Voici ses mots, dans un interview* pour le Parisien:
- Elsa Mari
- Mais n’est-ce pas mieux que de les enfermer ?
- Antoine Pelissolo
- S’ils étaient bien pris en charge, oui, or ce n’est pas le cas. Parler seul dans la rue est le reflet d’une souffrance psychique réelle. Ce n’est pas bon signe. Cela signifie que cette personne n’est pas soignée correctement ou qu’elle ne l’est pas du tout. Avec des traitements, on n’est pas censé avoir ce genre d’hallucinations.
Donc, il fait partie des gens qui imaginent, dur comme fer, que, si quelqu'un parle tout seul, alors il hallucine.
Malheureusement, il n'est pas un "fou" de la rue, il est chef du service de psychiatrie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Il a "du poids" comme on dit.
Non, il n'est pas nécessaire d'halluciner pour parler tout seul. Il suffit d'avoir un besoin de communiquer et personne avec qui le faire.
Non, ce ne sont pas les hallucinations qui disparaissent avec les traitements, c'est la spontanéité.
Certes, j'ai vu des gens tellement habitués à avoir personne avec qui parler, qu'ils n'attendent pas la réponse. Mais je considère aussi, qu'ils sont mieux dans la rue que traités avec enfermement. Les neuroleptiques sont une torture, et en même temps une sourdine sur l'humeur. Celui qui est obligé de les prendre n'est pas par là garanti d'avoir avec qui parler, juste garanti d'avoir trop peur de parler tout seul et de ne pas y avoir suffisamment d'humeur.
Antoine Pelissolo prétend aider les gens, il aide en réalité à les tourmenter, à les opprimer.
Il m'arrive certes de parler tout seul, et je peux aussi constater ce qui se passe alors, je n'hallucine pas. Je me place émotionnellement dans un contexte de dialogue imaginé, faute de dialogue réel, chose que je n'ai que par l'internet, ou presque, précisément parce que, tel ou tel réseau est porté à imaginer faire bien en observant si je parle tout seul, de le rapporter à quelqu'un et ensuite celui-là "explique" que je suis un malade, donc, qu'il n'est pas la peine de me parler. Résultat : j'ai moins de dialogue réel. Hormis mon temps sur internet.
Et aussi moins de chances de me sortir de la rue, car moins de chances de vivre par ma production sur internet, en faisant passer les textes numériques en format sur papier.
Peut-être Pelissolo va prétendre que ce n'est pas ça dont j'ai besoin, c'est une bonne prise en charge ... bon, une bonne prise en charge n'aide précisément pas non plus à valoriser les bientôt ou déjà 7000 articles sur les blogs. Si untel dit officiellement, ou souffle officieusement, que je suis malade mental, que ce que j'écris sont des symptômes de maladie mentale, parmi ceux qui l'écoutent, c'est foutu pour une prise en charge des articles en format papier commercial. Parmi ceux qui l'écoutent, c'est foutu pour une amitié respectueuse qui me permet à réellement parler à quelqu'un en qui j'ai de la confiance réelle.
Entretemps, même ceux qui n'ont pas ce genre de projets, ils ne seraient pas mieux enfermés et tourmentés par les neuroleptiques. Mais certains bourgeois aimeraient imaginer que c'est le cas, car ça leur gêne de voir les mêmes gens faire la manche. Derrière les cent signataires** il y a peut-être 1000 ou 10 000 bourgeois qui ont trouvé "essentiel" qu'un homme soit pris en charge et moins essentiel qu'il soit libre, si en liberté il squatte ou fait la manche là où ils auraient voulu voir juste des gens pressés d'aller au travail ou bien calmes sur un café, assis en toute dignité.
La pauvreté existe.
Pelissolo sert à des gens qui aiment mieux ne pas voir la pauvreté. Comme les nostalgiques du Communisme en Russie : les appauvris extrême, ça existait, mais grâce à certains "services" (dont au moins la psychiatrie, peut-être d'autres), ça ne se voyait pas, ou pas toujours. Au lieu d'être juste appauvris de moyens, ils étaient appauvris de libertés aussi. Aux temps de Vincent Auriol, les sdf, ça disparaissait de la rue. On les "prenait en charge" même contre leur volonté, on les embarquait dans les abris des sans-abris. Il était quel parti? La wikipédie*** dit:
Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) ... En 1969, elle devient le Parti socialiste, lors du congrès d'Issy-les-Moulineaux où elle s'associe avec l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche.
En somme, le même genre de fourbes qui ont dirigé la Suède alors ....
Dans un tunnel du métro parisien de la ligne 6, un homme, seul, nage dans un jogging trop large. Comme s’il jouait, il va et vient, en riant, dans le sens contraire de la foule.
Et s'il avait dû adopter ce genre de comportement, s'enfermer en ce genre de bulle pour survivre quand il était en psychiatrie?
Au moins, je ne peux pas affirmer qu'il hallucine. Et encore moins qu'il serait mieux avec les neuroleptiques. Je peux affirmer que les social-démocrates suédois et les SFIO et PS français ont détruit des vies en donnant trop de pouvoirs à des gens comme Pelissolo. Je soupçonne que cet homme est parmi ces vies détruites là.
Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St. Marcel
16.I.2019
* «Parler seul dans la rue est le reflet d’une souffrance psychique réelle»
Parisien >Société>Santé|Elsa Mari| 16 janvier 2019, 6h13 | MAJ : 16 janvier 2019, 6h41
http://www.leparisien.fr/societe/sante/parler-seul-dans-la-rue-est-le-reflet-d-une-souffrance-psychique-reelle-16-01-2019-7989543.php
** Voir Des psychiatres s’alarment : pourquoi tant de «fous» dans nos rues ?
Parisien >Société>Santé|Elsa Mari| 16 janvier 2019, 6h20 | MAJ : 16 janvier 2019, 6h37
http://www.leparisien.fr/societe/sante/des-psychiatres-s-alarment-pourquoi-tant-de-fous-dans-nos-rues-16-01-2019-7989546.php
Cent médecins ont écrit à la ministre de la Santé pour l’alerter : des patients atteints de troubles mentaux, parfois majeurs, ne sont pas pris en charge car les services psychiatriques sont débordés.
*** J'avais cru Communiste, fort possible que je me suis trompé, mais, juste en cas que c'est une blague maintenant, documentons:
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