Tuesday, 15 March 2022

Ça fait quelle différence, encore?


Ça fait quelle différence aujourd'hui? · Ça fait quelle différence, encore?

Prenons un autre jeu que Monty Hall. En fait, c'est apparemment un original suédois, sans correspondance avec un quelconque jeu français :

Vi i femman 1991
20 août 2008 | erikbe99
https://www.youtube.com/watch?v=IAvncqzi6dw


Pour celui-ci, il y a un original des États-Unis :

Kvitt eller dubbelt (1986)
17 févr. 2011 | erikbe99
https://www.youtube.com/watch?v=DxORNpUQg38


L'original :

Peter Freuchen on The $64,000 Question in 1956
15 août 2019 | Not A Billionaire
https://www.youtube.com/watch?v=cILSmxWowOg


Copie francophone :

Quitte ou Double? - Emission n°1
5 nov. 2011 | DiagnosedWhity
https://www.youtube.com/watch?v=Ywyrgc3b6H0


Dans ces cas là, le conférencier, ayant reçu la réponse, demande, un peu comme Monty Hall - "vous voulez rester avec votre réponse ?" - et, contrairement à l'exemple de Monty, puisque ici, on se fiait non pas à sa bonne chance, mais à sa mémoire ou érudition, rester sur sa réponse était très souvent ce que faisaient les candidats, et très souvent c'était le bon choix. Je me souviens vaguement d'un cas (Vi i femman ou Kvitt eller dubbelt) où le candidat ou l'équipe candidate s'est laissée intimider à changer la réponse, et ensuite, "vous auriez dû rester sur la première réponse" ...

On peut faire confiance à sa mémoire, pour la plupart des cas. Parfois on se trompe, mais c'est ça avec presque tout critère de vérité.

Si on se souvient que dans le Seigneur des Anneaux Aragorn devint à la fin "roi d'Arnor et de Gondor" on ne va pas changer ça en "roi des Dúnedain et du Comté" juste parce qu'un conférencier le suggère.

Est-ce que ceci est une qualité humaine normale, faire confiance à sa mémoire? Oui. Et avec l'idée d'un créationniste qu'à la base on peut faire confiance à une lignée de porteurs de traditions* quand il s'agit des faits historiques, et que cette chaîne de mémoire va jusqu'au début de l'humanité, plus ou moins bien conservant les faits, certes, un Grec païen n'est pas au niveau de la Genèse pour le Déluge, il le confond avec certains aspects de la chute de Sodome (Abraham et Sarah étant alors sans enfants, comme Deucalion et Pyrrhe), ni est-ce le fait pour un Sumérien païen (l'Arche est mieux apte qu'un Kuffa gigantesque pour survivre à un déluge global), mais avant même qu'on fait confiance à la parole de Dieu (auquel certains ne croient pas) on peut faire confiance à la Genèse en tant que récit historique tradé entre Adam et Moïse, entre Noé et Moïse, entre Joseph en Égypte et Moïse.

Et bien entendu, à part la théologie païenne** qui est erronée, aux récits des païens aussi - comme le faisait St. Augustin pour Énée ou Romulus.

Quand je me débats avec des athées américains, ça m'arrive de constater le plus souvent, il n'hésitent pas de croire, pas juste qu'une histoire ait commencé comme une fiction, ce qui est vrai pour certaines histoires, mais que le peuple "mal éduqué" ou "superstititeux" ou "illettré" l'ait pris au pied de la lettre comme histoire véridique sans qu'on se soit apperçu du changement de genre assigné au texte.

C'est à peu près l'équivalent du fait de dire à quelqu'un, "non, que t'as vécu à Vienne, c'est un jeu que tu faisais comme petit, et sans t'en appercevoir, tu l'as pris comme un mémoire véritable" ... et pourtant, de tels fous, tous les peuples prémodernes, pas juste les Chrétiens, mais tous les autres aussi, on le serait !

Donc, en défendant la Parole de Dieu, je défends la parole des hommes aussi. Ceux qui l'attaquent, ils attaquent aussi la parole des hommes.

Autre chose pour la dignité humaine, selon la Genèse, nous sommes tous descendus d'Adam et de Noé, on a tous la dignité d'images de Dieu, et on a tous la dignité de sauvés du déluge (une dignité qui, certes, préfigure une autre, réservée aux Chrétiens, celle de rachetés par le Christ au Calvaire). On est tous des bénéficiaires de la bénédiction qui dit qu'on doit être fertile et remplir la terre (Genèse 1:28) - pas de manière que les célibataires soient des pécheurs, mais de manière que ceux qui veulent du sexe doivent le diriger dans ce sens - fertilité, donc aussi fidélité (Genèse 2:24).

Pour les adhérents de la thèse contraire, on serait des hommes parce que certains, non pas de nos ancêtres, mais de leurs congénères, aient été empêchés de se réproduire, en faveur des plus aptes. Ce n'est pas surprenant que les thèses de Darwin aient vite inspiré celles de Margaret Sanger. Encore, sans Dieu, il n'y aurait pas de victime d'un choix de vie sexuellement actif et délibéremment infertil (ils oublient là la société vieillissante, mais leur fougue d'oublier Dieu devrait tôt ou tard entrainer quelques oublis ou incohérences).

Et encore, pour nous, certains des expertises actuels n'ont fait que de brouiller ce qu'on avait raison avant, pour les adhérents de la thèse contraire, ce sont ces expertises qui nous "sauvent" de notre ignorance et des "mécanismes" de génération spontanée (ou quasiment) des mythes hors rapport avec la réalité.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Longin
15.III.2022

* Valorisation des porteurs de traditions - Société québécoise d'ethnologie
https://ethnologiequebec.org/2003/07/valorisation-des-porteurs-de-traditions/


On définit le porteur de traditions comme celui par qui les savoirs et savoir-faire sont transmis sans rupture de contact dans le processus de transmission.


** Autre exception : les fins d'histoires qui relèvent de théologie païenne, comme quand St. Justin dit que c'est un mensonge du Diable que Persée et Andromède sont reçus dans le ciel visible en tant qu'étoiles, par les dieux.

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