Monday 9 February 2015

J’ai été attaqué en dormant par quelqu’un qui y dormait d’habitude.

Ce n’était pas la nuit passée. Ça fait quelque temps.

Quand j’étais arrivé, je ne considérais pas sûr qu’il y avait quelqu’un d’autre là, le couteau que je trouvais aurait pu être simplement oublié.

J’ai cru que c’était déjà le matin, qu’il était avide de récupérer sa place de mendicité. J’avais l’impression qu’il perdait rien en attendant la lumière. Il pourrait me laisser la place pour ce qui restait de la nuit et de mon sommeil. J’ai donc résisté, et (abrégeons les détails) j’ai eu un coup de couteau à l’oreille – entre le haut de l’oreille et la tête. Rien que pour m’effrayer – ou peut-être pour prendre un échantillon de mon ADN (pour magie ou pour criminologie ou …), si c’était une intrigue, comme j’avais un peu une prémonition quand j’avais vu le couteau. En m’éloignant finalement des lieux, je me rends compte qu’il n’est que deux heures ou qq chose. En parlant finalement aux policiers, on m’aide à aller à l’hôpital, bien que l’égratignure n’est que légère, mais on ne m’aide pas à aller au commissariat.

Une fois que j’y arrive, on me fatigue avec une longue attente qui m’aurait pu être épargné si j’y étais arrivé la nuit après les faits, peut-être. Avant d’y arriver, je vois des gens qui me regardent de travers, ils ont probablement déjà entendu l’histoire de mon agresseur, qui a été entendu assez rapidement. Et l’histoire a – donc – été diffusé bien au-delà des mesures normales de discrétion. Ou peut-être qu’on me regardait à travers là-bas pour une autre raison – je ne sais pas.

De toute manière, au commissariat on m’affirme que mon adversaire avait raconté un peu la même histoire, sauf que les rôles étaient échangés. Il y a eu une simple main courante. J’ai essayé d’insister de porter plainte, on m’en a empêché. Entre deux sdf, ils ne trouvent pas prioritaire de démêler les vérités des mensonges. Comme deux autres fois quand j’étais victime de vol (une fois une flute à bec, une autre fois une composition commencée et mon cahier de papier de musique, et en plus un cahier avec quelques essais en apologétique contre les accusations protestantes qu’un hôte avait lancé contre ma foi catholique. Encore plus pertinent comme comparaison : la fois à Versailles, des autres sdf connus d’un accueil me montent un ton agressif et encore m’insultent en m’appelant « Jésus » comme si je ne connaissais pas la différence entre moi et mon Dieu, il vient à une bagarre. Là, le policier qui m’écoute est de la communauté musulmane, les sdf avec qui j’avais été en bagarre l’étaient aussi (comme j’avais essayé de noter et comme il avait refusé de noter en prétextant qu’ils ne pouvaient pas être des musulmans pratiquants), il finit par me dire qu’on peut pas prendre une plainte, parce que moi aussi j’avais frappé. « Même si j’ai frappé en me défendant ? » Affirmatif. Exactement comme à la plainte finalement non déposée pour cette histoire ci.

Ceci me vient en esprit quand je lis une phrase comme* ceci :

« Là, il s’agit d’une femme manifestement persuadée que, parce qu’elle est de confession juive, elle est la cible de toutes les persécutions. Les forces de police ne lui rendent certainement pas service en rentrant dans son jeu, en cautionnant sa paranoïa ! »


Ah, la juive a été entendue ? La réalisatrice a été convoqué au commissariat ?

Le point de litige ?

« Cette histoire surréaliste commence par un simple détail. Lequel ?

Cheyenne-Marie Carron : Durant vingt secondes de mon film, on voit, à l’arrière-plan d’une scène, le haut d’une maison. Rien ne permet d’identifier ce bâtiment, mais sa propriétaire m’a appelée au téléphone pour se plaindre de ce que je lui faisais courir le risque d’attentats terroristes. Elle hurlait, et m’a réclamé un dédommagement financier. »


Effectivement, si rien ne permet d’identifier le bâtiment, la propriétaire semble un peu courte d’arguments. À moins de dire qu’il y a une différence entre ceux qui voient juste le film et ceux qui ont passé durant le tournage. Ceux-ci pourraient peut-être identifier le bâtiment.

En plus, il y a eu des attentats contre Juifs très invraisemblables. Mohammed Merah n’a pas ciblé des Juifs en train de faire une quelle-conque agression contre les Musulmans. Il a ciblé des Juifs qui avaient le bon geste de se retirer de d’arranger leur scolarité en dehors du système scolaire public. Se retirer n’est pas une agression. Et pareil, Coulibaly, quelle qu’ait été sa raison de détester les Juifs, ne les a pas ciblés là où ils étaient éventuellement en train d’agresser quiconque, mais là où ils se retiraient entre eux.

Or, il y a un gain indirect que ces Musulmans ont eu par leur choix de cible. Mohammed Merah vient de prouver que les écoles privés hors contrat, ce n’est pas juste une question de quelques Cathos, il y a des Juifs qui le font aussi. Coulibaly vient de prouver que certains Juifs ne paient pas d’impôts (car une victime avait été accusé de soutenir l’armée française au Mali par les impôts et avait répondu que « je ne paie pas d’impôts » comme je viens de trouver sur un site suédois). Cette propriétaire vient de prouver qu’il y a des Juifs propriétaires.

En certains cas, la meilleure défense des Juifs contre agresseurs n’est pas de nier les évidences – mais de faire les critiques appropriés et d’en tirer les conséquences d’une manière la moins agressive possible. Les Austrofascistes et les Nazis faisaient à peu près les mêmes observations sur le pouvoir des Juifs et sur les méthodes (notamment la prise d’intérêt sur les prêts d’argent), mais ils ne permettaient jamais une Kristallnacht, tant qu’ils étaient au pouvoir. Ils faisaient une purge – de l’administration publique – et après ce purge il restait dans l’administration publique à peu près 620 personnes de confession juive qui avaient été laissées en place comme fiables, jugées telles quand même dans un cas par cas. Dollfuss a payé cette humanité vis-à-vis les Juifs quand un Nazi qui le considérais comme traître l’a tué et ensuite son meurtrier a été décoré par Hitler.

Avaient-ils donc, les Juifs, une telle contrôle des médias que c’était devenu impossible sans Merah et Coulibaly de constater que pouvoir économique et hypocrisie dans les critiques (combien des gens qui ont critiqué les écoles hors contrat cathos ont fermé un œil sur Otzar Hatorah ?**) et tricherie économique (le non-paiement d’impôts d’une des victimes de Coulibaly – et combien d’entre eux sont quand même prêts à démoniser Kent Hovind pour ce même délit, s’il en était même coupable ?), ce sont des qualités qui ne manquent pas totalement dans la communauté juive ? Car si c’était la cas, on comprend peut-être une approche intelligente derrière la barbarie extrême.

Je dois espérer que la propriétaire ne soit pas cible d’attentats terroristes. Je suis de confession catholique et j’ai des proches qui malheureusement ne le sont pas. Certains sont Luthériens suédois – et certains d’autres, moins nombreux, de confession juive. Mais je ne dois pas espérer que cette propriétaire devienne une persécutrice des médias cathos.

Sauf que, le film L’Apôtre est moins que parfaitement Catho.

« Il n’y a rien dans mon film qui soit fait pour blesser les croyants, quels qu’ils soient. Précisément, dans la scène incriminée, où l’on voit la maison de cette dame en arrière-plan, c’est une réconciliation que je mettais en scène. Les deux frères, le musulman et les chrétiens converti, prient ensemble… »


D’abord, il semble y avoir un petit manco dans le correctitude du texte. (Hans Georg Lundahl the Grammar Nazi strikes again !). Si les frères sont deux, si un d’entre eux demeure Musulman, donc ce qui en reste comme converti Chrétien ne peut être qu’un seul. Mais faisons un peu de concessions à la fatigue.***

Il y a pire dans ce passage que le fait d’avoir une erreur logique ou grammaticale. Il y a une erreur théologique aussi. Si entre deux frères un est Musulman et l’autre Chrétien, ils ne peuvent plus prier ensemble, parce qu’ils ne partagent pas la même règle de prière, ne croient pas au même Dieu. Il n’y a qu’un vrai Dieu – mais un des deux ne Le prie pas.

C’était une erreur du genre Vatican II d’imaginer que les deux frères puissent quand même prier ensemble. Et cette erreur est blessant pour pas mal de croyants.

Prenons Bryan Houghton. Il est converti de l’Anglicanisme au Catholicisme. Sa mère est morte en Catholique. Son père lui a demandé de quitter la chambre où il mourait, pour qu’il puisse prier un Notre Père – en dehors de la présence d’un fils devenu Papiste et prêtre. Et le prêtre catholique n’avait même pas l’intention de prier un Notre Père avec son père, à moins que celui-ci montre un peu d’inclination à se convertir. Aucune. Il a demandé à son fils de quitter la chambre avant de prier son dernier Notre Père.

Notons, la scène en elle-même n’est pas l’erreur. Mais elle montre les deux frères impliqués dans cette erreur. Pour moi, ça n’est pas une raison suffisante pour un attentat – mais je ne suis pas terroriste. Je suis juste en train de ne pas me mêler trop avec les erroristes (ou erreuristes ?), sans T. Ou de l’essayer.°

Ça dit, raccourcir les libertés d’expression ou personnelles des Catholiques (même de ceux qui sont de Vatican II) au nom du risque du terrorisme n’est pas très intelligent non plus – ou alors c’est « intelligent » quand à la tactique, de la même manière que je viens de suggérer que ça pourrait avoir quelque part « intelligent » tactiquement de commettre les crimes connus, pour que ces vérités soient connues. Car le pragmatisme est en dernière analyse pas intelligent.°°

Hans Georg Lundahl
BU de Nanterre
St Cyrille d'Alexandrie
(bonne fête de saint, Cyrille!)
9-II-2015

PS, le 11, Jour de Notre Dame de Lourdes, je trouve ceci:

Graffitis antisémites : l’auteur est… juif
in Plus Proche de Vous / by Pierre-Alain Depauw / on 10 février 2015 at 19 h 52 min /
http://www.medias-presse.info/graffitis-antisemites-lauteur-est-juif/25281


Ça me rappelle ce que j'avais repéré en 1991 sur l'affaire du Cimetière de Carpentras ... mais ensuite on a trouvé un autre perpétreur. Va-t-on trouver un autre perpétreur ici aussi?/HGL

* NdF : La réalisatrice du film L’Apôtre au commissariat suite à la plainte d’une Française juive…
Ecrit le 7 fév 2015 à 14:38 par Eric Martin dans Nos brèves
http://www.ndf.fr/nos-breves/07-02-2015/la-realisatrice-du-film-lapotre-au-commissariat-suite-a-la-plainte-dune-francaise-juive


** Patrick Klugmann ne devrait jamais plus dans sa vie critiser des écoles catholiques hors contrat pour le simple fait de l'être et de vouloir transmettre un Catholicisme intégral (au moins en proportion à la capacité des enseignants).

*** Ou peut-être aux intrigues des gens qui abusent les possibilités comme administrateurs de connexions internet pour introduire telle erreur grammatical dans un texte?

° Il y a des intrigues qui me privent un peu du succès dans cette entreprise. Par exemple d'intrigues pour me retenir en pauvreté pour que je sois obligé à prendre les aumônes de ceux qui sont en erreur, souvent.

°° Et je parlais des erreurs grammaticaux des autres ... n'est en dernière analyse pas intelligent - à moins de soupçonner que je voulais d'abord dire une chose plus forte et directe que "pas intelligent".

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