Monday, 6 March 2023

Problèmes en théologie ...


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Vu que Jacques Arnould était prêt à parler de "la science" comme d'un magistère, vu qu'il était prêt à donner des attributs auparavant donnés à Dieu à l'univers, j'avais presque l'intention d'intituler ce volet de manière de le qualifier d'idolâtre. Mais il a tout d'abord des lacunes en théologie.

Les premiers auteurs de la tradition chrétienne, les Pères de l'Église, se sont interrogés sur les manières de lire la Bible en respectant ses différants genres littéraires ; les théologiens du Moyen Âge ont ensuite enseigné la nécessité de ne pas s'en tenir à la lecture littérale, "au pied de la lettre", des textes sacrés mais plutôt d'en favoriser une lecture raisonnable et cohérente avec le savoir humain.


P. 27. Mais ce n'est pas ce que dit St. Thomas !

Il dit certes que certains passages ont un sens parabolique, ceci n'étant pas une découverte du Moyen Âge, mais à part ça, il n'y a aucune méfiance exprimé envers le sens littéral, et encore moins au nom du savoir humain. Je viens de vérifier, c'est en Somme de la Théologie, Première Partie, Question 1, les articles 9 et 10.

Retrouvons donc les autres erreurs évoqués ...

Toutefois, la science a changé de situation depuis l'époque de l'astronome italien : il n'est plus question de scruter le ciel dans la minuscule ouverture d'une lorgnette et de défendre la pertinence des observations ainsi effectuées. La science constitue désormais un véritable magistère, un vrai pouvoir qui peut influencer le cours de nos sociétés comme celui de nos esprits et de nos idéologies. Est-il dès lors étonnant qu'elle soit aujourd'hui la proie de ceux qui cherchent à détourner ce pouvoir à leur profit, à la prendre en otage ?


P. 20

La science n'est pas un magistère, car elle n'a pas les promesses de Dieu.

Le mot magistère désigne le pouvoir d'enseignement, l'autorité doctrinale ou ceux qui les détiennent.


En matières purement naturelles, on est, en fin de compte, chacun pour soi. Ce n'est pas probable qu'une découverte aille bouleverser le déjà connu en matière de l'arithmétique ou d'une déclinaison latine, mais en principe ce serait possible, et de plus forte raison pour des matières moins bien explorés. Ceux qui les enseignent n'ont pas la promesse d'une révélation finie et d'un magistère infaillible. Ils sont en principe remplaçables.

Par contre, la Science se comporte comme un magistère - Elle fait des demandes aux autres pouvoirs de la société que, dans la Moyen Âge, à peine le magistère de l'Église aurait osé. Et le créationnisme n'est pas tellement là pour La prendre en ôtage que pour Lui faire de l'opposition. Notamment au nom d'une Bible dont le sens littéral est parfaitement défensible ... mais aussi au nom de sciences, au pluriel, au nom de ce qu'elles ont d'exact.

C'est déjà prendre les sciences en ôtage de parler de La Science comme d'un Magistère. Et c'est quelque part idolâtre d'attribuer ce genre de sécurité du savoir aux sciences purement humaines et encore à un corps qui est censé les représenter. Comme c'était idolâtre de le faire avec l'oracle des Delphes.

La révolution copernicienne sonnait le glas du cosmos et la naissance d'un univers dont le centre est partout, la circonférence nulle part, la matière homogène et les lois uniques.


P. 24

Qui dit "Dieu est un cercle, dont le centre est partout, la circonférence nulle part"? Nicolas de Cues.

Qui dit "quantum isti tantum illi" sur l'Eucharistie? St. Thomas d'Aquin.

L'univers présenté ici est un mélange des attributs de Dieu selon Nicolas de Cues et des attributs de la Sainte Eucharistie selon St. Thomas d'Aquin.

Pour cette croyance, car c'en est une, parler d'un vrai centre géométrique de l'univers serait aussi blasphème que de dire "Dieu est fini" (et ne pas parler de l'Incarnation, selon la chair).

Si Jacques Arnould serait par chance innocent de l'idolâtrie, ce ne serait pas forcément le cas avec tous qui se mettent d'accord avec lui.

Hans Georg Lundahl
Paris
Stes. Perpétue et Félicité
6.III.2023

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