C'est le 29 juillet 1946, à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre que trois hommes (Denis Demarque, Jean Masson et Jean Ousset) vont consacrer leur projet au Christ Roi. Le même jour, l'œuvre nouvelle était mise sous la protection de la « Reine du Monde », en la Chapelle Notre-Dame-de-la-médaille-miraculeuse, rue du Bac. La Cité catholique était née sous son premier nom de « Centre d'études critiques et de synthèse ». La volonté des fondateurs est de créer un organisme de laïcs agissant sous leur responsabilité civique à l'avènement d'un ordre social chrétien. Cette œuvre laïque doit professer et diffuser à travers ses membres la doctrine sociale de l'Église catholique plutôt qu'une doctrine personnelle. C'est grâce au droit que reconnaît la hiérarchie romaine à tout catholique de prendre des positions politiques particulières que La Cité Catholique exercera cette liberté afin de répandre sa méthode et son action. Jean Ousset et Jean Masson connaissent d'ailleurs des fondements politiques différents : le premier a une formation plutôt traditionnelle et maurassienne, le second vient de la démocratie chrétienne. Par son activité au sein du monde, l'œuvre ne prétend pas représenter l'Église, mais s'en faire l'écho « … au plan de ces affaires sociales, civiques ou politiques que le naturalisme et le laïcisme révolutionnaire ne cessent de pénétrer » .
L’organisation de Ousset se fonde sur le noyautage des élites, seules capables de mener la reconquête d’une société en perdition. Ses membres fondent des "cellules" autonomes: des petits groupes qui se rassemblent pour étudier l'œuvre du maître et diffuser ses idées dans leurs milieux respectifs ( militaires, étudiants, patrons, etc. ).
Je suis navré, mais l'organisation ne doit pas se fonder sur le noyautage des élites, elles ne sont pas seules capables de mener une restauration. Quand on disait à Chesterton que les élites ont toujours mené les masses, il répliqua qu'elles les ont toujours menés le chemin équivoqué. Je suis navré, mais noyautage des élites n'est qu'une réplique faible à cet autre noyautage des élites qu'on voit à gauche. Ou à la droite payenne, Venner et Ebola, sans oublier comment Breivik ait pu préparer son crime en fin de compte odieux. Si les socialistes sont une dictature, si c'était prévisible que 75% des jeunes socialistes à Utøya étaient des futurs dictateurs, ce n'est néanmoins pas aux futurs dictateurs qu'on se prend pour se libérer de la dictature, c'est aux dictateurs - et aux masses qui les obéissent. Charlotte Corday se prenait à Marat. Die Weisse Rose essayait d'éclairer les masses allemandes avec par exemple les mots de Pape Pie XI ou de l'évêque von Galen. Et si l'on m'objecte que von Galen était comte, donc élite, il était néanmoins pas retranché dans les noyaux et noyautages d'élites entre 1933 et 1945, il était auprès d'un peuple qui risquait d'être séduit par des erreurs comme, par exemple, l'euthanasie. Ou l'eugénisme.
Mais à part cette faiblesse pour noyautage des élites et de les juger seules capables de restaurer une France Chrétienne, l'exemple n'est pas mauvais. Pas totalement.
Je ne crois pas que Denis Demarque, Jean Masson et Jean Ousset, après le 29 juillet 1946 auraient accepté de se détourner de l'écriture pour prendre des petits boulots sous des patrons qui voulaient les convaincre que la Chrétienneté ne fonctionne pas ou que ces trois hommes étaient trop peu importants pour avoir une quelleconque influence ou autorité ou compétence.
Donc, si j'ai fait une demarche un peu parallèle (sans la faiblesse pour noyautages entre élites, je suis quand même de Chesterton beaucoup davantage que de Maurras. Entre les divers héritiers de de la Tour de Pin, biensûr. Alors, je ne crois pas que moi non plus doive trimmer dans des choses totalement étrangères à l'écriture et aux études pour avoir quoi que ce soit, pour le bien de mes lecteurs ou pour mon propre.
Signalons une différence entre moi et les trois hommes.
Cette œuvre laïque doit professer et diffuser à travers ses membres la doctrine sociale de l'Église catholique plutôt qu'une doctrine personnelle.
Si par doctrine sociale de l'Église ils entendaient quel que soit le dernier mot d'ordre d'un pape, ils n'ont pas tenu. S'ils ont entendu la doctrine comme enseignée à travers plusieurs papes, alors il y a précisément non seulement espace mais quasi même besoin de doctrine personnelle si on entend la mettre en pratique. Pour la question des ouvriers et des patrons, on penche plus vers Léon XIII ou vers Pie XI? Les deux sont légitimes. Si Alexandro Mussolini, frère du Duce et bon Catholique (comme leur mère, à différence du frère et de leur père) penche plutôt vers Pie XI, alors Gilbert Keith Chesterton peut-être plutôt vers Léon XIII. Dans les deux cas, priviligier les noyautages entre les hommes de l'élite est un préjugé non fondé dans la doctrine sociale de l'Église. C'est une doctrine personnelle audelà de la doctrine sociale plutôt que dedans pour trancher questions d'application.
Bon, allons à la doctrine sociale de ces deux papes, d'abord Pie XI. Il précise, entre autres choses, que ce n'est pas faux qu'il y ait des employeurs et employés.
Par contre, Léon XIII avait dit que l'une des solutions à ne pas négliger était que davantage devaient être propriétaires.
Pour que davantage puissent être propriétaires, il faut deux choses: que ceux qui deviennent propriétaires aient davantage de propriété et que ceux qui ont déjà propriété en grande échelle et petit nombre de propriétaires aient un peu moins pour que d'autres, plus nombreux en puissent avoir aussi.
Il ne préconisait pas du tout que les propriétaires exproprient de la propriété déjà dans les mains des autres et productive. Il semble ne pas avoir exclu, par contre, qu'ils exproprient de la propriété laissée improductive, quasi une jachère sans but de récupération de fertilité de la terre. Autrement Dom Luigi Sturzo n'aurait pas été orthodoxe, car il donnait des outils à des sans-propriété et marchait aux propriétés terrains pour ouvrer. Par contre, là où des ouvriers agricoles étaient déjà en œuvre pour nourrir le pays et eux-même aussi avec un salaire, il n'intervenait pas.
Bon, il y a des terres qu'on n'a pas besoin d'exproprier même (et même pas pour une saison, je ne crois pas que Dom Sturzo le faisait à titre permanent contre un propriétaire), car elles sont à tous. Et une de ses terres, qu'on n'a pas besoin d'aller chercher en Alaska, Sibérie ou Laponie ou les Îles de l'Océanie, c'est la terre des idées. Ce qu'il faut est des bons outils. Et on peut les avoir très bien sans avoir souscrit le principe de noyautages élitistes.
Pie XI précise que le salariat n'est pas faux. Mais il ne précise pas qu'il ne soit pas faux d'aiguiser les circumstances pour qu'un écrivain qui veut l'éviter en faveur de vivre de l'écriture et d'écrire comme catholique engagé (et comme compositeur) soit obligé de se soumettre au salariat non plus.
Il me semble que parmi certains immigrés* le salariat a une place plus saine, il s'agit souvent d'être le salarié d'un proche. Ou d'un voisin. Parmi peux.
Mon œuvre a pour but de soutenir un bon goût tant musical que dans les idées. Mais aussi de favoriser l'auto-emploi, non pas comme si elle était la seule modalité licite ou digne de se nourrir, mais parce que le salariat ne demeure pas digne si pour trop de gens il devient nécessaire et trop peu de gens trouvent une solution comme propriétaires. Et j'ai eu l'impression quand j'ai été salarié d'être celui qui est trop parmi les salariés. À peu près quelqu'un qu'on accueille par charité (on peut faire ça avec un sans-abri aussi) pour lui donner une formation qui évidemment lui manque (chose qui ne circonstancie pas la charité envers un sans-abri, au moins pas sous toute forme et modalité), puisque à son âge il n'a pas encore travaillé avec ses mains. Pas tout à fait vrai, j'ai fait des choses à maison et j'ai gagné en faisant les fraises ... parmi des freseros qui me donnaient l'impression de patienter avec mes lenteurs pour me donner une formation ... on aurait moins blessé mes sentiments et ma situation en me disant "on a marre de toi". Donc, sur un lieu de travail, je suis moins utile à d'autres et à moi-même qu'en essayant ce que j'essaye.
Et si d'autres croient que c'est trop compliqué de commencer en petite échelle de produire et de vendre des livres qui republient ce que j'ai déjà publié sur mes blogs et déjà autorisé pour republication, regardez un peu Il vous est arrivé de plier un papier?. Quand à mes compositions pour guitare, ce n'est pas à moi de donner des cours de guitare, mais j'ai essayé de faire les compositions simple pour la main gauche comme pour celle de droite, de manière que je puisse moi-même rapidemment apprendre un morceau par moi, une fois que j'aurais une guitare. (Je vois d'ailleurs que le lien abrégé vers ma page de contenu générale de ce blog a été supprimé, il y a des gens qui me veulent faire galérer décidemment**).
Hans-Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
St Timothée, diâcre et martyr
19-XII-2013
* Arabes ou Pieds-Noirs.
** Arabes ou Pieds-Noirs ou les deux? Assurément pas tous, mais je ne sais pas combien sont vraiment en dehors des réseaux qui le font. Pour Alain Sanders, ami de Muhammad VI, je ne crois pas qu'il soit dehors. En plus il est fils d'un policier stationné au Maroc ...
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