Thursday, 22 October 2020

Jacques Monod, le grand évolutionniste


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Il a écrit un essai de grand volume : Le Hasard et la nécessité. 1970, éditions du Seuil. Je ne l'ai pas lu du début à la fin sans sauter, ni peut-être chaque paragraphe, mais je peux déjà en conclure des choses.

  • il a considéré (probablement à bonne raison) les suivants d'animistes : Hegel, Marx, Engels, mais aussi Spencer (et avec, sans doute, Comte et son disciple Maurras) et Bergson;
  • il n'a pas considéré le problème comment un système comme le sien puisse être un énoncé valable sur la réalité en large, si ses pouvoirs d'esprit ne sont que le produit du cerveau et d'un cerveau développé pour des buts de survie, non de délicatesse en raisonnement (un problème abordé par C. S. Lewis en Miracles, écrit en 1947, première édition);
  • il a considéré les mécanismes de l'ADN et entre l'ADN et les polypeptides (un système de fonctionnement qui à lui seul pourrait être un argument valable pour le dessin intelligent, il me semble que Jonathan Sarfati ait écrit dessus);
  • il n'a pas considéré, ni combien de gènes qu'il faut pour définir une fonction biologique de manière fonctionnelle, ni le phénomène des chromosomes, pourtant assez élucidé par Thomas Hunt Morgan, entre 1908 et 1911 déjà.


Les mots télomère et centromère semblent bien pas avoir été utilisés une seule fois dans un essai écrit en ... 10 ans avant la découverte des centromères, 5 à 7 avant celle des télomères.

C'est vrai que déjà le phénomène de gènes liés (sans la structure fine des chromosomes) devrait rendre l'idée de l'évolution caduc : car, comment est-ce qu'on va d'un être à 40 chromosomes à un être à 46 (comme l'homme) ou 48 (comme pas mal d'autres animaux mammifères, y compris les grands singes)? Le contraire est davantage compréhensible, vu que des chromosomes peuvent se lier.

Une fois les centromères et télomères sont découvertes, il y a déjà ce hic.

Mais une autre chose, il semble avoir imaginé qu'un ou deux gènes (combinés par l'hérédité de croisement) suffisent pour définir un nouveau trait, une nouvelle fonction, un nouveau type de cellules. J'ai eu l'occasion de discuter les chiclides aveugles d'un lac souterrain au Mexique : pour les rétines ou les taches jaunes, il fallait dix gènes, et deux d'entre eux en mutation suffisaient pour rendre les rétines dysfonctionnelles.

Pour ressembler ces dix gènes fonctionnelles, il aurait fallu, non deux, mais dix mutations, toutes transmises à un état anodin (car une mutation peut être délétère aussi), et qui ensuite se recombinaient - ou encore une série de mutations survivants avant que la dernière y ajoute un avantage pour la survie. On ne l'aurait pas pu deviner de l'opus de Jacques Monod.

Ceci sans parler du fait que l'auteur, héritier du Protestantisme, oublie totalement toute la métaphysique scholastique à propos la conscience. Il prend pour monnaie courante que le dualisme corps - esprit est une illusion, et il ne s'en soucie pas, même en admettant qu'il n'y a pas "encore" de moyen de la disperser de manière conclusive.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Mellon de Rouen
22.X.2020

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