Ignorer et obéir ...

La population de France semble être 67 064 000 hab. (2020)

"En 2017, 3,9 millions d’entreprises composent les secteurs marchands non agricoles et non financiers (incluant toutefois les auxiliaires de services financier et d’assurance et les holdings)."

Bon, on a donc déjà les banques, les fermes, et bien entendu les régiments et les administrations en moins de la population totale, mais en faisant abstraction de ça, et que les chiffres ne concernent pas la même année, mais deux années séparées par deux autres, ça donne:

67 064 000 / 3 900 000 = 17 et quelque français par entreprise.

Si en même temps en chaque entreprise un commande et les autres obéissent, effectivement, la plupart obéissent.

Rivarol fit un article sur Armand de Melun, pour qui c'était en fin de compte un peu pénible que la vaste plupart "ignorent et obéissent" tandis que les talents sortent égaux de la providence de Dieu.

Strictement égaux? Probablement pas. Mais certainement pas si inégaux que sur 17, un seul serait capable de commander et 16 autres uniquement à obéir, non plus.

En faisant un tour vers mes lumières anglaises, Chesterton et C. S. Lewis, on devrait se rendre compte que tout le monde ignore et obéit en quelque chose. Et en même temps, tout le monde se connaît et se permet de prendre initiatives en quelque chose.

Le bébé est bien entendu l’emblème de l'idée de Maurras, que tout le monde naît dépendant et inégal. Mais en même temps, tout bébé connaît une chose très bien, sa mère - et se permet des initiatives, certes pas très viriles, mais genre de crier pour avoir de la tété, ou pour avoir les fesses séchées ou pour être bercé pour s'endormir.

Le dépendant et l'indépendant ne sont pas des personnes différentes, c'est la même personne, chaque personne humaine, en des aspects divers.

Pour les entreprises, quel genre de talent suffit pour les gérer dépend en partie de la taille et en partie des autres péripéties d'une entreprise. Mais que davantage que les un sur 17 y seraient capable, nul doute.

Le masque, par contre, peut faire ses dégâts, pour les entreprises qui essaient de s'en passer, le fisc aussi, les possibilités des entreprises plus grandes aussi, et on ne peut pas nier que le confinement a fait quelques dégâts.

Mais une production davantage localisée, donc des entreprises davantage petites et multiples, est une manière d'avoir les bienfaits du confinement sans les inconvénients du confinement.

Dommage que Paul Delorme en Rivarol traitait cette idée d'Armand de Melun d'irréaliste - mais peut-être que certaine droite française est déjà davantage russe que française.

Et dommage que la gauche se souvient moins de Rémi Fraisse , tué pour une ZAD par un policier, que de Clément Méric./HGL