Que dit frère Bernard-Marie dans ce journal, page 15 ce samedi 30 avril?
"à la lumière de la Tradition ecclésiale, et jamais de façon charnelle, littéraliste et individualiste"
À quel document renvoie-t-il?
Dans son encyclique Divino afflante Spiritu ...
Je l'ai ici:
DIVINO AFFLANTE SPIRITU
LETTRE ENCYCLIQUE DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XII
SUR LES ÉTUDES BIBLIQUES
https://www.vatican.va/content/pius-xii/fr/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_30091943_divino-afflante-spiritu.html
Le mot "littéraliste" n'y se trouve pas. Le mot "littéral" s'y trouve six fois, en cinq paragraphes (sur un total de 48, je ne plagie pas le texte du Vatican, j'en extrais ce qui est de mon propos) :
27 (deux fois). Bien fourni de la connaissance des langues anciennes et des ressources de la critique, l'exégète catholique peut aborder la tâche - la plus importante de toutes celles qui lui incombent - de découvrir et d'exposer le véritable sens des Livres Saints. Que les exégètes, dans l'accomplissement de ce travail, aient toujours devant les yeux qu'il leur faut avant tout s'appliquer à discerner et à déterminer ce sens des mots bibliques qu'on appelle le sens littéral. Ils doivent mettre le plus grand soin à découvrir ce sens littéral des mots au moyen de la connaissance des langues, en s'aidant du contexte et de la comparaison avec les passages analogues ; toutes opérations qu'on a coutume de faire aussi dans l'interprétation des livres profanes, pour faire ressortir plus clairement la pensée de l'auteur.
29. Quand les exégètes catholiques donneront une pareille interprétation, avant tout théologique, comme Nous avons dit, ils réduiront définitivement au silence ceux qui assurent ne rien trouver dans les commentaires qui élève l'âme vers Dieu, nourrisse l'esprit et stimule la vie intérieure, prétendant en conséquence qu'il faut avoir recours à une interprétation spirituelle, ou, comme ils disent, mystique. Que cette manière de voir ne soit pas juste, l'expérience d'un grand nombre l'enseigne, qui, considérant et méditant sans cesse la parole de Dieu, ont conduit leur âme à la perfection et ont été entraînés vers Dieu par un amour ardent. C'est aussi ce que montrent clairement et la pratique constante de l'Eglise et les avertissements des plus grands Docteurs. Ce qui ne signifie certes pas que tout sens spirituel soit exclu de la Sainte Ecriture ; car les paroles et les faits de l'Ancien Testament ont été merveilleusement ordonnés et disposés par Dieu de telle manière que le passé signifiât d'avance d'une manière spirituelle ce qui devait arriver sous la nouvelle alliance de la grâce. C'est pourquoi l'exégète, de même qu'il doit rechercher et exposer le sens littéral des mots, tel que l'hagiographe l'a voulu et exprimé, ainsi doit-il exposer le sens spirituel, pourvu qu'il résulte certainement qu'il a été voulu par Dieu. Dieu seul, en effet, peut connaître ce sens spirituel et nous le révéler. Or, un pareil sens, notre Divin Sauveur nous l'indique et nous l'enseigne lui-même dans les Saints Evangiles, à l'exemple du Maître, les apôtres le professent aussi par leurs paroles et leurs écrits ; la tradition constante de l'Eglise le montre ; enfin, le très ancien usage de la liturgie le déclare quand on est en droit d'appliquer l'adage connu : " La loi de la prière est la loi de la croyance."
33. Désormais Nous avons de bonnes et justes raisons d'espérer que notre temps lui aussi apportera sa contribution à une interprétation plus pénétrante et plus exacte des Saintes Lettres. Car bien des points, en particulier parmi ceux qui touchent à l'histoire, ont été expliqués à peine ou insuffisamment par les exégètes des siècles écoulés, parce qu'il leur manquait presque toutes les connaissances nécessaires pour les élucider. Combien il était difficile et quasi impossible aux Pères mêmes de traiter certaines questions, Nous le voyons, pour ne rien dire d'autre, aux efforts réitérés de beaucoup d'entre eux pour interpréter les premiers chapitres de la Genèse, comme aux divers essais tentés par saint Jérôme pour traduire les psaumes de façon à mettre clairement en lumière leur sens littéral, c'est-à-dire celui que les mots mêmes expriment. Il y a enfin d'autres livres ou textes sacrés dont les difficultés n'ont été découvertes qu'à l'époque moderne, depuis qu'une meilleure connaissance de l'antiquité a soulevé des questions nouvelles, faisant pénétrer d'une manière plus appropriée dans le vif du sujet. C'est donc à tort que certains, ne connaissant pas exactement les conditions actuelles de la science biblique, prétendent que l'exégète catholique contemporain ne peut rien ajouter à ce qu'a produit l'antiquité chrétienne, alors qu'au contraire notre temps a mis en évidence tant de questions qui, en exigeant de nouvelles recherches et de nouveaux contrôles, stimulent grandement à une étude énergique les exégètes modernes.
35. Or, dans les paroles et les écrits des anciens auteurs orientaux, souvent le sens littéral n'apparaît pas avec autant d'évidence que chez les écrivains de notre temps ; ce qu'ils ont voulu signifier par leurs paroles ne peut pas se déterminer par les seules lois de la grammaire ou de la philologie, non plus que par le seul contexte. Il faut absolument que l'exégète remonte en quelque sorte par la pensée jusqu'à ces siècles reculés de l'Orient, afin que, s'aidant des ressources de l'histoire, de l'archéologie, de l'ethnologie et des autres sciences, il discerne et reconnaisse quels genres littéraires les auteurs de cet âge antique ont voulu employer et ont réellement employés. Les Orientaux, en effet, pour exprimer ce qu'ils avaient dans l'esprit, n'ont pas toujours usé des formes et des manières de dire dont nous usons aujourd'hui, mais bien plutôt de celles dont l'usage était reçu par les hommes de leur temps et de leur pays. L'exégète ne peut pas déterminer a priori ce qu'elles furent ; il ne le peut que par une étude attentive des littératures anciennes de l'Orient. Or, dans ces dernières dizaines d'années, cette étude, poursuivie avec plus de soin et de diligence qu'autrefois, a manifesté plus clairement quelles manières de dire ont été employées dans ces temps anciens, soit dans les descriptions poétiques, soit dans l'énoncé des lois et des normes de vie, soit enfin dans le récit des faits et des événements de l'histoire.
45. Mais il ne peut échapper à personne que tout cela ne peut être convenablement effectué par les prêtres, si eux-mêmes, pendant leur séjour au Séminaire, n'ont pas reçu un amour actif et durable des Saintes Écritures. C'est pourquoi les évêques, à qui incombe la direction paternelle de leurs Séminaires, doivent veiller avec soin à ce que, en ce domaine aussi, rien ne soit omis qui puisse contribuer à cette fin. Que les professeurs d'Ecriture Sainte organisent tout le cours biblique de telle manière que les jeunes gens destinés au sacerdoce et au ministère de la parole divine soient instruits de cette connaissance des Saintes Lettres et pénétrés de cet amour envers elles, sans lesquels l'apostolat ne peut guère porter des fruits abondants. Il faut donc que leur exégèse fasse ressortir avant tout le contenu théologique, en évitant les discussions superflues, et en omettant tout ce qui est pâture de curiosité plutôt que source de doctrine véritable et stimulant de solide piété. Que les professeurs exposent le sens littéral et surtout le sens théologique, d'une manière si solide, qu'ils l'expliquent si pertinemment, qu'ils l'inculquent avec tant de chaleur, qu'il advienne à leurs élèves ce qui arriva aux disciples de Jésus-Christ allant à Emmaüs, lorsqu'ils s'écrièrent après avoir entendu les paroles du Maître : " Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'Il nous découvrait les Ecritures ? " (Luc. XXIV, 32.) Qu'ainsi les Lettres Divines deviennent pour les futurs prêtres de l'Eglise une source pure et permanente pour leur propre vie spirituelle, un aliment et une force pour la tâche sacrée de la prédication qu'ils vont assumer. Quand les professeurs de cette matière importante, dans les Séminaires, auront atteint ce but, qu'ils se persuadent avec joie qu'ils ont grandement contribué au salut des âmes, au progrès de la cause catholique, à l'honneur et à la gloire de Dieu, et qu'ils ont accompli une œuvre intimement liée aux devoirs de l'apostolat.
Je ne sais pas que voudrait dans ce contexte dire l'évasion de lecture "littéraliste" sauf ce que les Fondamentalistes même protestants voudraient parfois appeler "littéralisme de bois" = "wooden litteralism" - comme d'attribuer à Dieu un corps, même avant l'Incarnation, parce qu'il y a les passage "main de Dieu". Ou encore ceux qui voudraient prétendre que l'Évangile prônerait l'auto-énuclation.
Dans notre contexte culturel, par contre, la phrase "jamais de façon charnelle, littéraliste et individualiste" prête à penser que Pie XII aurait ici condamné la lecture littéralement vrai du sens littéral, sur lequel insistent les Fondamentalistes - qu'ils soient Protestants, comme ceux à qui on pense le plus souvent, ou Catholiques, comme Robert Sungenis, comme le feu Rick DeLano, comme moi-même, ou qu'ils soient encore Orthodoxes, comme Seraphim Rose ou comme ...
In February 2007, a 16-year-old girl and her father launched a court case against the Ministry of Education and Science, backed by the Russian Orthodox Church, challenging the teaching of just one "theory" of biology in school textbooks as a breach of her human rights.
https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Creationism_by_country&type=revision&diff=1069552141&oldid=834499259
La section sur la Russie est absente de la version actuelle de l'article. Ceci étant de la version Revision as of 01:35, 6 April 2018 (edit), par le rédacteur Bender the Bot. Je regarde la référence:
http://www.assembly.coe.int/ASP/Doc/XrefViewHTML.asp?FileID=11751&Language=EN
Et en y arrivant, je vois:
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Après, et comme ex-Luthérien je suis qualifié de le dire, frère Bernard Marie donne des renseignements erronés sur Martin Luther :
Le protestantisme repose sur cette forte conviction de Luther : sola fide, sola gratia, sola scriptura, autrement dit "la foi seule, la grâce seule, l'Écriture seule". Selon cette vue, il n'y aurait plus nécessité de recourir au discernement de la communauté ecclésiale pour avoir accès à la juste appréhension de l'Écriture. Avec l'aide de sa foi et de sa grâce propre, tout croyant pourrait se l'approprier sans aucun intermédiaire.
Déjà, dans les éditions de la Renaissance, on écrivait parfois solâ fide, solâ gratiâ, solâ scripturâ - car il s'agit du cas ablatif. C'est à dire "par la foi seule, par la grâce seule, par l'Écriture seule".
Ensuite, les phrases ne parlent pas toutes de la même chose. Pour solâ fide, par la foi seule, il s'agit de la seule chose que nous aurions à fournir pour être pardonnés des péchés, et non par exemple un acte aussi de l'espoir, de la charité, et de solâ gratiâ, par la grâce seule (entendu comme grâce juridique plutôt que sanctifiante) de la nature du pardon, à l'exclusion de par exemple une âme pure en elle-même dans cette vie. Seulement la dernière phrase a quoi que ce soit à faire avec l'exégèse, solâ scripturâ, par l'Écriture seule, et là, il ne s'agit pas pour Luther de faire table rase avec toute la tradition, il s'agit de mettre l'Écriture dans la place suprême de seule preuve infaillible. Il veut donc dire que les Pères, les Conciles, même parfois les Papes, ça peut être utile, mais ce ne serait pas sûr. Il est très loin d'un individualisme exégétique. Un Luthérien est censé croire la Confession d'Augsbourg, et on diffère si c'est "quia concordat cum Scripturâ" (parce qu'elle concorde avec l'Écriture) ou "quâ concordat cum Scripturâ" (en tant qu'elle concorde avec l'Écriture) - les deux phrases sont problématique pour les Luthériens, car la première rendrait un acte d'une forme de magistère de fait infaillible, en rétrospect et contredirait donc "solâ scripturâ" et la seconde rendrait le Luthéranisme douteux, la formulation luthérienne par excellence pourrait alors se trouver remise en question. Mais reste que la Confession d'Augsbourg n'est en rien du tout une approche individualiste.
Un autre ex-Luthérien vient de compter les deux solâ - fide et scripturâ - dans les écrits de Luther. Pour chaque "solâ scripturâ" il y a chez Luther 60 "solâ fide". C'est ridicule de reduire l'hérésie luthérienne à une approche trop individualiste à la Sainte Bible. La conviction vraiment forte de Luther est simplement que l'âme ne sera jamais pure dans cette vie. Elle a davantage à faire avec Freud qu'avec le Fondamentalisme.
Hans Georg Lundahl
Paris
Pape St. Pie V
30.IV.2022