Le Père Barbara en effet, après avoir été longtemps le point de référence des sédévacantistes absolus (appelés précisément dans ces années-là “barbaristes”) corrigea ensuite courageusement sa position en embrassant publiquement la Thèse de Cassiciacum sur le Siège formellement mais non matériellement vacant.
Sodalitium : R. P. Noël Barbara, in memoriam
19 avril 2018 In memoriam
https://www.sodalitium.eu/r-p-noel-barbara-in-memoriam/
Cette thèse dit :
- nous ne pouvons pas juger le pape sur hérésie ;
- juste constater son manque de bonne volonté ;
- d'où découle sa perte d'autorité efficace.
Posons que tel ou tel homme est apparemment pape. En privé il croit que Dieu créa Adam directement, ex limo terrae, ou au minimum nous devons le lui supposer, mais, par manque de courage, devant un monde évolutionniste, il décide de même recommander l'idée du théisme évolutionniste. Pas en permettre une discussion à peu près en huis clos, sous forme de thèse "quae tute doceri non potest" ... non, vraiment recommander.
Ceci constitue un péché mortel contre la foi ... des autres. Et le péché mortel, tant qu'il s'y trouve, le destitue de l'autorité de pape.
A-t-on entendu quelque chose de pareil avant ?
Les doctrines de Wyclif étaient, d'ailleurs, solennellement condamnées par le concile de Constance (1414-1418).
Univeralis : LOLLARDS
https://www.universalis.fr/encyclopedie/lollards/
Quelle thèse, plus précisément ?
4. If a bishop or a priest is in mortal sin, he does not ordain or confect or consecrate or baptise.
15. Nobody is a civil lord or a prelate or a bishop while he is in mortal sin.
17. The people can correct sinful lords at their discretion.
Council of Constance 1414-18
https://www.papalencyclicals.net/councils/ecum16.htm
Traduisons, puisque je n'ai pas trouvé de texte français officiel :
4) Si un évêque ou prêtre est en péché mortel, il ne fait pas d'ordinations, confections du sacrement, consécrations ou baptêmes.
15) Personne n'est seigneur civil ou prélat ou évêque tant qu'il est en péché mortel.
17) Le peuple peut corriger des seigneurs peccamineux à sa discrétion.
L'idée d'une perte de l'autorité papale par prêche extérieure d'hérésie est distincte. St. Robert Bellarmin dit qu'un pape en tombant en hérésie extérieure perdrait son autorité et qu'il pourrait alors être jugé par l'église. Le jugement décide sur sa culpabilité. La perte d'autorité est alors déjà faite avant ce jugement, dépend uniquement de la prêche extérieure d'hérésie. Si on n'ose pas faire un tel constat, si on veut présumer prudemment que le pape est encore pape, on n'a pas à lui opposer une non-obéissance globale, tout d'abord, ça serait directement reprendre la thèse 15 en pratique, et on n'a peut-être même pas à lui offrir une résistance sur ce point non plus. S'il persiste et s'il est pape, il a raison, a priori. S'il se retire après un avertissement de résistance, fort bien, excellent, on aura donc fait ce que St. Robert dit sur le fait de résister à un pape qui agresse la foi de l'église, et tant qu'il ne récidive pas, tant qu'il n'insiste pas, on peut présumer qu'il est pape, qu'il ne veut pas d'obéissance sur ce point, et qu'on n'est donc pas en train de corriger un seigneur (spirituel) peccamineux à sa propre discrétion, mais d'avoir fait ceci selon la discrétion de St. Robert Bellarmin et l'exemple sur la résistance vers une thèse prononcée par pape Jean XXII, mais qu'il a retracté sur son lit de mort.
Mais là, selon la thèse de Cassiciacum (dont le feu pape Michel I s'est moqué à haute rigolade) on ne juge en rien de la perte définitive d'autorité papale par prêche d'hérésie, on présume la personne encore pape, en train de pécher mortellement, et dès par là, déstitué momantanément de son autorité, jusqu'à sa conversion. Je pense que ceci fut déjà condamné au Concile de Constance.
Et un sédéprivationniste qui dit les nouveaux rites invalides, il frôle quelque part la thèse 4 aussi.
Hans Georg Lundahl
Paris
Veille de St. Robert Bellarmin
12—13.V.2025
Sancti Roberti Bellarmino, e Societate Jesu, Cardinalis atque olim Episcopi Capuani, Confessoris et Ecclesiae Doctoris, cujus dies natalis decimo quinto Kalendas Octobris recensetur.
PS, conférez les thèses 28 et 29 .../HGL
