Sunday 9 August 2020

Peut-on dire que Dieu a d'imagination, donc?


"la vie a beaucoup plus d'imagination que nous" · Peut-on dire que Dieu a d'imagination, donc? · Une épistémologie que je ne reconnais pas comme catholique ... · Si l'on excuserait cette épistémologie, je pense qu'on prendrait ces exemples ...

Il y a donc Trois Personnes, bien réelles. Chaque Personne est Dieu, mais les Trois Personnes ne sont pas "trois dieux" mais Un Dieu. Je vient de dire que Dieu qui créa le Ciel et la Terre, tout comme en Son autre qualité de Providence de ma vie, a en effet plus d'imagination que moi ou que nous tous. Et aussi que c'est pour "Son imagination" comme on dirait aujourd'hui qu'Il est considéré comme ayant un Savoir Infini.

Bon, ce n'est pas juste pour le fait de savoir les infinies possibilités créables mais non créées, c'est surtout pour avoir une connaissance parfaite de Soi, de Lui qui est Infini.

Mais peut-on qualifier la connaissance des infinies possibilités d'imagination?

Peut-on dire que Dieu voit? Il n'a pas, dans Sa Nature Divine, des yeux. Il ne peut pas subir une tromperie des yeux. Il sait tout ce qu'Il sait de la création en Se sachant Lui-même, ne serait-ce pas plus exact de dire qu'Il ne voit pas? Par contre, il est dit de Lui, Il voit tout. Esther 16:4, Sirachide 7:12, II Macchabées 12:22. Et Hébreux 4:13, cité par St. Thomas. Il ne peut pas y avoir une chose créée dont Il n'aurait pas connaissance, et un savoir "purement rationnel" - sous-entendu dégrisé des vues et discursif - qui exclurait de vraiment voir les visibles ne rendrait pas parfaitement compte d'une connaissance parfaite des choses créées. Il voit Lui-Même en Lui-Même, je cite St. Thomas, Somme Théologique I Q 14 A 5, et Il voit les autres choses en Lui-Même qui contient la ressemblance à toutes les choses créées - y compris donc les qualités visibles.

De même, Il n'a pas un cerveau dont une partie fournirait les images d'une imagination, mais Il a Lui-Même, et Il peut contempler une infinitude des possibilités créables à partir de Lui-Même.

Mais surtout, quand on dit de quelqu'un "il a d'imagination" on sous-entend que par là, il est mieux doué pour modéliser une possibilité pour la voir comme réalisable ou non que quelqu'un qui manque d'imagination.

Or, ce savoir de tous les possibles, qui sont infinis, donne une infinitude à cette capacité chez Dieu. Dire qu'Il a "beaucoup plus d'imagination" que nous, c'est une litote pour dire que Dieu est infiniment sage. Et c'est parce que Sa Sagesse est Infinie qu'Elle est une Personne, la Personne du Fils.

Donc, oui, que ce soit en créant les choses ou en disposant un destin, Dieu a "davantage d'imagination que nous." Ce qui est une bonne raison, de L'écouter quand Il révèle une chose, genre quand Il a donné la Révélation publique, qui est le Dépôt de la Foi catholique.

Dans la III Q 10 A 2 donne la réponse si Le Christ, dans Le Verbe qui est Sa Personne, sait, aussi humainement, toute chose. Ce qui appartient à Lui-Même comme bienheureux, Il le sait, comme le savent tous les bienheureux, or, tout ce qui appartient aux actes humains appartient à Lui, parce qu'Il en est le juge. Et de même toutes les choses réelles, qui quand j'écris ceci ou n'importe moment quand on le lira, soit auront été, soit sont, soit seront. Quant à toute chose possible mais jamais réalisé, Il ne sait pas tout ce qui dépend du Pouvoir de Dieu, en tant qu'Homme, ce qui reviendrait à savoir d'infinités, mais Il sait tout ce qui serait réalisable par une créature.

Comment est-ce que Dieu communique son savoir d'une chose possible avec nous, s'Il le fait? Il le fait en la rendant réelle, ou encore imaginée par un-même ou encore lu dans un roman, ou encore dans un rêve, ou encore pas dans cette vie.

Il y aura sans doute des choses sur lesquelles on dira - ceux qui seront au Ciel - que "si j'avais su ceci possible, j'aurais défailli par peur, je n'aurais pas fait mon devoir" - et néanmoins, au Ciel on se saura enfin à l'abri. Et il y aura autres choses, qu'on saura comme tellement merveilleuses, "si j'avais su ceci possible" ou "si j'avais fait attention à ceci comme possible, j'aurais fait encore un grand sacrifice pour le réaliser". Et on se saura en présence du vraiment merveilleux, et qu'on ne Le perd pas par les occasions ratées dans sa vie terrestre.

Et les damnés seront condamnés à savoir comment ça leur aurait été facile de faire encore une bonne chose, qui les aurait donné l'occasion de recevoir encore une fois la grâce, et comment sera ridicule la raison pourquoi on l'aura raté.

Hans Georg Lundahl
Paris
X Dimanche après Pentecôte
9.VIII.2020

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