Tuesday 31 December 2019

Vérités dangereuses?


Pie XII, le 22.XI.1951 faisait confiance à une date pour la terre de 5 milliards d'années · Continuons d'hier · Haydock et Garrigou-Lagrange · Vérités dangereuses? · [Continué d'hier]

Je viens de commencer un livre (oui, un syndrome avec un sans-abri qui visite des bibliothèques auxquelles il n'a pas toujours la carte d'utilisateur). Christine Pedotti vient d'écrire La bataille du Vatican - sur le thème du "Concile" Vatican II.

Voici, sur page 60, un extrait sur le fonctionnement pré-conciliaire:

C'était, semblait-il le nouveau concept en vogue à Rome : "les vérités dangereuses". Il ne suffisait pas de traquer les hérésies, maintenant on s'en prenait aux vérités qui pourraient conduire à des erreurs si elles étaient mal interprétées...


À la fois très Chestertonien et complètement anti-Chestertonien.

Le côté Chestertonien est ceci : chaque système d'erreur (Albigeois ou Luthérien, Musulman ou Hindou) reposait sur une vérité - mal interprétée.

Le côté anti-Chestertonien est celui-ci et je formule le point de vue que j'imagine que Gilbert Keith Chesterton aurait eu : chaque vérité prise en isolation peut être mal interprétée. C'est donc absurde d'imaginer qu'on pourrait isoler un certain nombre de vérités dangereuses. Donc, on perdait du temps avec du gate-keeping, un peu comme il semble le font certains Juifs à propos Isaïe 53 et surtout le Targoum Yonatan qui sous-ligne que le Serviteur Souffrant est bel et bien une personne, pas une collectivité en première ligne. Notez, je n'ai pas lu moi-même ce Targoum, donc je ne peux pas vérifier.

Le mal en cette position immédiatement pré-"conciliaire" est que de cette manière, il devenait licite ou même louable de sanctionner Galilée de Pise, même s'il n'était pas en erreur, parce que "à l'époque" sa vérité était une "vérité dangereuse". Bien, non. Il était en erreur. Et si j'ai raison dessus, il ne convient pas ni de me sanctionner, ni de faire du gate-keeping autour de moi parce que cette vérité serait pour le moment dangereuse.

Chaque vérité est dangereuse, et on ne sait jamais en avance de quelle vérité le semeurs des erreurs va profiter prochainement. Donc, gare à cette attitude immédiatement pré-"conciliaire" et gare à l'explication du cas Galilée qui dit qu'on pouvait l'étouffer médiatiquement même s'il avait raison.

Hans Georg Lundahl
Ivry
St. Sylvestre
31.XII.2019

PS, je ne suis pas un fan de Congar globalement, mais il avait raison de dire qu'une solution erronée peut être condamné en tant qu'erronée, mais un problème (à moins d'être formulé d'une manière qui le fige dans une interprétation erronée, j'ajouterais pour ma part) ne peut pas être condamné./HGL

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