Wednesday 28 October 2020

Jacques Monod, bis


New blog on the kid : Pourquoi ne croient-ils pas en Dieu? · Réponses aux non-croyants athées cités · Salafistes et Charlie Hebdo et les EHPAD revisités · Réponses aux non-croyants cités, suite · Jacques Monod, le grand évolutionniste · Jacques Monod, bis · Jacques Monod, ter Répliques Assorties : Edwin Cox de Suisse en dialogue

Pourquoi exactement est-ce important que Jacques Monod ne comprenait pas (ou ne voulait pas que ses lecteurs comprennent) les chromosomes?

Regardons p. 137:

C'est peut-être ce qui explique que le taux de certaines mutations chez l'homme paraisse relativement élevé : de l'ordre de 10-4 à 10-5 par exemple, pour un certain nimbre de mutations provoquant des maladies génétiques aisément répérables. Encore faut-il noter que les chiffres avancés ici ne tiennent pas compte des mutations individuellement non décélablesn lais qui, associées par recombinaison sexuelle, pourraient avoir des effets sensibles. Il est probables que des tels mutations ont eu plus d'importance dans l'évolution que celles dont les effets individuels sont plus marqués.


D'abord - a-t-il cru que Down's, cri-de-chat, Turner - étaient dus, comme daltonisme et hémophilie, à des mutations de loci? Ce n'est pas le cas. Ce sont des anomalies du nombre de chromosomes (ce mot que Monod ne prononce pas) et donc plutôt à la vieillesse de la mère que par exemple à combinaison de deux gènes défectueux par consanguinité des parents (les deux autres sont d'ailleurs pas dues à celle-ci non plus, car les deux se transmettent de manière latente par une femme ayant just un chromosome X défectueux à des fils dont le seul le sera, d'où le daltonisme ou l'hémophilie).

Mais encore, pour que des mutations puissent créer un nouveau gène, il faut que celui-ci combine des mutations à peu de distance, sinon, ce sera juste le vieux gène à un niveau pareil ou inférieur. Et encore, pour un type distinct de cellule, il faut normalement plus qu'un gène.

Or, quand deux mutations viennent ensemble en un exemplaire d'un être vivant, les deux sont soit à chromosomes différents, soit impossibles à transmettre ensemble, si deux se trouvent sur le chromosome 14, de parents différents, les deux exemplaires du chromosome 14 vont transmettre l'un ou l'autre, pas les deux.

Le phénomène de cross-over pourrait contrecarrer ceci, c'est quand une cellule gamète prennent son exemplaire d'un chromosome de la moitié d'un exemplaire et de l'autre moitié de l'autre du chromosome, mais plus le locus d'une mutation est proche d'un autre sur un autre chromosome, moins c'est probable qu'ils seront recombinés par le cross-over. Ce serait même davantage probable que tel nouveau gène serait né du fait même du cross-over ... imaginons (à l'état de mes connaissances, supérieures en ceci aux siennes, celles de Monod) que la moitié du gène FOXP-2 soit recombiné, non avec l'autre moitié de ce gène, mais avec tout un autre; ça pourrait donner .... normalement, rien, aucun gène fonctionnable, par contre le gène FOXP-2 présent, sinon on aurait un dysfonctionnement. Mais si ça aurait donné un gène fonctionnable, ça en aurait été un nouveau.

Par contre, comme observé à propos des chiclides aveugles, la rétine a besoin de dix gènes en bon état pour fonctionner comme une rétine. Les huit gènes restants en bon état ne sauvent pas les rétines des chiclides, ils sont aveugles, ceux dans le lac souterrain de Mexique. Par deux mutations sur deux gènes.

C'est donc d'une ontogenèse - d'une arrivée d'un être à l'état d'existence - que Monod se trompe. Et il fustige les "ontogenèses mythiques et métaphysiques" qui vont de pair avec des systèmes de valeur. La sienne va aussi avec un système de valeurs : certes négatif, qui stipule que les connaissances n'ont rien à voir avec les valeurs, et que les valeurs sont donc, pour la société (car nulle société vit sans valeurs) purement affaire des choix purement humaines et découpés de chaque ontogenèse ou autre connaissance, qui, bien entendu, se doit d'être ce que Monod qualifie de scientifique.

C. S. Lewis, dans The Abolition of Man, a investigué ce qui se passe nécessairement quand la valeur n'est plus perçue comme une facette de l'être, mais devient un outil à refaire par et pour la société. Nulle société fonctionne de manière parfaitement démocratique. Nulle non lus de manière parfaitement monarchique (Nimrod, l'avant-coureur de l'Antéchrist après le Déluge, a quand même réalisé - jusqu'à interruption divine - un plan pour une tour à partir de "Ils se dirent entre eux : « allons, faisons" .../HGL

PS : donc, les valeurs seront au service des vices des oligarches./HGL

PPS - chose qu'on met parfois sur mon dos, en prétendant que la baisse de l'âge matrimonial serait le rêve des "pédomanes", tandis que le mariage en réalité met la jeune femme à l'abri des prédateurs par le mari, et en même temps à l'abri de la tentation d'avorter.

Par contre, une fois qu'on se met en tête de changer les valeurs "selon la science" ou selon la science que la science ne donne pas de valeurs, on va avoir d'abord des choses qui semblent à première vue acceptables, mais ceci va être des survivances des valeurs par exemple chrétiennes. Plus cet héritage s'étiole, plus les "nouvelles valeurs" vont servir à l'égo collectif de certains réseaux, de moins en moins humains, parce que coupés de l'apprentissage humanisant des valeurs pré-existantes aux propres choix, inscrites dans la réalité des choses.

Abolition of Man par C. S. Lewis est donc une antidote nécessaire à Monod. Lui, il se trouve encore une fois en contradiction avec lui-même, car il présente la soif de "valeurs inscrites dans les choses" et d'explications comme une nécessité génétique, mais ici ce serait le produit de cette nécessité qui trompe, comme là-bas, à propos l'origine de la raison, ce serait la nécessité qui donne la lumière. Ou le hasard ... "avec un hasard purement aveugle, tout peut arriver, même la lumière" (ou quelque chose). Avec un tel programme, chaque petit réseau avec suffisamment du pouvoir pourra s'imaginer à lui-même comme étant ce hasard très heureux qui apporte la lumière dans un monde dans les ténèbres.

Un peu, d'ailleurs, comme certains Protestants* imaginent l'existance des Vaudois ou des "Culdees" aux "Siècles des Ténèbres" comme ils surnomment le Moyen Âge./HGL

* Monod était d'origine protestante.

No comments:

Post a Comment