Tuesday 29 March 2022

Une série de posts sur mon blog créationniste-jeune-terre


Dans la laverie, j'avais l'occasion de regarder un moment ce qui était probablement un essai d'élève, de type récit. Dedans, j'ai flairé le mot "créationnismes" et ceci dans le contexte "créationnismes de suie" ... est-ce que le mot aurait en français aussi un sens totalement inattendu pour l'étranger que je suis? Larousse me réassure :

créationnisme
nom masculin
Théorie de l'origine des espèces animales et végétales selon laquelle chacune de celles-ci serait apparue brusquement (sans avoir d'ancêtres) par la volonté divine. (D'inspiration religieuse, cette doctrine, qui nie l'évolution de la vie sur Terre, est aujourd'hui abandonnée par la communauté scientifique.)


Un peu chauvin, excluant les experts créationnistes de "la communauté scientifique". Un peu vieilli, désuet, aussi, car la communauté créationniste-jeune-terre prend pour les espèces bibliques de nos jours quelque chose comme famille ou sous-famille linnéenne, et non pas l'espèce linnéenne. Exception : une espèce biblique est juste son genus linnéen, le genus homo. Peut-être la prochaine édition de Larousse devrait inclure le mot "baraminologie" à partir des mots "bara" (créa) et "min" (espèce), et la définir comme "un créationnisme qui accepte la spéciation ou spéciation apparente". Exemple, le hérisson est une espèce biblique. Il est par contre dix-sept espèces en cinq genus de la taxonomie linnéenne.* Toutes issues d'un couple sur l'Arche il y a 5000 ans.

Mais, au moins, on est dans le régistre recherché, on n'est pas en train d'accepter que les hommes aient évolué de grands singes, les proto-mammifères d'amphibiens, eux de poissons, eux d'invertébrés ... J'ai donc bien choisi le mot "créationnisme".

Human Language Revisited
La double articulation, évoquée par Chomsky et acceptée par les auteurs de Les origines du langage, Pascal Picq, Bernard Victorri et Jean-Louis Dessalles n'est pas explicable que dans un contexte avec plusieurs lexèmes ou morphèmes, d'un nombre potentiellement infini, et la priver (pour l'étappe Homo erectus**) de structure, comme ils le font tentativement rendrait un tel arrangement (pour ainsi dire juste une des deux articulations en place) impratiquable. Il y a une vieille histoire que, jusque là, Messieurs Pascal Picq, Bernard Victorri et Jean-Louis Dessalles n'ont pas dépassée, elle se trouve en Genèse 1:26, 2:7, 2:16-24. Le premier homme peut comprendre une menace conditionnelle, nommer les animaux, comprendre conceptuellement sa relation à sa femme.

Elves and Adam
Je lisais Jon Mentxakatorre Odriozola - J. R. R. Tolkien : The Philosophical Basis for Sub-Creative Words. La différence entre les Elfes à Cuivienen et Adam avant et dans Eden, c'est que le mythopoëte moderne donne davantage de hauteur à ce que les premmiers "animalia rationalia" nommaient que l'histoire sacrée. Pour les Elfes, les étoiles. Pour Adam, les "animalia irrationalia" ou simplement les bêtes. L'existence des Elfes ne débute pas, celle d'Adam oui, avec un contact direct avec Dieu. La langue est donc, dans l'histoire biblique, donnée de manière qu'Adam avait beaucoup moins à inventer. L'idée de Tolkien est inférieure à l'idée dans la Bible, les deux pourtant supérieurs à celle des Messieurs Pascal Picq, Bernard Victorri et Jean-Louis Dessalles.

Back to Picq
La Plus Belle Histoire du langage, la journaliste Cécile Lestienne a un entretien avec Pascal Picq (paléoanthropologie), Laurent Sagart (linguistique, comme moi), et Ghislaine Dehaene (pédiatrie). Quand on suggère que Homo Ergaster** avait une langue comparable à celles des enfants de 2 ans, Ghislaine Dehaene souligne suffisamment l'imperfection de celle-ci pour qu'on comprenne que ceci fonctionne pour des êtres ayant une vie strictement dépendante, mais qui en réalité (quoiqu'ils n'y arrivent pas à le conclure) elle serait dangéreuse et nuisible pour une tribu autonome ou d'individus adultes.

Off the Bat
Pascal Picq et Cécile Lestienne tombent (même livre) d'accord de considérer que, si la référentialité est rare parmi les bêtes, elle existe. J'en diffère : les cas suggérés ne sont pas de la vraie référentialité, même s'il y a de la reconnaissance d'objets.

An Ambiguous Term, "Language Development"
Je peux refaire de pantalons d'une manière infinie en pantalons. Je ne peux pas les transformer en maison - ni une maison en pantalons, même si je peux reconstruire la maison mille fois aussi. Quand on parle du français évolué du latin, on parle d'un pantalon recousu en autre manière de pantalons. Quand on parle de langage humaine évolué des communications des bêtes, ce serait plutôt comparable à reconstruire un pantalon en maison (et qu'il garde une fonctionalité à chaque étape intermédiaire).

Is Gradualism Really That Impossible?
.... comme je l'avais évoqué à propos les divagations de Picq dans la matière. Jean Aitchison est une vraie linguiste qui s'est penchée sur le problème (qui m'avait intéressé beaucoup pendant les débuts de ma vie chrétienne, en tant que pas encore ayant quitté l'évolutionnisme). Si j'ai bien compris celle-ci*** à partir de mémoires d'une prévue de The seeds of speech: Language origin and evolution, le langage humain commencerait comme des rituels d'accouplement. Je me demande comment y trouver même les débuts de référentialité ...

Was Jean Aitchison Calling Bird-Song Doubly Articulated?
En trouvant un extrait de ce livre, je me vois choqué de voire que Mme Aitchison ait classifié le chant des oiseaux comme "doublement articulé" en arguant à partir des signaux "articulés" en plusieurs notes musicales : bien entendu, ce ne sont pas les notes musicaux, mais les intervalles qui constituent la vraie parallèle avec les phonèmes et le chant des oiseaux n'est donc pas doublement articulé.

Theological Consequences
Ce n'est pas possible qu'un animal irrationnel soit capable à transmettre la langue humaine à un homme. Les gradualismes de l'émergence de langue humaine ne fonctionnent pas, les bêtes n'ont pas besoin de référentialité, double articulation. La solution proposé par C. S. Lewis en The Problem of Pain, avec une humanisation collective d'une tribu entière, et un péché collectif comme premier péché et comme fondement du péché original, ne sont pas acceptables pour un Catholique.

La solution que Tolkien trouva acceptable, selon Letters (voir en 1950, quand il entendit de Humani Generis en des termes un peu flous), à savoir qu'Adam soit un homme même si né de géniteurs non-humaines, n'ayant que l'anatomie en commun avec nous, donne un trilemme irrésoluble : 1) il est né humain, il est donc traumatisé par le manque de langue humaine, 2) il se sépare de sa tribu quand il devient humain, douloureux, inacceptable pour un être rationnel qui n'a pas péché, 3) il perd les siens avant de devenir humain, aussi un traumatisme qu'on ne peut pas accepter pour le premier homme avant son péché.

Même si on prétend que les souffrances d'Adam avant de devenir homme n'avaient pas d'importance, on ne s'en sort pas, d'abord parce que ces souffrances auraient un impact sur Adam une fois devenu homme, ensuite parce que, avant qu'il ne fut homme (fut tout court, selon nous) toute la faune avait un seul propriétaire, Dieu, qui ne saurait pas être cruel envers des animaux avant le péché d'Adam. Le juste a compassion même envers son bétail et tous les animaux avant Adam n'étaient qu'à Dieu.

Reste donc la quatrième possibilité, Adam est apparu "brusquement (sans avoir d'ancêtres) par la volonté divine".

Jimmy Akin on Patristic and Scientific Expertise.
Jimmy Akin prétend dans son débat avec Gideon Lazar que tous les Pères de l'Église avaient tort en acceptant des sphères cristallines selon l'astronomie de Ptolémée. Il fait référence à son essai, en ligne, sur le consensus des Pères. On pourrait donc écarter leur exégèse quand elle se heurte à une science plus mûre. Mais tous les Pères de l'Église ne le faisaient pas, certains se foutaient plutôt des questions astronomiques, comme c'était le cas de St. Basile, comme je cite des extraits de son Hexaéméron. Et prendre la chronologie de la Bible à la lettre (selon les divers textes et le degré d'exacitude cherché par chaque Père) est une chose commune aux Pères et ce n'était pas par défaut dans leurs temps, il y avait les paganismes égyptisants et babylonisants qui prônaient une chronologie de 40 000 ou de 150 000 ans.

La règle de Session IV, concile de Trente, va en pratique prôner une attitude de regarder les Pères comme, quand ils sont tous d'accord, une expression de l'infaillibilité de l'Église. Jimmy Akin en diffère en prônant, lui aussi en pratique, de regarder l'expertise scientifique actuelle comme infaillible, quand les experts sont d'accord entre eux (comme il prétend que c'est le cas sur l'évolutionnisme, voir le chauvinisme de Larousse). Et il cite mal le concile en prenant "le sens que tient l'Église" en oubliant que c'est "tient et tint l'Église" - "tenet atque tenuit" - et 283 de CEC n'est pas quelque chose que l'Église "tenuit" aux époques de St. Augustin ou St. Thomas d'Aquin.

Child Adam?
BioLogos (des Protestants évolutionnists) a mieux que Jimmy Akin donné les alternatives évolutionnistes en leur spécificité, Jimmy Akin (dans le débat déjà cité) est plutôt flou dessus.

Une de leurs solutions, Adam et Ève comme purs archétypes, n'est pas viable pour un Catholique.

Deux autres ont un problème chaque pour soi (sur une alternative que Jimmy ne tranche pas) : si la création d'Adam a lieu récemment, comment argumenter que le polygénisme est faux (notamment aux Amériques et en Océanie), s'il est plus vieux, l'historicité de Genèse 3 est remise en question.

Mais ils ont aussi en commun un problème entre eux et avec ce que Jimmy Akin dit en mots directs, le développement linguistique individuel d'Adam. L'enfant Adam aurait été un enfant féral, incapable à parler.

Archaic Actual Humans or Apes in Human Shapes?
Car si Jimmy Akin voudrait prétendre le problème non-exstant, en attribuant aux génieteurs d'Adam une fonctionnalité humaine assez complète, hormis ce truc surnaturel qu'est l'âme créée en image de Dieu et immortel, il se fait la voix d'un imaginaire folklorique de ce que c'est d'avoir une âme, comme quoi la Petite Sirène aurait pu parler d'aller au Ciel et donc désirer une âme avant d'avoir réellement une âme.

Par un couple de vrais parents humains d'Adam, on nie qu'Adam était le début du genre humain.

Par un couple de géniteurs qui n'étaient vraiment pas créés à l'image de Dieu, on a affaire à des "grands singes sous figures humaines" qui n'auraient pas pu donner une langue humaine à Adam.

What If Adam Became a Man - When he Became a Man?
Et de dire qu'Adam devint humain uniquement après de grandir ne résoult pas la chose non plus.

Si en plus ce serait le cas avec des êtres humains ayant épousé des fils ou filles d'Adam sans en être eux-mêmes ou elles-mêmes, l'épouse encore pas humaine de Caïn aurait été violée, car son consentement n'aurait pas pu avoir une base dans un libre arbitre, avant qu'elle soit devenue épouse de Caïn et de là vraie humaine.

Tolkien's Elves Are Not the Key to Cain's Wife or Adam's Growth
Ni serait-ce une solution de considérer des humains archaïques comme des immortels, dont seulement nous disposons de quelques-uns, tués, qui n'auraient pas pu mourir naturellement (comme les elfes chez Tolkien). Ici, ceux et celles qui avaient épousé la progéniture mortelle d'Adam auraient été des violeurs des mortels, comme les anges vis-à-vis les filles des hommes en Genèse 6. Le scénario de Tolkien est invalidé par cette considération, confirmée par la gématrie combinée de Beren et Luthien en Grec ancien.


Donc, la question de l'origine des langues, comme la vie d'Adam sous sa vue théologique, bonté de Dieu, se conjuguent entre eux à confirmer qu'Adam et le genre humain tout court sont apparus brusquement par la volonté de Dieu, qui dota Adam de langue comme connaissance infuse. L'évolutionnisme par rapport à l'homme n'est pas possible sans Dieu, n'est pas acceptable avec Dieu.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Eustache de Luxeuil
29.III.2022

In monasterio Luxoviensi, in Gallia, depositio sancti Eustasii Abbatis, qui sancti Columbani discipulus et ferme sexcentorum Monachorum Pater fuit; ac, vitae sanctitate conspicuus, etiam miraculis claruit.

* Pardon, 18. I Genus Atelerix : 1) Atelerix albiventris, 2) Atelerix algirus, 3) Atelerix frontalis, 4) Atelerix sclateri ; II Genus Erinaceus : 5) Erinaceus amurensis, 6) Erinaceus concolor, 7) Erinaceus europaeus, 8) Erinaceus roumanicus ; III Genus Hemiechinus : 9) Hemiechinus auritus, 10) Hemiechinus collaris ; IV Genus Mesechinus : 11) Mesechinus dauuricus, 12) Mesechinus hughi, 13) Mesechinus miodon, 14) Mesechinus wangi ; V Genus Paraechinus : 15) Paraechinus aethiopicus, 16) Paraechinus hypomelas, 17) Paraechinus micropus, 18) Paraechinus nudiventris. ** Que nous considérons comme descendus d'Adam et Ève, pendant les dernières 6000 - 7500 années. *** En anglais, Jean est John [djone] et c'est Jeanne qui est Jean [djîne] - quand elle n'est pas plutôt Jane [djéyne] ou Joan [djeuwne].

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