Friday 4 October 2019

En réponse à Mgr Williamson


Qui est cité ici-même:

Mgr Williamson : réponses aux erreurs des sédévacantistes
13 FÉVRIER 2014
https://lebloglaquestion.wordpress.com/2014/02/13/mgr-williamson-reponses-aux-erreurs-des-sedevacantistes/


A la lumière de ces antécédents nécessaires, le « Commentaire » [suivant] propose des réponses à quelques-uns des principaux arguments des sédévacantistes


Je vais numéroter le suivant avec les même nombres, mais, sous chaque nombre, d'abord argument sédévacantiste, ensuite la réponse de Mgr. Williamson, et enfin ma propre réponse dessus.

1
Argum. sédévac.
Ou bien on accepte les Papes Conciliaires en bloc (comme le font les libéraux – Dieu nous en préserve !) ou bien on les rejette en bloc (comme le font les sédévacantistes). Les accepter partiellement oui et partiellement non, c’est sélectionner et choisir ce que l’on acceptera, comme le fit Luther, et comme le font tous les hérétiques (du Grec : celui qui choisit).

Mgr. Williamson rép.
Cela est vrai si l’on sélectionne et choisit selon son propre choix personnel, mais cela n’est pas vrai si, comme Monseigneur Lefebvre, on juge selon la conformité ou non à la Tradition catholique, laquelle se trouve dans le trésor de 2000 ans de documents magistériels de l’Église. Dans ce cas on juge en accord avec 260 Papes contre seulement six, mais cela ne prouve pas l’invalidité de ces six derniers Papes.

Ma solution
Tout d'abord, Luther ne choisissait point ce qu'il voulait accepter et rejeter de la part des papes (alors, traditionnels, à part des mauvaises conduites de vie parfois, ou peut-être nominations de dignitaires ou procès de Savonarole aussi). Il les rejetait en bloc. Haeresis se dit à propos la doctrine chrétienne, pas à propos les aspects de l'enseignement d'un même dignitaire (si St. Paul a écrit une épître aux Laodicéens, l'Église elle-même serait, sinon, hérétique, en ne pas la canonisant : mais elle ne l'a pas faite parce que St Paul aux Laodicéens n'a pas réclamé inspiration divine en envoyant l'épître, cette catégorisation n'est donc pas de tradition orale apostolique, comme elle l'est pour ceux aux Romains ou aux Corinthéens).

Ensuite, si on prend habituellement un même dignitaire ou une même série de dignitaires, qui se trompent habituellement très souvent comme "magistère" on sera obligé, tôt ou tard, soit de sombrer dans leurs erreurs, soit de choisir si aujourd'hui on obéit ou non, même selon le critère de la tradition, c'est un choix personnel, de la propre personne plutôt que de celle du supérieur, car celui-ci croit évidemment que ce qu'il dit lui-même est "essentiellement" (quoique de manière implicite plutôt qu'explicite, "interpretative" comme dirait St. Thomas) contenu dans la tradition et donc aussi la révélation divine. Mettre son propre jugement sur cette question précise à côté de celui de son supérieur revient à ne pas le traiter comme son supérieur. Ce qui est aussi un choix personnel.

Si 260 contre 6 ou 259 contre 7 jugent contre un pape, s'il est pape quand même ou non dépend en quelque manière combien il "juge" explicitement contre ses prédécesseurs et aussi combien de questions ceci arrive. Une question très explicite suffit, et une multiplicité de questions tellement grande que de former explicitement une habitude peut aussi suffire.

Si le jugement habituel, souvent explicité de 259 papes contre Pie XII et ses successeurs sur la création d'Adam sans ancêtres et sans délai après le début de la création est clair, néanmoins Humani Generis a juste pris le "niveau Honorius" (Honorius ne s'est pas prononcé comme étant monothélète), mais à partir de 1992, trois "papes" ont pris le "niveau Serge" (Serge de Constantinople, par contre oui).

Encore, il est question d'explicitation aussi, quand "Jean-Paul II" prétend que Galilée "avait raison" tandis que les papes Pie VII, Grégoire XVI (il me semble), Léon XIII et Benoît XV n'ont fait qu'abolir des interdits secondaires (une mise sur index est secondaire à une condamnation de la doctrine en elle-même) pour les deux premiers et d'insinuer la possibilité éloigné d'une solution théorique, favorable à la doctrine de Galilée, sans de pourtant se porter en garants pour telle ou telle solution concrète.

2
Argum. sédévac.
Mais ces six Papes Conciliaires ont empoisonné la Foi et ont mis en danger le salut éternel de millions de Catholiques : cela est contraire à l’indéfectibilité de l’Église.

Mgr. Williamson rép.
Lors de la crise Arienne du 4ème siècle, le Pape Libère mit la Foi en danger en condamnant Saint Athanase et en accordant son appui aux évêques Ariens de l’Est. Alors pour un certain temps l’indéfectibilité de l’Église n’était plus assurée par l’intermédiaire du Pape mais par son adversaire apparent. Cependant cela ne signifie pas que Libère ait cessé d’être le Pape, ni qu’Athanase ait été le Pape. De même aujourd’hui, l’indéfectibilité de l’Église passe par ceux qui suivent fidèlement la ligne de conduite établie par Monseigneur Lefebvre, mais cela ne signifie pas nécessairement que Paul VI n’ait pas été le Pape.

Ma solution
"Cependant cela ne signifie pas que Libère ait cessé d’être le Pape,"

Exact - parce qu'il agissait sous pression.

Et en même temps inexact, car à Rome même, on a considéré un temps Félix II comme le pape (qui avant avait été un antipape), et cette reconnaissance à duré jusqu'au moment que Libère se soit innocenté, à propos quelle formule de Sirmium et à propos sous quelles circonstances.

"ni qu’Athanase ait été le Pape."

Il faisait confiance à l'église romaine, qui, pendant un temps, a reconnu pape Félix II comme pape avant le décès de Libère.

Si Libère et ses successeurs avaient persévéré pendant plusieurs décades, St. Athanase aurait eu le droit de demander si on avait encore à Rome de quoi élire un vrai pape, ou si le droit à une conclave d'urgence n'était pas dévolu du clergé et peuple romains à l'épiscopat universel (dont il restait un fidèle représentant).

3
Argum. sédévac.
Ce que les évêques du monde enseignent, unis au Pape, c’est le Magistère Ordinaire Universel de l’Église, lequel est infaillible. Or voici que, au cours des 50 dernières années, les évêques du monde unis aux Papes Conciliaires ont enseigné le délire Conciliaire. Par conséquent ces Papes ne peuvent avoir été de vrais Papes.

Mgr. Williamson rép.
Si le Magistère Ordinaire de l’Église devait s’éloigner de la Tradition en opposition avec elle, il ne serait plus « Ordinaire », mais plutôt tout ce qu’il y a de plus extraordinaire, parce que la doctrine de l’Église n’admet pas de nouveautés, devant être « Universel » autant dans le temps que dans l’espace. Or la doctrine Conciliaire s’écarte de beaucoup de la Tradition (par exemple la liberté religieuse et l’œcuménisme). Par conséquent la doctrine qui est propre au Concile ne tombe pas sous le Magistère Ordinaire Universel, et elle ne peut servir de preuve que les Papes Conciliaires ne furent point Papes.

Ma solution
Si ce qui serait autrement magistère ordinaire devient extra-ordinaire de cette manière là, c'est que les autorités n'en sont pas.

D'ailleurs, comme il suffit pour être hérétique de dire (je prend un exemple, mais quand à ceux qui le diraient en vrai) "je pense que Jésus était la prémière créature, mais pas lui-même Dieu, que Dieu, c'est uniquement le Père" sans vouloir ajouter que "les autres" fidèles catholiques devaient faire de même, on n'est pas obligé de vouloir obliger les fidèles à une hérésie pour être hérétique déchu de ses dignités.

Mais en effet, il y a des choses qu'il enseignent en plus, comme la licéité de croire l'héliocentrisme et l'évolutionnisme.

4
Argum. sédévac.
Le Modernisme est « la synthèse de toutes les hérésies » (Saint Pie X). Or, les Papes Conciliaires furent tous des modernistes « publiques et manifestes », c’est-à-dire des hérétiques d’une nature telle que Saint Robert Bellarmin déclarait qu’ils ne pouvaient être membres de l’Église, et à plus forte raison en être la tête.

Mgr. Williamson rép.
Aux jours de Saint Bellarmin les choses étaient beaucoup plus claires, à savoir « publiques et manifestes », qu’elles ne le sont de nos jours où c’est la confusion qui règne dans les esprits et les cœurs. L’hérésie objective des Papes Conciliaires (c’est-à-dire ce qu’ils disent) est publique et manifeste, mais ce n’est pas le cas de leur hérésie subjective ou formelle (c’est-à-dire leur intention consciente et résolue de nier ce qu’eux savent être l’immuable dogme catholique). La preuve de leur hérésie formelle ne peut être obtenue que par une confrontation avec l’autorité doctrinale de l’Église, par exemple l’Inquisition ou Saint Office (quel que soit son nom). Mais le Pape est lui-même l’autorité doctrinale la plus haute de l’Église, au dessus et au-delà de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Comment donc pourrait-il être lui-même prouvé coupable d’appartenir à cette classe d’hérétique dont on suppose qu’elle seule peut le rendre incapable d’être le chef de l’Église?

Ma solution
Non, l'évolutionnisme reste clairement une hérésie, les concepts ne perdent pas leur clarté parce que le temps écoule.

S'il s'agissait de juger sur des particuliers, s'ils sont hérétiques ou mal informés dans le for intérieur, sans être en train de faire un procès inquisitorial, alors, oui, on pourrait pencher pour mal informés, parce que de nos jours il y a beaucoup de désinformation.

Par contre, "public et manifeste" ne se réfère pas au fait que tel ou tel thèse est en soi hérétique (chose considéré connu par identité ou déclenchement stricte syllogistique d'une thèse condamné comme telle), mais sur le fait que tel ou tel autrement dignitaire l'ait prononcé.

5
Argum. sédévac.
Les esprits sont aujourd’hui si universellement embrouillés que Dieu seul peut débrouiller un tel chaos.

Mgr. Williamson rép.
Plutôt que de prouver que ces Papes embrouillés ne sont pas Papes, cette objection suggérerait que Lui seul doit intervenir (et vite, dirait-on !). Mais patience. Dieu nous soumet tous à l’épreuve, et Il a parfaitement le droit de le faire.

Ma solution
Ni le sédévacantiste, ni Mgr Williamson plaisent, les deux prétendent qu'on a encore un chaos.

À mon avis, on est sorti de ce chaos en 1990, par l'élection de David Bawden dans une conclave d'urgence.

En 1988 Mgr. Lefèbvre a fait un geste pour survivre dans le chaos, il était un geste relevant d'un état d'urgence, en 1990 David Bawden a fait un geste pour en sortir, il était aussi un geste relevant d'un état d'urgence.


En effet, il convient à dire, que tout le monde ne peut pas être embrouillé, juste parce que les temps les sont, ni est-ce correct d'éclairer un peu d'anti-embrouillage juste pour des petits groupes en le cachant au grand nombre des gens qui par le baptême ont droit et devoir d'être fidèles.

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St. François d'Assise
4.X.2019

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