Monday 27 August 2018

1987


Sigtuna, école logé, les classes qui prennent le bac une par filière, sauf Économie qui en a deux, fait un sweatshirt à texte, en référence du bac. Littéraire (Humanistisk, donc H) et Économie classe A ont le texte "Charlie's angels". Une des lettres est élongé, ou deux, et il y a un trident de diable avec une gloriole de saint dedans. Je fais partie de cette classe, à titre de filière littéraire.

Une autre classe m'intéresse aussi. IB - International Baccalaureate of Geneva. J'en ai fait partie. Et leur texte est un peu plus scandaleux, comme texte.

"Love is Fun and Sex is Heaven
- We're the Class of 87"


Je n'ai pas été personnellement impliqué dans les parties de "fun" (être déçu d'amour non réciprocité était plutôt triste) ou "sex is heaven" (je suis demeuré et demeure puceau). Mais je devine que partie du fonctionnement de leurs bravoure contre un interdit théorique pourrait avoir été mortel pour un ou deux (avortement ou pillule de lendemain). Pour l'école en large, à travers les années, je n'ai pas vraiment de doute.

Salency:

En Picardie, le conseil municipal de Salency, une commune de 900 habitants, a provoqué un tollé en votant une subvention en vue de relancer une manifestation de tradition chrétienne qui remonte au Ve siècle et qui avait disparu du village depuis 1987 : la fête de la Rosière.


Source:

France : le village natal de saint Médard renonce à honorer la vertu
27 Août, 2018 · Par fsspx.news
https://fsspx.news/fr/france-le-village-natal-de-saint-medard-renonce-a-honorer-la-vertu-40130


Ils disent aussi, sur les critères:

Il faut dire que les critères de sélection pour devenir la « Rosière de Salency » sont scandaleux aux yeux du monde : les candidates doivent faire preuve d'une « conduite irréprochable », être « vertueuses », « pieuses » ou encore « modestes »... Selon Bertrand Tribout, l’organisateur des festivités, la « Rosière » doit faire preuve de son « dévouement à sa famille, sa disposition à faire le bien et à éviter le mal, être toujours de bonne humeur et souriante... Être quelqu'un de sympathique au final ! Et ces choses-là se savent, on est un petit village ». Traditionnellement, elles devaient aussi être vierges. Mais, selon l’aveu même de l’organisateur ce critère n'a pas été mis en avant pour cette réédition.


Une Rosière est une bonne partie, non? Et l'âge auquel on semble aujourd'hui perdre la virginité (j'ai lu en moyenne 17 ans) n'est depuis 2006 déjà plus mariable pour même les filles en France est alors haussée de 15 à 18.

Réflexion plus générale:

En France, jusqu'à la Révolution, l'âge nubile était de 12 ans pour les filles et de 14 ans pour les garçons. La législation révolutionnaire du 20 septembre 1792 fit passer cet âge à 13 ans pour les filles et 15 pour les garçons mais, dans la réalité, le mariage avait lieu généralement vers 30 ans au XVIIIe siècle, le couple paysan devant s'établir (maison, terres, métier) avant de pouvoir convoler. Au XIXe siècle, l'âge était plus précoce car la révolution industrielle, en créant le métier d'ouvrier, permettait de s'établir plus tôt6.

Douze ans plus tard, la création du code civil par Napoléon Bonaparte et la loi du 1er germinal an XII (1er avril 1804) fit passer l'âge nubile à 15 ans pour les filles et 18 pour les garçons (art. 144 du Code Civil).

La dernière modification de l'âge nubile date du 4 avril 20067, passant à 18 ans pour les filles.


Ceci selon la wikipédie:

Nubilité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nubilité


Donc, en théorie il y un an en avance de la perte de virginité à la nubilité. Ce qui n'était pas le cas quand l'âge nubile pour la femme était de 15.

Voici une phrase hors le propos:

...mais, dans la réalité, le mariage avait lieu généralement vers 30 ans au XVIIIe siècle, le couple paysan devant s'établir (maison, terres, métier) avant de pouvoir convoler.


Généralement vers 30 pour les deux sexes? On n'a pas entendu parler des Catherinettes? Des demoiselles qui avaient le jour de Sainte Catherine d'Alexandrie dépassé 25 et se sentaient menacées d'une existence de vieille fille? Pour les hommes, je veux bien ... car, contrairement aux femmes, ils avaient souvent à s'établir assez laborieusement.

Dames:
07070910101011121213141414151515151515
01020304050607080910111213141516171819
 
15151515151515161616161616161717171718
20212223242526272829303132333435363738
 
1818181818191919191919192020212222232324
3940414243444546474849505152535455565758
 
Messieurs:
111114151617192020202020
010203040506070809101112
 
2020202022222323232323
1314151617181920212223
 
242525262828282929292929
242526272829303132333435
 
3030303434343536394049
3637383940414243444546


Pour les dames, ça va entre 7 et 24. Médian 16. Pour les hommes entre 11 et 49, médian 23 / 24 ans. Pour les dames, 10 étaient d'âge inconnu, pour les messieurs 17 et si 68 dames dépasse 63 hommes, c'est que pour tel homme dont juste le premier mariage compte dans la statistique (on est en train de discuter l'âge au premier mariage, non), pour lui, le second peut compter pour sa seconde épouse, si pour elle c'est le premier mariage.

Notez, un mariage conclu à l'âge de 7 ou 9 ans de la mariée n'était pas consommé.

Ceci d'après mon article:

Φιλολoγικά/Philologica : Age at first marriage : a rough estimate
https://filolohika.blogspot.com/2018/05/age-at-first-marriage-rough-estimate.html


Voici un autre:

Φιλολoγικά/Philologica : Mariages entre St Louis IX et Françoise de Rohan : une lignée
https://filolohika.blogspot.com/2018/06/mariages-entre-st-louis-ix-et-francoise.html


Les deux articles, je prends mes données de la wikipédia, mais les deux article, j'en fais une statistique globale, qu'on ne trouve pas sur la wikipédia. Celle pour le second article, pour une lignée entre St Louis IX et Françoise de Rohan, les statistiques sont:

Elle
07080911151516161616171718182021222735
07080911151515151616161717182021222735
01020304050607080910111213141516171819
 
Lui
0910121515151616171717182024
0910121415151516161717182024
0102030405060708091011121314


Les femmes se marient entre 7 et 35, et le médian est à 16, les hommes entre 9 et 24 et le médian est à 16 ou entre 15 et 16.

S'il y a deux lignes, c'est que certaines personnes ont deux âges alternatives ou limites pour leur premier mariage, il y a donc un comptage haut et un comptage bas. Les mariages de 15 à 17 concernent ici les femmes entre numéro 5 inclus à numéro 12 ou 13 inclus, donc 8 ou 9 sur 19, et pour les hommes les numéros 4 ou 5 à 11 sur 14. Pour le numéro 4, c'est possible qu'il s'agit de 14 ans. Donc, pour 14 à 17, 8 sur 14. Ceci donc, en termes de royautés et haute noblesse.

Quand à l'âge 30 pour s'établir, si c'est possible pour un homme, c'est plutôt louche pour une femme - vu que la femme s'établissait en se mariant, comme épouse. Mais, même vu que les hommes avaient davantage de difficultés économiques dans la campagne que les descendants de St Louis IX, dans leurs châteaux, je ne crois pas que 30 ait pu être la règle pour un simple fermier. Par exemple, on a pu avoir un autre métier avant de prendre toute une ferme, et pour faire un chef-d'œuvre en vu d'être maître, dans les villes, l'âge était de 24.

En plus, la wikipédie ne donne pas référence pour cet "âge de 30". En articles pas concernés de cette propagande, pour faire paraître le nouvel âge nubile comme normale, elle donne des contre-exemples:

1) Maria Letizia Ramolino si sposò a 14 anni con Carlo Maria Buonaparte (il cognome poi verrà cambiato in "Bonaparte" da Napoleone) rimanendo vedova a 34 anni.

Giuseppe Maria Buonaparte ... Il 5 marzo 1741 ad Ajaccio, Giuseppe sposò la prima moglie, la nobile 2) Maria Saveria Paravisini (7 settembre 1715, Ajaccio - prima del 1750).

Sebastiano Nicola Buonaparte (Ajaccio, 29 settembre 1683 – Ajaccio, prima del novembre 1720 o 24 novembre 1720) ... Il 17 dicembre 1708 ad Ajaccio, Sebastiano sposò la Nobile 3) Maria Anna Tusoli (1690, Boccognano – 17 settembre, 1760, Ajaccio), figlia del nobile Carlo Tusoli e di Isabella ?.

Era il figlio di Giuseppe Maria Buonaparte (1663 – 1703) e di 4) Maria Colonna di Bozzi (c. 1668–16 ottobre 1704). La coppia ebbe sei figli:

5) Paola Maria (25 agosto, 1710, Ajaccio – ?). Sposò in prime nozze, ad Ajaccio, 29 giugno, 1737 Pietro Ternano (? – prima del 1750); in seconde nozze, nel 1750 il Nobile Michele Angelo Durazzo-Fozzani, Generale dell'Armata Indipendente di Corsica (1698, Fozzano – c. 1755); in terze nozze, ad Ajaccio, 14 gennaio, 1756 Gaetano Alata (agosto, 1735 – ?)

6) Maddalena (ca 1712, Zigliara – ?). Sposò nel 1736 Federico (de) Drost, Barone di Moersbruck, parente di Teodoro Stefano, Barone di Neuhoff, Re Eletto di Corsica

...

Giuseppe Maria Buonaparte ...

7) Maria Getrude (28 novembre 1741, Ajaccio - dicembre 1793). Sposò ad Ajaccio, 25 giugno 1763 Nicola Luigi Paravisini, Cancelliere della Città di Ajaccio (c. 1739, Ajaccio – 8 maggio 1813, Ajaccio).

Carlo Maria Buonaparte (29 marzo, 1746 - 24 febbraio, 1785). Sposò Maria Letizia Ramolino. Essi furono i genitori di Giuseppe, Napoleone, Luciano, Elisa, Luigi, Paolina, Carolina e Girolamo.

8) Elisa Bonaparte Baciocchi (Ajaccio, 3 gennaio 1777 – Trieste, 7 agosto 1820) Sposò a Bovisio Masciago il 14 giugno 1797, contro il volere del fratello, il capitano Felice Baciocchi (1762 – 1841) membro della nobiltà corsa.

9) Maria Paola Buonaparte, conosciuta semplicemente come Paolina Bonaparte (Ajaccio, 20 ottobre 1780 – Firenze, 9 giugno 1825) Donna di documentata bellezza e fascino, sposò nel 1797 il generale Victor Emanuel Leclerc, amico di Napoleone, di cui rimase vedova nel 1802.

10) Maria Annunziata Carolina Bonaparte (Ajaccio, 25 marzo 1782 – Firenze, 18 maggio 1839) fu granduchessa consorte di Berg e Clèves dal 1806 al 1808 e regina consorte di Napoli dal 1808 al 1815, come moglie di Gioacchino Murat.

Nel giugno 1797, Napoleone Bonaparte fece arrivare la sua famiglia a Mombello, dove Carolina, 15 anni, assistette il 14 giugno al matrimonio delle sue sorelle Elisa e Paolina. Durante il loro viaggio di nozze nei laghi italiani, Carolina conobbe Gioacchino Murat, focoso compagno da campo di Napoleone, di 30 anni, del quale si innamorò. Gran seduttore, sospettato di avere una storia con Giuseppina di Beauharnais, Murat non fu all'inizio accettato come pretendente per la sorella di Napoleone.

Napoleone disse inoltre che l'educazione di Carolina era insufficiente, perciò l'inviò nel 1798 ad un convitto femminile di Madame Campan a Saint-Germain-en-Laye. Carolina ebbe come compagne di stanza Ortensia e Stefania di Beauharnais; Ortensia, in particolare, divenne sua amica. Dopo la fine della campagna d'Egitto, Napoleone invitò Carolina ed Ortensia a casa sua per partecipare ai ricevimenti che offriva; Carolina incontrò qui nuovamente Murat.

Dopo il colpo di Stato del 18 brumaio, Murat andò di persona da Madame Campan per annunciare la novità a Carolina. Tuttavia, Napoleone era sempre dell'idea di non far sposare sua sorella a Murat; voleva offrirla a Jean-Victor Moreau. Ma lui era già fidanzato con Mademoiselle Holt. Napoleone finì per dare il suo consenso a Murat.

Il 18 gennaio 1800, il contratto di matrimonio fu firmato in presenza della famiglia e Carolina ricevette una dote. Il 20 gennaio, il matrimonio civile fu celebrato a Mortefontaine.


Citations variées de la wikipédie italienne. Voici un peu de Vendée-Chouannerie:

Jean Cathelineau avait épousé en 1756, à l’âge de 20 ans, Perrine Hudon. (L'âge de celle-ci pas donné)

Jean, né en 1756, avait 36 ans en mars 1793. Maçon comme son père, il épousa en 1779 au Pin-en-Mauges, Marie Rochard dont il eut plusieurs enfants. Il prit les armes comme son frère, mais connut un destin plus obscur et périt dans le désastre de Savenay le 23 décembre 1793.

Jacques, né en 1759, avait 34 ans au moment de l’insurrection. Lui aussi était maçon comme l’indique son acte de mariage. Il a 18 ans lorsqu’il épouse, en 1777, Louise Godin, alors âgée de 25 ans.

Marie Jeanne, surnommé « Jeannic », née en 1761, avait 31 ans. Elle suivit les armées comme infirmière et vint en aide notamment à son frère Jacques lorsqu’il fut ramené de Nantes à Saint-Florent-le-Vieil. Elle épousa Jean Mousseau, tisserand de Montrevault, dans cette ville en 1797.


Je ne veux pas ajouter les 25 et 36 ans pour la femme et sœur de Jacques Cathelineau aux statistiques des Bonapartes, car les âges de Perrine Hudon et Marie Rochard n'ont pas été donnés, vraisemblablement à cause d'un puritanisme récemment introduit parmi les conservateurs en France. Je note par contre que père et deux fils se marient aux âges non de 30, mais de 20, 23, 18, ce qui semble plus correcte mesuré aux hommes de la lignée royale. Voici les Bonapartes:

14141718182021242627
14151718182021242627
01020304050607080910


Et si une des sœurs de l'Empereur s'est mariée à 18 plutôt que 15, c'est sa volonté despotique qui a joué. Autrement, au lieu d'un médian de 18/20, on aurait eu un médian de 18 tout court.

Qui a joué pour cette hausse de la nubilité? Littré:

Il faut distinguer la puberté de la nubilité : celle-là arrive avant celle-ci ; on est pubère quelques années avant d'être nubile, c'est-à-dire avant d'avoir le corps suffisamment développé pour le mariage.


Émile Littré, Puberté, cité dans l'article.

Alors, c'est vrai qu'une femme de 13 risque davantage qu'une femme de 17 en accouchant la première fois. Mais, selon ce que m'a confié ma mère (qui avait étudié gynéco à Vienne), un peu moins qu'une femme qui accouche la première fois à 30.

On vient de me nier ça en évoquant les statistiques, mais les pays où on a davantage de premiers accouchements à 30 sont aussi ceux qui sont les mieux pourvus en services médicaux, donc, ça fausse les statistiques par rapport aux risques naturellement là dans la nature du cas.

L'église par contre n'a pas été d'accord:

En France, jusqu'à la Révolution, l'âge nubile était de 12 ans pour les filles et de 14 ans pour les garçons. ...

La majorité matrimoniale a évolué au cours des époques et selon les lieux :

Droit canonique :
12 ans pour les filles, 14 ans pour les garçons (la majorité matrimoniale est alors identique à celui de l'âge nubile), et, à partir de 19172, 14 ans pour les filles, 16 ans pour les garçons (canon 1083 dans sa rédaction du 23 janvier 1983).
Législation royale (ordonnance de Blois de 1579) :
25 ans pour les filles, 30 ans pour les garçons, possibilité de sommations respectueuses (règlement du 20 septembre 1692). La majorité civile est à 25 ans pour les deux sexes.
Coutume de Normandie (article 38 du Placitez du Parlement de Rouen de 1666) :
20 ans pour les filles et les garçons. On utilise alors les termes de majorité coutumière et majorité d'ordonnance3.
1792 :
l'âge de la majorité matrimoniale se confond avec celui de la majorité civile par le décret révolutionnaire du 20 septembre 1792, qui le fixe à 21 ans pour les deux sexes. La nubilité est à 13 ans pour les filles et 15 ans pour les garçons (titre IV, section I, article 1er).
1804 :
le Code civil établit la majorité civile à 21 ans (article 488 ancien) et la majorité matrimoniale à 21 ans pour les filles et 25 ans pour les garçons (avec possibilité de sommations respectueuses). La nubilité est à 15 ans pour les filles et 18 ans pour les garçons (article 144 ancien4).


Notons, donc, l'Église et la France étaient d'accord sur l'âge nubile, 14 / 12, mais en désaccord sur la majorité matrimoniale, où, pour une fille de 17, la loi civile reclamait et la loi canonique reclamait pas l'accord des parents comme nécessaire.

Je fais évidemment davantage de confiance à l'Église, à travers les siècles, qu'à Littré.

Or, le monde ne l'a pas fait. D'où, selon moi, les désastres de 1987, la classe de bac IB à SSHL (l'école dans la ville de Sigtuna, ou plutôt juste extra muros), et la suppression en 1987 des fêtes des Rosières à Salency.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St. Narne de Bergame
27.VIII.2018

2 comments:

  1. école logé, pardon, école logée ...

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  2. Notez, un mariage conclu à l'âge de 7 ou 9 ans de la mariée n'était pas consommé.
    Pardon:
    ... n'était pas consommé immédiatement.

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