En Suède, ce n'est pas que la gauche ...

Je cite Rivarol, 14.VI.2023, page 1:

Du pain bénit, si j’ose dire, pour la gauche et l’extrême gauche qui peuvent ainsi clamer que les attaques au couteau ne sont pas seulement le fait d’islamistes radicalisés mais également de chrétiens convaincus. On voit bien la manœuvre : il s’agit de dénoncer l’intégrisme religieux, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, le fanatisme, le fondamentalisme, qu’il soit chrétien ou musulman, car ces fortes convictions religieuses conduiraient au pire, au froid assassinat d’enfants en bas âge jouant paisiblement dans une aire de jeux.

Ceci est plus ou moins la position des Protestants modernistes qui font aussi le conservatisme chez nous.

Comme Chrétien convaincu, j'ai été estampillé comme un fanatique dangéreux.

Les conservateurs seraient à la limite un peu prônes à faire exception pour le Luthéranisme — pas vraiment pour le Catholicisme.

Le Christianisme standard pour eux, c'est plus ou moins

• une tradition nationale (Breivik a précisé ne pas avoir de convictions chrétiennes, juste la conviction que le Christianisme convienne comme tradition nationale)
• qui ne demande pas qu'on croit dans l'existence d'un Dieu transcendent
• ou dans des miracles, genre la Résurrection
• ou qu'on s'abstienne de contraception (comme chez les Anglicanes depuis la Conférence de Lambeth de 1930)
• ou qu'on condamne la sodomie, au moins en principe
• ou qu'on désire que l'avortement soit interdit, y compris après viol ou pour d'enfants ayant des trisomies
• mais par contre exige la tolérence écuménique dans les deux sens, un Catholique doit être respecté, à condition que le Catholique lui-même respecte ceci comme du Christianisme ...

Pour le Suédois lambda, y compris pas mal de conservateurs, ceci est le "Christianisme normal" ... on peut trouver un Catholique Vatican-d'Eux-iste une déviation acceptable de cette norme, on peut trouver un Luthérien théologiquement conservateur (genre le feu Bertil Gärtner) une déviation acceptable de ce norme, mais un Catholique qui dit détester la Réforme ou que les Protestants risquent l'Enfer, c'est plus ou moins deux déviations à la fois, donc une de trop pour ces gens.

Alors, non, je ne regrette pas d'avoir quitté la Suède. Je regrette un peu davantage de ne pas avoir eu la position en France de pouvoir faire venir ma feu mère. Mais je compte ceci comme partie d'un martyre blanc qu'elle a subi.

Je parle, pas de la perspective cléricale, mais de la perspective des laïcs, et pas de la perspective à Jönköping*, mais de la perspective de Malmö. Certes, une ville traditionnellement de gauche. Mais ces attitudes son communes à travers le Nord de l'Europe./HGL

* Surnommé "le Jérusalem de la Smålandie" - le nom propre se prononce "Yeunnechyêûping" et celui de la Smålandie commence comme Smolensk et non comme smala.