Friday, 21 March 2025

Il y a un préjugé contre Wikipedia et Sélection du Reader's Digest ...


... ce même préjugé préclude, pour certains, de lire un argument aristotélique chez St. Thomas d'Aquin.

Ce préjugé est, rarement, bien à propos. Une source sécondaire et simplifié d'information et d'arguments peut les déformer.

Je viens d'évoquer les cinq preuves de l'existence de Dieu chez St. Thomas d'Aquin.

Au minimum les trois premiers sont tirés d'Aristote. Je n'ai pas lu la Physique et la Métaphysique d'Aristote. Donc, selon ce préjugé, je n'aurais pas le droit de m'y prononcer juste à propos de ma lecture de St. Thomas.

Je pense qu'il y a un lourdi qui me prétend suivre comme psychiatre, mais seulement devent d'autres, quand à moi-même il préfère m'approcher par intermédiaires. Et je pense qu'il s'agit d'un Saupreissn comme ça.

Pourquoi ? Comme je viens d'évoquer Prima Via très récemment, hier dans le post Trent Promoted Feser, avant-hier en commentaire sous Visite de ma BIBLIOTHÈQUE, vidéo par Matthieu Lavagna (apologète), et dans un post qui est a venir, je ne pense pas qu'on puisse imaginer qu'il y ait un simple hasard de coïncidence.

Aujourd'hui un vieux noir s'asseyait à côté de moi dans le cyber, bien qu'il y avait d'autres places libres. Il était enrhumé, donc, l'acte était calculé de me contaminer. Quand il part, il laisse les trois livres par Aristote et Platon sur la table à côté de moi. Quand il est parti, je les mets sur ma table, plus tard il revient et reprend les livres, ce n'était quand même pas cadeau, c'était calculé pour que je les voie. Notons, il y avait d'autres livres dans son sac, il les a ramassés d'abord, avant de partir la première fois, donc il avait bien calculé pour que je voie :

  • Parménide par Platon
  • Physique par Aristote
  • Métaphysique par Aristote.


J'avoue ne pas avoir lu ni l'un ni l'autre des trois ...

Je ne m'avoue pas battu.

Tout d'abord, ma question à résoudre (idéalement avec ma solution que j'ai déjà) n'est pas "qu'est-ce que pensait Aristote sur la preuve de Dieu par le mouvement" mais "est-ce que le mouvement prouve Dieu" ... ensuite, j'ai (contrairement à certains Saupreissn) confiance dans la capacité de St. Thomas de résumer correctement un philosophe antérieur à lui-même. Et, j'ai lu St. Thomas.

Feser, Lavagna, Trent Horn, ils ont bien entendu le droit de me refuser le débat sous prétexte que je n'ai pas lu Aristote dans le texte. Si l'un ou l'autre entre eux le fait explicitement, en se tournant à moi avec ces mots, j'ai directement la possibilité de commenter ceci, ce que je viens déjà quelque part de faire, mais en supposant. Entretemps, si au lieu de ça ils se tournent à un psychiatre qui prétend me faire un suivi (tout en évitant de me parler en revendicant la qualité, en fait sage de sa part, mais quand même peu honnête), et le psychiatre, pour éviter de me parler, dirige un autre patient qui l'accepte comme son psy traitant (ou une connaissance) à m'approcher, ils peuvent, les trois, prétendre à se ranger d'un avis "d'expert" quand au non-débat.

Hier, quand je fis la manche, un homme qui ressemblait un peu à Matthieu me demanda s'il pouvait acheter quelque chose pour moi. J'avais déjà bien mangé, je demandais donc une bière et une bouteille d'eau pétillante. Il se sentait très navré pour la bière. Je précisait que j'avais déjà mangé. Il ne pouvait donc pas raisonnablement prendre ça comme quoi j'aurais la volonté de me soûler. À priori, Lavagna est censé être Catholique, pas Musulman, et il n'a donc pas l'intérêt de prétendre indistinctement que l'alcool soit interdit, et même en Carême il est permi pour le repas principal, ce que je venais de prendre, à part la boisson. S'il avait ce principe d'une manière limité envers tous les sdf, tant pis, ça fait de son Catholicisme un Catholicisme prostitué à des idéologies de la Bête Rouge. Mais il se peut aussi qu'il avait cette idée à mon propos, de quelqu'un qui me faisait un suivi, dans ce cas, il faut le compter comme Stockholmisé par le lourdi évoqué. Et, encore une fois, j'explique mal comment un Catholique se Stockholmise par des "psychiatres traitant" ou par des "addictologues traitant" sans avoir un Catholicisme somme tout prostitué à la Bête Rouge.

Il ne s'est pas présenté comme Matthieu Lavagna, présumons charitablement que ce n'était pas lui, que ce n'était pas un Catholique tout court ... ou vous savez autre chose là-dessus ?

Me dire que je n'ai pas le droit de discuter une preuve aristotélique sans avoir lu Aristote dans le texte, ou me dire que je n'ai pas le droit d'utiliser l'alcool en modération (par exemple pour que l'effet diurétique me débarasse de quelque chose, calories ou autres, qui m'auraient tenu éveillé dans la seconde moitié de la nuit), ça me diminue, et ça ma diminue inutilement.

Il y a deux questions sur la preuve par le mouvement.
a) est-ce que la nature du mouvement présuppose que la puissance soit réduite à l'acte par quelque chose déjà en acte, et est-ce que le regrès à l'infini est impossible ?
b) est-ce que la réponse aristotélique correspond vraiment à Dieu tel quel nous les Chrétiens comprenons que même les Païens pouvaient le reconnaître, sans la révélation proprement dite ?

Et pour le premier point, la réponse est que les nombres "nul" et "moins un" n'exsistent pas comme nombres (le français fait une bonne distinction et les appelle des nombres relatifs, genre "nul" = "ni plus, ni moins que ..." et "moins un" = "un moins que ..."), donc le regrès à l'infini est réellement impossible.

Pour le second point, pourvu que la preuve par le mouvement prend comme premier départ aussi le mouvement diurne de l'univers autour de la Terre, oui, alors, cet argument prouve en effet Dieu. Pour vérifier que St. Thomas ait visé ceci, allons à Contra Gentiles, livre I, ch. 13.* La première citation est le début, pour vérifier qu'il s'agit de l'argument en Prima Via, la seconde est proche de la fin, pour montrer qu'il tenait en esprit l'exemple astronomique :

Primo autem ponemus rationes quibus Aristoteles procedit ad probandum Deum esse. Qui hoc probare intendit ex parte motus duabus viis.
Mais d'abord nous posons les raisons avec lesquelles Aristote procède à prouver que Dieu existe. Qui avait l'intention de prouver ceci de deux manières de la part de la motion (du changement).

...

Nec est contra hanc rationem quod motores inferiorum orbium movent motum sempiternum, et tamen dicuntur moveri per accidens. Quia dicuntur moveri per accidens non ratione sui ipsorum, sed ratione suorum mobilium, quae sequuntur motum superioris orbis.
Et ça n'invalide pas cet argument que les moteurs (angéliques) des orbes inférieurs les meuvent d'un mouvement sempiterne, et pourtant ils sont dits être mus par accident. Parce qu'ils sont dits se mouvoir par accident, pas en les considérant eux-mêmes, mais à cause de leurs (choses) mobiles, qui suivent le mouvement de l'orbe supérieur.


En clair, l'ange qui fait bouger un astre comme Jupiter n'est pas mu en soi, mais il est mu "per accidens" (selon une circonstance extrinsique à lui) avec l'astre qu'il fait bouger, qui est mu par l'orbe supérieur, ou la sphère supérieure, c'est à dire dans le cas de Jupiter, la sphère de Saturne. Or, les sphères solides crystallines, l'observation d'un comète par Tychon Brahé a prouvé qu'ils n'existent pas. Ce détail avec les sphères est donc à refaire, mais ce n'est pas difficile. Si l'éther est la substance du lieu, une sphère d'éther entre la Terre et l'Empyrée, mais qui tourne en solidarité à partir des Océans jusqu'à la sphère des étoiles fixes (pas de sphère solide, mais quand même), est semblablement tourné par Dieu que, selon l'Aquinat, la sphère la plus externe, celle des étoiles fixes.

Pour le détail, le mouvement qu'effectue l'ange sur Jupiter n'est pas le mouvement diurne ou quottidien, qui mène Jupiter de l'Est à l'Ouest. C'est au contraire un mouvement de presque douze ans autour du Soleil, lui-même mu aussi par un ange dans le mouvement annuel. Mais le point est, Jupiter est aussi mu chaque jour autour de la terre et ceci en fonction du mouvement que Dieu impose à l'éther et aux étoiles fixes. Et l'ange est mu avec, d'une manière extrinsèque à son être dans la mesure que Jupiter (qui est sa chose mobile) est mu "par l'orbe supérieur" ou, selon ma modification, par l'éther. L'ange suit bien entendu la chose qu'il prend en charge.

Est-ce que je crois que Michael Behe ait prouvé Dieu ? Oui. Mais d'une manière qui dépend de découvertes très récentes.** Les ribosomes ou l'Adenosine triphosphate (ATP) n'ont pas été connus des temps de St. Paul ou de St. Thomas. Que la preuve que je viens de donner (pour que tout tourne autour de la Terre et se fasse son écosystème, dans un mouvement, il faut un moteur, Dieu est donc un) était connu dans le premier siècle, je pourrais évoquer comment, selon Josèphe, Abraham comprend qu'il y a un Dieu.***

Le premier il osa montrer que Dieu, créateur de l'univers, est un ; quant à tous les autres êtres, tout ce qui de leur part vient contribuer à notre prospérité, ils l'accomplissent en vertu des décrets divins, et nullement en vertu d'une puissance propre. Ces conceptions lui sont inspirées par les révolutions de la terre et de la mer, par le cours du soleil et de la lune et tous les phénomènes célestes si tous ces corps avaient une puissance propre, ils sauraient pourvoir eux-mêmes à leur bon ordre ; que si cette puissance leur fait défaut, il apparaît que tous les avantages que ces corps nous procurent, ils n'ont pas en eux-mêmes la force de les produire, mais qu'ils n'agissent que par les ordres souverains d'un maître, auquel seul il convient d'adresser nos hommages et nos actions de grâce.


Ceci est l'idée qu'on pouvait se faire, très correctement, là-dessus au premier siècle, voir même, si Josèphe avait raison, au vingtième siècle avant Jésus-Christ. Et selon St. Paul, il donne un vrai savoir. Or, savoir, ce n'est pas juste avoir raison en ce qu'on croit, c'est aussi avoir des raisons solides pour le croire, donc, les preuves de Dieu du premier siècle sont encore valables. Que St. Paul l'approuve est bien entendu avec toute envie que j'aurais à lire les trois livres (qu'on ne me permettra vraisemblablement pas la paix de lire) plus important que quoi Aristote l'approuve.

Hans Georg Lundahl
Paris
St. Benoît de Nursie
21.III.2025

Notes:

* Sancti Thomae de Aquino Summa contra Gentiles
liber I a capite X ad caput XIII
https://www.corpusthomisticum.org/scg1010.html


** Pour un bon et amusant résumé, la plupart des vidéos sur le canal Long Story Short

*** Flavius Josèphe, LIVRE 1, ANTIQUITES JUDAÏQUES (chapitre VII)

No comments:

Post a Comment