Saturday 8 August 2020

"la vie a beaucoup plus d'imagination que nous"


"la vie a beaucoup plus d'imagination que nous" · Peut-on dire que Dieu a d'imagination, donc? · Une épistémologie que je ne reconnais pas comme catholique ... · Si l'on excuserait cette épistémologie, je pense qu'on prendrait ces exemples ...

Sur un mur, et à côté une baleine, l'image et le texte, les deux faits professionnellement, avec spray de couleur appliqué par stencil.

Analysons.

Ma vie a beaucoup plus d'imagination que moi?

Ma vie comprend mon imagination, si par "ma vie" on se borne au fait que je suis vivant.

Et les autres aspects, à côté de "j'imagine", par exemple "je respire, je mange, ayant imaginé je choisis" etc. ont-ils plus d'imagination que mon imagination? Non, bien-sûr!

Ou alors, au lieu du fait que je suis vivant, plutôt donc les circonstances de ma vie, ont-elles plus d'imagination que moi?

Elles peuvent témoigner de l'imagination de la Providence les ayant choisies pour moi, mais en elles-mêmes, elles n'ont pas un degré d'imagination commun à elles toutes ensemble, et les parties qui ont une imagination à côté de la mienne sont les imaginations des autres en tant qu'elles touchent ma vie. Donc, elles n'ont pas plus d'imagination que moi, et encore moins plus d'imagination que nous tous.

Attendons ... la baleine à côté ... je soupçonne que "la vie" est ici la personnification autrefois connue comme "dame Nature".

Dieu qui créa le Ciel et la Terre, tout comme en Son autre qualité de Providence de ma vie, a en effet plus d'imagination que moi ou que nous tous.

Dieu ne sait pas seulement tout ce qui est dans la création, chose limitée, mais aussi tout ce qui peut être, chose illimitée, et savoir ce qui peut être, c'est (bien, correctement) imaginer. Donc, c'est pour "Son imagination" comme on dirait aujourd'hui qu'Il est considéré comme ayant un Savoir Infini.

Par contre, pour ceux qui nient Son existence, il n'y a pas beaucoup de sens de parler de "la vie" comme ayant une imagination quelle-conque (au-delà des imaginations de certains êtres vivants, dont nous).

Ça donne une religiosité commode, où, à certains moments qu'on se sent dévot, on peut imaginer "la vie" comme une personne divine, inhérente à un-même par le fait qu'on est vivant, mais d'autres fois, vu que cette divinité n'a rien révélé, quand on veut faire un péché ou quand on veut s'imaginer subtil en affirmant l'athéisme, l'émergence graduelle et évolutionnaire des personnes, on peut imaginer que "la vie" ne voit pas ce péché ou ne contredit pas cette métaphysique matérialiste, vu qu'elle n'est pas réellement une personne.

Notez très bien, selon diverses visions du monde, il y a une diversité à propos certains sujets, s'ils sont des personnes réelles ou personnifications sans personnalité unique ou même sans ensemble de personnalités. Pour Homère, selon la lecture moderne et selon la lecture vulgaire de son temps, au moins, Vénus était une personne, Mars était une personne, et ces personnes causaient le désir sexuel de la belle Hélène pour Paris, causaient le malheur des corps brisés et tués par la guerre de Troie, tandis que pour Camões, Vénus personnifiait le désir sexuel et le destin des Portugais, Bacchus personnifiait l'ivresse et l'opposition au colonialisme, tandis que ces choses en elles-mêmes étaient inhérentes en des personnes ou collectivités, et non en elles-même des personnes.

Qu'on ne se dise pas que, parce que Camões avait raison et Homère (selon la lecture commune) tort sur Vénus, que toujours cette diversité doive se résoudre en faveur d'une personnification et défaveur d'une personne réelle. Les Bouddhistes ont bien tort en croyant que "le moi" ne serait qu'une personnification des diverses désirs, imaginations, pensées, états psychiques qui se trouvent accumulés dedans un corps, dont les parties sont en échange inaperçue, et dont l'unité serait donc aussi illusoire que celle du moi. Ils rejoindraient donc Homère en croyant que le désir sexuel d'Hélène serait plus substantiel, sinon plus personnel, qu'Hélène de Sparte elle-même. Pour nous, elle est une vraie personne (je suppose qu'elle a vécu) et plus substantiel que ce désir, qui était une chose dont elle était au moins par intérim, responsable. Donc, parfois, il faut donner raison à la partie qui voit une personne et non une personnification.

Mais avec cette pensée moderne, on n'est que dans le flou, parce que ceux, peut-être surtout celles, qui utilisent le mot "la vie" de cette manière, ne savent même pas elles-mêmes (et puisqu'il y a des mecs de cette école aussi, eux-mêmes) si c'est une personne ou une personnification, ça change de jour à l'autre, il n'y a pas de dogme là-dessus. On est libre de glisser de l'un à l'autre et revirer entre les deux, à sa guise, même plusieurs fois par jour.

Pour le Moyen Âge, beaucoup plus logique, en parlant de "dame Nature" ou de "dame Fortune" on personnifiait des décisions que Dieu avait prise à propos de Sa création en commun ou à propos ma propre vie, surtout les décisions imprévisibles, et derrière ces "dames", il y avait bien Un Seigneur en Trois Personnes bien réelles.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Sévère de Vienne
8.VIII.2020

Viennae, in Gallia, sancti Severi, Presbyteri et Confessoris; qui ex India, Evangelii praedicandi causa, laboriosam peregrinationem suscepit, et, cum ad praefatam urbem devenisset, ingentem Paganorum multitudinem verbo et miraculis ad Christi fidem convertit.

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