Ce que Platon avec Aristote est pour moi, Pyrrhon et Énésidème pour mon professeur de Grec

Et ce que Saint Thomas d'Aquin est pour moi, Sextus Empiricus pour lui.

Ce qui explique mon allergie à la Suède, où mon professeur du Grec ancien était nettement plus intégré que moi.

Vincent Reynouard n'as pas toujours raison, mais il vaut toujours la peine de lire. Rivarol n°3623 le confirme.

Dans un discours philosophique prononcé en 1850 à la Sorbonne, un professeur chrétien expliqua le déclin du sentiment religieux (15) : « depuis trois siècles, les sciences physiques et naturelles, portant le flambeau de l’observation dans tous les degrés de l’échelle des êtres, ont conspiré à persuader aux hommes que rien ne se produit dans ce vaste univers que par des lois générales et constantes. Le surnaturel, chassé, pour ainsi dire, de position en position, a fini par disparaître, et il a emporté avec lui le sentiment de la Providence. »

Regardons un peu. La note (15) nous dit :

15. Émile Saisset, L’état moral de notre époque. Discours prononcé à la Sorbonne pour l’ouverture du cours complémentaire de philosophie (Paris : chez Gerdès, 1850), p. 10.

L'idée d'un "Dieu bouchetrou" comme vision de ne surtout pas avoir de Dieu, la wikipédie anglaise la trace à un philosophe malade, Nietzsche, et à un pasteur fanatique évolitionniste, Drummond.

L'essentiel est presque dit par Émile Saisset. Sauf que, 1) d'abord il ne considère pas (dans la citation) Dieu mais "le surnaturel" quasi défini comme l'irrégulier comme ce qui se rétrécit, 2) il admet que c'est une impression subjective. Certes intersubjective, collective, mais néanmoins subjective.

Quel rapport avec Sextus Empiricus ?

Émile-Edmond Saisset, né à Montpellier le 16 septembre 1814 et mort à Paris le 27 décembre 18631, est un philosophe français. ... Le 24 août 1840, il soutient et obtient la validation de ses deux thèses de doctorat ès lettres. La première, en français, traite du philosophe antique Ænésidème. La deuxième, en latin, s'intéresse aux diverses fortunes de l'argumentation de Saint Anselme de Cantorbéry dans son Proslogion. Devenu docteur, il participe à plusieurs soutenances de thèses de doctorat, en qualité de membre du jury, entre 1849 et 1863.

Et je regarde Ænésidème. Le fondateur de l'école néo-pyrrhonienne (donc disciple de Pyrrhon). Accrédité par un homme sachant l'exploiter et ensuite aller au-delà, Sextus Empiricus.

Est-ce qu'il y a donc une connexion entre Pyrrhon, Énésidème et Sextus Empiricus et l'idée énoncée par Émile Saisset ?

Bien, mon professeur du Grec ancien (aussi de théologiens en Grec néo-testamentaire) n'était pas un grand croyant dans les miracles. Je pense que ce soit possible.

Vincent Reynourd désigne Saisset comme Chrétien. Qu'en est-il ?

Il fonde avec Amédée Jacques La Liberté de penser en 1847. Il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques en 1863.

Et La Liberté de penser est une revue ...

... connue pour ses prises de position, critiquant les dogmes, dénonçont les actes d’intolérance et menant une guerre acharnée au ministre Falloux.

Peut-être pas très chrétienne.

L'académie dont il est élu membre, l'Académie des sciences morales et politiques est ...

... supprimée en 1803 et rétablie en 1832 sous l'influence du ministre et académicien François Guizot,

... lequel est ministre sous Louis Philippe, fils d'une huguenote, exilé en enfance à Genève ...

Bon, Émile Saisset, était-il vraiment Chrétien, ou plutôt Protestant dans l'âme ? Certes, comme professeur à Henri IV et Collège Stanislas, il n'a pas pu être Protestant dans le sens confessionnel. De toute manière, il introduisit des immondices comme une traduction de Spinoza dans la France. Je ne dis pas immondices dans le sens social, Spinoza est plutôt bien vu, mais, comme un Spinoziste m'a expliqué après que j'avais montré ma page du Syllabus de l'Évêque* Étienne II Tempier, les thèses de Spinoza, c'est le genre de choses que l'évêque parisien condamna en 1277 (ou tard en 1276**).

Hans Georg Lundahl
Paris
Ste Marguerite
20.VII.2024

Antiochiae passio sanctae Margaritae, Virginis et Martyris.

PS, vu que certains m'ont indiqué que la France est historiquement alliée aux Alaouites, fort bien, alliance politique est une chose, foi religieuse une autre. On peut être allié à des Musulmans qui ne sont pas intégristes, ce que j'ai compris est le cas avec les Alaouites, tout en étant un même Chrétien catholique intégriste. Le propos d'un Catholique doit être jugé sur l'idée quel Catholicisme il promeut, le vrai ou un faux, pas sur quel Islam il promouverait indirectement./HGL

* Le dernier Évêque de Paris est Henri de Gondi, le premier Archévêque est son frère Jean-François de Gondi. Vu que leur oncle était l'avant-dernier Évêque de Paris, il m'est arrivé de dire que le dernier Évêque et le premier Archevêque étaient oncle et neveu. Pardon, l'oncle c'est l'avant-dernier Évêque.
** Paraît que nouvel an à l'époque était le 25 mars ou 1er avril, donc, 11 mars comptait encore comme 1276.

Index in stephani tempier condempnationes
http://enfrancaissurantimodernism.blogspot.com/2012/01/index-in-stephani-tempier.html