Nul doute que, si une foule ou multitude veut une chose, tous ensemble et personne ne s'y opposant, cette décision est légitime par rapport à la foule (sans de trancher quand une foule est autonome ou non, sans de trancher en quelles choses une foule peut licitement décider sous Dieu).
Tout un village, tout un pays veut avoir des marchés de Noël?
Alors, qu'on arrange des choses spécialement en vue des marchés de Noël, c'est la décision légitime.
Parfois une multitude, sinon une foule concrète dans la rue, ne sont pas tous d'accord.
Il y a des villes où pas mal veulent un marché de Noël, certains s'y opposent parce que ce serait haram, d'autres parce que le marché comprend des animaux abattus, encore d'autres peut-être un jour parce que le climat ne supporte pas la consommation et un marché de Noël incite à celle-ci et ainsi de suite.
Dans un tel cas, il faut un régime qui
représente la multitude, sans qu'elle le sois réellement.
Je trouve dans un projet interactif de professeurs un manuel qui est pour 1ère, pour l'histoire, et qui traite entre autre de la Révolution.
Et dedans il y a aussi un chapitre sur le procès de Louis XVI.
Le procès de Louis XVI (décembre 1792 - janvier 1793)
POINT DE PASSAGE 2
https://www.lelivrescolaire.fr/page/6544779
Une image contient des chefs d'accusation contre Louis XVI:
11. Refus de combattre plusieurs révoltes contre-révolutionnaires dans certaines villes du sud de la France […]
Ah bon, la Révolution n'était pas si populaire?
18. Double jeu diplomatique auprès des puissances européennes et alliances secrètes avec elles […]
Fidélité à l'épouse? Aux accords pré-révolutionnaires avec ces pays?
24. Soutien aux prêtres réfractaires […]
Et en plus, il est Catholique?
En d'autres termes, les chefs d'accusation sont, en eux-mêmes, pas trop convaincants. Comme le procès de Marie la Reine des Écossais, le procès est là pour protéger le pouvoir des gens qui sont au pouvoir.
Mais, ensuite, il y a le discours de Saint-Just, du 16 novembre 1792. On en donne un extrait:
Le procès doit être fait à un roi, non point pour les crimes de son administration, mais pour celui d’avoir été roi, car rien au monde ne peut légitimer cette usurpation ; et de quelque illusion, de quelques conventions que la royauté s’enveloppe, elle est un crime éternel, contre lequel tout homme a le droit de s’élever et de s’armer ; elle est un de ces attentats que l’aveuglement même de tout un peuple ne saurait justifier. […] On ne peut point régner innocemment : la folie en est trop évidente. Tout roi est un rebelle et un usurpateur. Les rois mêmes traitaient‑ils autrement les prétendus usurpateurs de leur autorité ? […] Voilà les considérations qu’un peuple généreux et républicain ne doit pas oublier dans le jugement d’un roi.
Pour cette idéologie, un régime représentatif doit être basé sur le vote majoritaire quand le régime ou l'assemblée dont il est issu ou les deux sont élus.
Pour St. Thomas, un régime normal est un régime représentatif du fait d'être un régime, et non pas tout le peuple.
Le roi représente la multitude par le fait d'être un seul, comme la multitude est et devait idéalement rester une seule, unie en paix.
L'aristocratie représente la multitude par le fait de s'adonner aux activités les plus typiques pour le peuple (donc, si les Français sont Croisés, une aristocratie composée de Croisés convient, si Venise est une ville marchande, une aristocratie marchande convient, si les deux veulent de la justice, que des procès puissent être menés devant des juges, les deux doivent avoir des juristes dans leur aristocratie etc.)
Et le majorité en chaque chose - pas une majorité d'une sous-foule par rapport à l'autre sous-foule, mais la majorité qui se dessine cas par cas - représente la multitude par le fait d'être plus nombreuse et plus proche du nombre total de la foule.
Les régimes abnormes prennent les mêmes formes, sauf qu'elles ne servent qu'à tromper et ne visent pas le bien du peuple.
En plus, un régime équilibré doit avoir de chaque régime pur ... un peu de royauté, un peu d'aristocratie, et un peu de démocratie. Le pays en total est un bon théatre pour la monarchie, les régions pour l'aristocratie, chaque localité pour la démocratie.
Qu'on se souvienne, si la révolution avait rendu
la constitution du pays davantage démocratique, dans le sens d'abolir des privilèges aristocratiques, et des prérogatives royales, en centralisant le pays, elle avait rendu pas mal
de communalités locales moins démocratiques, plus soumis à des dictats du régime central (y compris contre la réligion catholique) sur lequel le peuple en place n'avait pas d'influence.
Peut-être la pensée de Saint-Just aurait profité de celle de St. Thomas d'Aquin - sauf que, étant un fils des Lumières, au moins par populisme, Saint-Just avait sans doute peu d'égards pour les théologiens du Moyen Âge. Par contre, il avait peut-être aussi une haine personnelle à cause d'une maison de correction ...
Après avoir fréquenté l'école du village, Saint-Just est mis en pension de 1779 à 1785 au collège Saint-Nicolas des Oratoriens de Soissons (actuel collège Saint-Just), établissement coté où son oncle et son père avaient déjà étudié et où il côtoie les enfants de la classe aisée et dirigeante de la province6. À la fin de 1785, au cours de ses vacances, il s'éprend de Louise-Thérèse Sigrade Gellé, fille de Louis-Antoine Gellé, notaire royal au bailliage de Coucy-le-Château, mais son père le dédaigne et marie, assez précipitamment, sa fille à un clerc de son étude (François-Emmanuel Thorin, à Blérancourt le 25 juillet 1786). Celle-ci le fuira pour rejoindre Saint-Just à Paris en juillet 1793.
Après avoir fui le domicile maternel pour se rendre à Paris à la suite d'une dispute, il y est interné dans une maison de correction, rue de Picpus, de septembre 1786 à mars 1787, à la suite d'une lettre de cachet obtenue à son encontre par sa mère. L'épisode de la maison de correction a probablement eu une influence sur son poème Organt, critique de la monarchie absolue et de l'Église, au caractère parfois pornographique et dans la tradition cynique, publié au printemps 1789.
Devenu ensuite clerc auprès de maître Dubois procureur de Soissons, il s'inscrit en octobre 1787 à la faculté de droit de Reims, qu'avaient déjà fréquentée Brissot et Danton, avant de rentrer l'année suivante à Blérancourt, où il séjourne jusqu'en septembre 1792.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Antoine_de_Saint-Just
Pour certains points, les wikipédiens envoient à Bernard Vinot
Saint-Just, Paris, Fayard (1985), p. 390-393; Albert Ladret
Saint-Just, ou, Les vicissitudes de la vertu, Presses universitaires de Lyon (1989), p. 21; Marie Lenéru
Saint-Just, Bernard Grasset (1922), p. 95.
Pour le lettre de cachet: Contesté comme calomnieux par plusieurs historiens, cet épisode est attesté par divers documents d'époque, notamment son registre d'écrou, présenté dans la collection permanente du musée de la Préfecture de Police (4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris 5e). Cf. Bernard Vinot (1985), p. 391.
Eh oui ... le Moyen Âge avait moins de maisons de correction, moins de lettres de cachet - et moins de régicides par procès.
Hans Georg Lundahl
St. Germain en Laye
St. François Xavier
3.XII.2019