Lequel? Bon, là on est dans la question si et où et quand Dieu s'est révélé. C'est une question historique. Mais pour ce qui est de la biologie, comme l'aime le dire le MJCF, "Dieu existe, qu'on le veuille ou non" ...
Hans Georg Lundahl
Paris
St. François Xavier
3.XII.2022
* La variante d'un gène s'appelle un allèle. Par exemple un gène pour la mélanine peut avoir des allèles pour l'eumélanine et pour la féomélanine.
** https://www.vliz.be/docs/Zeecijfers/Origin_of_Species.pdf
*** Ce qui ne veut pas dire que le monde des corps ressuscités soit immatériel, il peut y avoir une matérialité autre que la nôtre, par exemple par une implication davantage miraculeuse de Dieu.
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