Saturday 22 February 2014

Il n’a pas trop eu ses lunettes cassées ?


1) deretour : 29 Bd de St Germain, une reconnaissance pour ce matin!, 2) 29 Bd de St Germain (suite), 3) Ben Cohen, Jerry Greenfield ... et Hezekiel 16:49-50, 4) New blog on the kid : Il n’a pas trop eu ses lunettes cassées ?, 5) Il n’était pas trop considéré avec ses voisins ?

Parce que, pour une fois, j’ai battu un homme cette nuit. Ça ne m’arrive pas souvent de battre, mais si quelqu’un se fait vraiment trop chiant … et il se le faisait.

Résumons : j’ai été réveillé déjà une fois par quelqu’un qui avait mal à comprendre que ça pourrait être acceptable que je reste dans l’entrée de l’immeuble juste pour une nuit (notez, je change endroit chaque nuit, je ne veux pas que les gens soient trop embêtés ou vont d’embêtés à excédés pour ce qui est de ma responsabilité), mais il avait quand même lâché prise. J’avais dit « merci » avant de me recoucher.

Après vient un vieux couple. Notez, l’heure n’est pas telle que j’eusse eu suffisamment du sommeil, mais du tout. J’étais fatigué de chien et il me voulait quand même mettre dehors, l’homme du couple. Je demande si c’est déjà vers sept heures. Il refuse de répondre à la question posée. Il se met à côté de moi, il me « menace » soit d’aller soit il appelle la police. Je lui dis, le plus calmement possible dans mon état de fatigue de plutôt appeler la police. Il y a un an ou deux j’aurais eu une triomphe morale en ne pas cédant avant que vienne la police, d’être un peu moins fatigué quand ils arrivent, de leur répondre avec politesse et de me plaindre légèrement du fait que le copropriétaire était trop radin pour une seule nuit. Il a peut-être entendu parler de ça, il a peut-être pris la décision que je n’aurais pas cette triomphe cette fois ci. Si c’était le cas, pari gagné. Il va triompher mais ne sait pas encore à quel prix. Son attitude cassant (je crois que le ton l’était aussi, mais j’aime pas une attitude cassante avec un autre ton non plus) m’énerve.

Je suis vraiment trop fatigué pour gagner ce genre de triomphe purement moral cette fois. Je commence à me lever, il se met à la porte et il attend que je quitte l’immeuble. Il attend à la porte.

J’attends aussi pour ne pas perdre mon bagage quand je le frappe. Une fois que je commence à passer la porte, il a droit à un coup de pieds vers les couilles (je crois qu’il les évite), et quelque coup de poing sur la tête (il ne les évite pas). J’arrête quand la femme à crié « arrêtez, arrêtez » quelques fois.

Je ne me vante pas d’avoir frappé un vieillard. Mais je me vante d’avoir pas frappé davantage dans les circonstances. Je n’ai pas vu de lunettes cassées, juste qu’elles pendaient. Si elles avaient été fissurées, je ne l’ai pas vu dans l’obscurité. Sinon, tant mieux. Je suis soulagé qu’il n’a pas eu le nez qui saigne. Je trouve un triomphe moral dans le fait d’avoir arrêté avant d’avoir frappé « à ma faim ». Pourquoi ? Parce que le réveil était l’équivalent non seulement moral, mais physique d’un coup de poing assez fort.

Il semble qu’il y a des gens qui savent très bien qu’ils sont trop vieux pour se battre mais qui imaginent que d’agresser le sommeil de quelqu’un, c’est rien. Peut-être sont-ils des communistes qui imaginent que si leurs impôts payent un endroit collectif ou je pourrais dormir (mais pas bien, juste moins mal que dans la rue comme vraiment à côté des voitures qui roulent) alors ils ont par là épuisé mon droit moral à mes appels, pour ainsi dire à l’hospitalité des cages d’escalier et des entrées d’immeubles. Je ne trouve pas. J’ai essayé les dortoirs, j’y dors mal, je les évite pour ça. Précisément comme j’évite d’être vraiment dans la rue pendant le sommeil.

Mes sommeils se sont dégradés parce que les hospitalités données dans des conditions comme le début de cette histoire se sont dégradés. Peut-être y a-t-il eu trop qui ont suivi mon exemple à moitié et qui ont dégradé quand ils ont été accueillis comme ça. Ou qui sont retournés soir après soir chez le même en épuisant sa patience. Le veille j’avais d’abord dû quitter un cage d’escalier qui finissait en deux portes. Un noir sort de l’une, il me laisse tranquille si c’est juste pour cette nuit. Un beur rentre et il exige que je quitte l’endroit. Je ne l’ai pas frappé. J’ai quitté les lieux paisiblement. Juste parce qu’il était plus fort que le vieux de cette nuit ? Ou peut-être parce que je préfère les beurs ? Non, ni l’un, ni l’autre, mais il était aussi venu avant que je m’endorme, ce qui change beaucoup quand au sommeil et il était en train de rentrer avec ses enfants. Agresser ou humilier les parents devant leurs enfants, ça fait un peu les DDAS ou la flicaille qui exécute leurs décisions criminelles.

Certes, j’aurais dû respecter un vieil homme qui sort avec sa femme aussi. Mais mon besoin accumulé de sommeil (j’avais pas trouvé un endroit idéal après d’être évicté par le beur) et le moment précis de réveil m’avaient excédé. Deux choses me donnent quelque soulagement : j’ai vite cessé les coups quand sa femme a crié d’arrêter, et la prochaine entrée d’immeuble j’ai été accueilli de manière exemplaire, pour l’avant de m’endormir (le vieil homme m’avait gâché le sommeil pour au moins une heure, et c’était 00:15 sur l’horodateur) par un jeune homme qui me dit « moi ça ne me dérange pas, si c’est juste pour une nuit » et pour le réveil (après la lumière, grâce à Dieu!) par la dame qui m’arrange un croissant avant que je parte.

Une troisième aussi. J’ai laissé l’adresse de ce blog dans chaque boîte dans le premier immeuble sauf celles qui étaient marquées « pas de pub » et la plupart des pareillement « publicit-acceuillants » dans la deuxième entrée (jusqu’à l’épuisement des petites fiches que j’avais imprimées à ce but). Si le vieil homme veut porter plainte, il peut très facilement me retrouver grâce à mon blog, et si les gentilles personnes à côté voudraient que j’écrive sur un sujet donné, alors pareil, il peuvent aussi facilement me contacter. Même le vieil homme ou sa femme pourraient me demander un sujet, s’ils voudraient.

Hans-Georg Lundahl
Bibliothèque Mouffetard
(qui a changé de nom, oui, mais ...)
Chaîre de St Pierre à Antioche
22-II-2014

En plus "virtutues paganorum, splendida vitia" - je n'ai pas à chercher comme Chrétien ce genre de triomphes moraux, et je serais donc mieux si je n'étais pas tenté par des gens comme ça de cette façon. C'est la charité de Dieu et du prochain qui importe pour l'éternité et non pas les occasions où on se vainque un-même, à moins que ce soit pour la charité. Et je ne suis pas le genre de dérélicte dans la morale qui aurait besoin de plein d'occasions de se vaincre lui-même non plus, à supposer qu'il en ait même, et s'il y en a qui le prétendent, ils ne vainquent pas quand à eux leurs pires penchants. La calomnie est une perte contre les mauvais penchants, et ce n'est pas moi le calomniateur!

No comments:

Post a Comment