"si je parlais toutes les langues des anges ..."

Négativité salutaire · Le Déisme condamné avant le mot · J'ai noté en latin certaines de ces condemnations d'entre autre chose déisme · "si je parlais toutes les langues des anges ..."

Oui, après Dieu, la version anglaise aborde les anges. Les 13 et les 13, non, pas toutes les 26 aujourd'hui? Comme d'hab, je commente avec un peu de scholastique, ici angélologie.

EN LENGUA ROMANCE EN ANTIMODERNISM Y DE MIS CAMINACIONES : Capitulum VII Errores de intelligentia uel angelo
http://enfrancaissurantimodernism.blogspot.com/2012/01/capitulum-vii.html

Désormais, le texte de Templier, souvent juste la thèse condamné, parfois sa distinction quel sens est erroné d'une thèse verbalement équivoque, est donné en cursive.

1 (5). Que toutes les choses séparées sont coéternelles au premier principe.

Commentaire, comme dit dernière fois. "Les choses séparées" se dit pour une forme ou substance qui est séparé de la matière. Comme l'âme rationnel c'est à dire de l'homme après le décès et comme l'ânge qui ici aussi est dit "intelligence". Mais quelques formes séparées peuvent être coéternelles au premier principe, c'est à dire à Dieu, à savoir les causes exemplaires de chaque forme dans la Sagesse Éternelle de Dieu.

2 (30). Que mes intelligenes supérieures créent les âmes rationelles sans le mouvement du Ciel, mais les intelligences inférieures créent l'âme végétative et sensitive par moyen du mouvement du Ciel.

Mon commentaire : Dieu crée les âmes, autant les rationnelles des hommes et les végétatives et sensitives des plantes et des animaux (et d'ailleurs, quoique ce n'est pas exprimé dans cette condemnation, dans l'homme, l'âme rationnelle prend la fonction de la végétative et de la sensitive, voir plus ailleurs).

3 (218). Que l'intelligence, l'ange, et l'âme séparée n'est nulle part.

Ils sont vraiment dans des lieux, soit dans le paradis (qui est local), soit dans un lieu de punition. Le Ciel, le Paradis terrestre, le Purgatoire, les Limbes de Pères, les Limbes des Enfants, s'il y a, et le Feu du Tartar sont tous des vrais lieux. Et quand ils sont en un endroit ou dans une partie de la terre, ils peuvent se déplacer autre part du même lieu, en parcourant les intermédiaires, et sans opération. Ils n'ont nulle part un lieu déterminé par le genre de substance qu'ils sont, mais ils ont des lieux accidentels.

4 (69). Que les substances séparées, du fait d'avoir un seul appétit, ne varient pas en ce qu'elles font.

Par exemple, Saint Michel Archange a un seul appétit de glorifier Dieu, mais il varie dans son opération, parfois il adore, parfois il fait des prières pour l'église, parfois il défend l'âme ou le corps de quelque homme, ça lui arrive aussi de repousser par force divine le Satan dans son Enfer, et parfois il apparaît par un miracle comme c'est commémoré pour le six septembre par les orientaux, un miracle à Colosses.

5 (70). Que les intelligences, ou substances séparés, qu'on dit éternelles, n'ont pas de cause efficiente proprement dite, mais métaphoriquement, puisqu'elles ont une cause qui les conserve dans l'être; mais ils ne sont pas faits nouveaux, parce qu'alors elles seraient transmutables.

St. Thomas d'Aquin pose ici, contre ce même erreur, la distinction entre une éternité qui ne convient qu'à Dieu, c'est à dire d'être sans début et sans fin et une autre forme d'éternité ou de perpétuité qui convient aux anges et aux âmes des hommes et aux lieux de leurs mérites ou châtiments etc, c'est à dire d'être sans fin, mais avec un début.

Notons que pour que la substance soit sans fin, il n'est pas nécessaire qu'elle soit non transmutable, il suffit qu'un Dieu non transmutable les maintient en existance.

6 (71). Que dans les substances séparés aucune transmutation est possible, elle ne sont pas non plus en puissance à quoi que ce soit, parce qu'éternelles et immunes de la matière (avec ses changements).

Pas seulement les âmes des hommes sont transmutables dans leur début par la conjonction au corps, mais tous les anges sont créés transmutables, soit à se tourner vers la parfaite louange de Dieu, soit à se tourner vers la louange néfaste de soi-même.

7 (72). Que les substances séparées, parce qu'elles n'ont pas de matière, par laquelle elles seraient d'abord en puissance et ensuite en acte, et puisqu'elles sont d'une cause qui se tient toujours de même manière : alors elles sont éternelles.

Ici, il n'y a pas de distinction (dans la négation) qu'elles soient pas matérielles de tout, comme pose St. Thomas d'Aquin, ou si elles sont quelque part matérielles, pas en comparaison avec nous, mais avec Dieu, comme le pose St. Jean de Damas. Que ce soit l'un ou l'autre, on constate qu'elles ne sont pas éternelles par des causes quasi logiques, de manière qu'elles n'eussent pas de début donné par Dieu, ou de manière qu'elles ne puissent pas mériter ou démériter.

Leur immatérialité n'est pas la simplicité divine. En Dieu seul c'est le même ce qu'Il est et le fait qu'Il est. Les anges, quoique pas faits de matière transmutée, sont faits de rien et ne sont pas égaux à Dieu.

De cette manière, de Dieu la substance et le savoir est la même chose, de l'ange une chose est la substance, une autre le savoir - et dans les deux il y a diversité des choses comprises diversité de le chose comprise du comprendeur, sauf là où le comprendeur se comprend lui-même. Et Dieu est, les autres choses immatérielles ne sont pas, infinies en acte, comme j'ai déjà noté sur l'existance sans début. L'infinité est impossible dans les choses matérielles, comme aussi dans les choses non matérielles, mais bien créées.

8 (73). Que les substances séparés causes les choses par leur compréhension.

Elles les causent par volonté et en tant que la chose leur est soumise par la divine disposition de l'ordre du monde.

9 (74). Qu'une intelligence qui bouge le Ciel a d'influence sur l'âme rationnelle, comme les corps célestes l'ont sur le corps humain.

Même si, donc, le corps du soleil a d'influence par la lumière et par la chaleur ou selon l'opinion de plusieurs les corps du Ciel dans le moitié du jour et la moitié de la nuit et le corps de la lune cause par attraction les marées, ce genre d'influence ne serait pas d'une âme du monde qui bougerait le Ciel, s'il existât, mais c'est Dieu qui bouge le Ciel et qui peut, comme déjà dit, influencer quoi que ce soit qu'Il veut de la manière qu'Il veut, puisqu'Il est le Créateur de la chose. Âme ou corps. Les anges ne peuvent que sur les corps, ou encore informer les connaissances des âmes. Dans le cas des diables, bien entendu désinformer.

10 (75). Que l'ange ne peut pas immédiatement faire d'actes opposés, mais seulement en actes mmoyennant d'autre chose, par exemple un globe.

Par globe, comprenez ici une étoile ou une planète. L'ange, donc, peut, directement agir que ce soit dans le globe ou que ce soit en autre chose, et de modes opposés, et non seulement moyennant le globe, comme la volonté humaine peut agir indirectement en d'autres choses à travers ses organes ou membres. L'ange n'a pas d'organe pour influencer les choses hormis lui. Ni besoin de tel.

11 (76). Que l'ange n'a aucune nouvelle compréhension.

12 (77). Que s'il y eût une substance séparée qui ne bougerait pas quelque corps en ce monde sensible, elle ne serait pas incluse* dans l'univers.

C'est donc une chose de dire que les anges sont des bougeurs des choses visibles en tant que les choses visibles sont bougées, une autre chose, et une erreur, qu'ils sont des bougeurs des choses visibles en tant qu'anges qui se trouvent dans l'universe.

13 (78). Que les substances sempiternes séparées de la matière ont le bien que leur est possible dès qu'elles sont produites, créées, et qu'elles ne désirent en rien quelque chose qui leur manquerait.

L'ange a sa félicité de Dieu, et de Dieu en tant que l'auteur de la grâce, et non pas de leur propre essence ou ce qui revient à la même chose de Dieu seulement en tant que Créateur. Comme d'ailleurs l'âme d'un décédé.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Firmin, abbé en Amiens
11.III.2021

* Par le latin "claudi" pensez au français "être inclus".