Thursday, 17 September 2020

On a peur de faire enfants ...


Romain Guérin, publié en Présent du Mardi 30 juin, cite un passus de Guy Lordinot de Martinique, admirateur d'Aimé Césaire, et le résume en deux équations, dont la première renvoie au concept du grand remplacement (Guy Lordinot parlant de génocide par substitution et attribuant le terme à Aimé Césaire).

Paraphrasons :

Fuite de la jeunesse + faible taux de natalité autochtone + immigration = grand remplacement.

Je trouve que c'est moins reprochable (le plus souvent pas du tout) aux immigrés d'être venus ici (j'en suis un moi-même) qu'aux indigènes (Suédois restés "chez moi", Français dans ce pays d'accueil pour moi) de ne pas beaucoup se réproduire.

On vient de me lancer qu'il y a trois raisons pourquoi on ne fait pas d'enfants. Je vais citer les trois, répondre aux premières deux en passant et à la troisième en détail. Les voici:

  • "on a peu d'argent" (et les immigrés qui font davantage d'enfants sont davantage riches?)
  • "on a des appartements trop petits" (et les immigrés en auraient des plus larges?)
  • "on a peur pour le futur, que l'enfant va souffrir."


D'abord, ne pas faire ou laisser naître un enfant garantit - ce n'est pas juste un risque - qu'il ne va pas avoir une vie heureuse non plus.

Épargner des malheurs à quelqu'un a du sens, s'il vit. Parce que (je me permets une équation):

Vie + absence de malheurs = vie heureuse.

Par contre (je me permets encore une):

Absence de malheurs "+" absence de vie = absence de vie.

Dans ce cas, l'absence de malheurs est juste un aspect de l'absence de vie.

Entre ce point moral, et le point physique que l'abiogenèse est impossible, il y a une raison parallèle. La raison pourquoi "pression évolutionnaire" ne fonctionne pas pour produire la vie : la non-vie est une possibilité chaque fois que la vie dépend de quelquechose de contingent.

"Si les acides aminées ne se constituent pas en cellule vivante, elles vont se dissoudre" = Les acides aminées vont se dissoudre.

"Si quelqu'un ne vit pas, n'existe pas, l'absence de malheurs ne suffira pas pour le rendre heureux" = les personnes n'ayant pas vécu ou existé n'ont aucun bonheur.

Ensuite, on ne peut pas prévenir tout en avance. Faire un enfant quand on est pauvre signifie ni que l'enfant sera pauvre toute sa vie, ni qu'il souffrira de sa pauvreté tant qu'elle dure. Et ainsi de suite pour presque tout ce qu'on se targue de prévenir.

Dans le cas des maladies congénitaux, il y en a qui dépistent avant d'accoucher. Et il y en a qui font effectivement souffrir physiquement, comme certaines myopathies.

Quelque part, aucun enfant vivant né avec une telle semble de demander de mourir, et la plupart des adultes non plus. Donc, on peut parier que le bonheur de vivre (dont un avortement prive l'enfant à naître, dont la contraception prive la possible occasion d'un enfant) vaut largément le malheur de vivre avec une myopathie.

C'est pour ça que je ne soutiens pas le Téléthon. Partie des revenus va soutenir des organismes qui soutiennent d'avortements sélectifs.*

Il y a des années, j'ai fait un chant** (mélodie "How many miles must a man walk down" ou à peu près) qui ridicule ce genre de peur dans la II strophe:

Mon fils pourra avoir mal à la gorge:
Je devrais le guillotiner!
Trouver trop peu du blé ou du l’orge:
Je devrais le fair' étrangler!
Il pourra suffoquer de l’air pollu,
Mon fils encore non conçu:
Je devrais éviter sa procréation,
éviter sa conception due!


Gare aux incultes qui n'ont jamais entendu parler de sarcasme. Ou qui prennent la dernière strophe pour telle, parce que le concept médiéval de palinodie leur manque, cette strophe IV et dernière voici:

Mais si je crois la Providence
Je vais pas le guillotiner!
On doit pas prévenir tout cas en avance:
Je vais pas alors l’avorter!
J’ai eu moi-même assez bonne chance
et mon fils encore non conçu:
Pourra le même, c’est l’expérience,
après sa conception due!


Noter que l'énumération saugrenue des possibilités d'éviter les enfants en strophe III appartient encore aux sarcasmes.

J'ai souvent dit que je suis "fasciste" - par rapport au "syndicalisme droitiste" des années 1920 et 30 - mais jamais je n'ai dit être "néo-fasciste" - parce que ce concept renvoie trop à vouloir culpabiliser les immigrés pour le danger d'un grand remplacement. À Berlin, tard en 2004 ou très tôt en 2005, à la paroisse FSSPX de St. Pierre près de Breitenbachplatz, on m'a parlé du grand remplacement. Ma réponse:

"Das Problem ist nicht daß die Türken eine catholische Familienmoral haben, sondern daß die Deutschen eine catholische Familienmoral nicht haben"

"Le problème n'est pas que les Turcs ont, mais que mes Allemands manquent une morale familiale catholique."

Et celui des prêtres qui était d'origine en partie au moins polonaise:

"Ihr Wort in Gottes Ohren" - "Que Dieu vous entende!"

Hans Georg Lundahl
Paris
Ste Colombe de Cordoue
17.IX.2020

Ça reste mon attitude maintenant aussi.

* Mon non-soutien est noté sur les conditions pour mes compositions:

Téléthon, DPI/DPN - non! (liens)
Je ne veux pas que ma musique soit jouée pour bénéficier au Téléthon, tant que l'organisme soutient le DPI ou la DPN!

En bas du site (sous les messages): musicalia
http://hglundahlsmusik.blogspot.com/


** UN JACOBITE : Mon fils encore non conçu
http://jacobita.blogspot.com/2005/06/mon-fils-encore-non-conu.html

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