Surexcité? Peut-être n'était-il pas le seul.

Quand je suis arrivé en bas des escaliers roulants à Georges Pompidou, j'ai vu l'homme terrassé par les gardes de sécurité (j'ai vu après qu'il y a eu des policiers aussi, quand j'ai changé l'angle et vu l'uniforme). Et il y avait des pompiers autour aussi.

Après un peu j'ai entendu qu'il chantonnait la Marseillaise. Peut-être était-il exceité jusqu'à trouver l'occasion militaire. À en juger des gens qui l'entouraient, il n'était pas le seul. Ça m'a pris une bonne minute de décerner ses chaussures sous les gens qui l'avaient terassé. Après, on l'a levé. C'était un noir, ils ont quitté Georges Pompidou.

Je ne sais pas comment ça a commencé pour lui.

Le jour de l'Assomption, mercredi 15 août 2012, j'ai entendu et vu une demoiselle semblablement entourée, j'ai essayé d'intervénir en faisant appel aux gens qui l'entouraient. J'ai fini avec presque une semaine (jusqu'à lundi suivant) en captivité, dont partie sous les psychiatres.

Le soir de l'occasion, j'avais été très épuisé avant de parler au préfet de Paris ou son représentant. Et encore davantage avant d'arriver chez des médecins qui m'ont laissé partir vers une garde à vue spécialisée psychiatrique. Les violences faites par moi contre les gardes de Georges Pompidou, ils n'ont pas porté plainte, on n'avait plus qu'à décider sin on m'ammenait aux psychiatres ou non. Autrement, j'aurai peut-être eu l'occasion de m'exprimer avec ou devant un policier sur la légalité et en fin de compte moralité de mes actes. Comme c'était, j'ai eu affaire avec des gens qui me disaient "comment ça va?"

À cette occasion là, personne n'est internvénu sauf moi pour sauver cette demoiselle de la psychiatrie. Ce soir, qui aurait osé intervénir avec moi?

Revenons à ce soir. La Marseillaise était chanté à voix sous sordine déjà. Le courage des jours que fut prise la Bastille, ce courage que leur avait instillé la monarchie, semble s'être perdu avec les Républiques.

"Mais peut-être qu'il avait besoin des soins?" me dira-t-on. "Après tout il chantait la Marseillaise."

Oui, et d'autres menaient une lutte contre un seul comme s'ils n'étaient pas totalement sains non plus. C'est possible qu'il avait perdu la raison - mais je ne vais pas le jurer. Ni que ceux qui le jugeaient en besoin de soins avaient toute leur jugeote intacte et prête dans la décision. Je ne sais d'ailleurs pas comment l'affaire est commencée.

Qui veut me reprocher de ne pas avoir agi pour l'aider? C'est vrai que non-assistance à personne en danger est un délit, mais c'est aussi vrai que pour mes propres forces les gens là, c'étaient un peu trop, et quand à appeler la police, bon, ils étaient déjà là sur le côté pas mal raisonnablement suspect d'être celui du mal.

Après avoir écrit ces lignes, je me suis interrompu de les publier. J'ai entendu un "non, tu ne reviens pas ici!" comme des gardes. Était-ce le même une fois qu'il avait été remis en liberté? L'a-t-on repoussé aux policiers? Ou est-il parti cette fois? Alors, peut-être avais-je eu peur pour sa liberté à tort? Je ne sais pas.

Mais je sais comment un peuple arrive à accepter ces violences sans réagir.

D'abord l'école public. Ensuite, pour certains, les subir eux-mêmes. Ce que veulent certains, car il y a des gens qui n'aiment pas trop les gens normaux.

Ou avait-il provoqué ce genre de force par le fait d'être violent? La demoiselle en 2012 ne l'avait presque certainement pas. Moi-même, j'avais d'abord essayé d'alerter les autres, ensuite essayé de retirer des gardes d'elle - sans être trop violent. Je ne sais pas si je l'ai revue. Celle autre pour laquelle je m'avais fait des soucis la semaine dernière ou celle avant semble être libre aujourd'hui au moins. Et le peuple français semble passif.

Hans Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
Veille de St Nicolas de Myra
5-XII-2014

PS, le jour même. Quand je quittais la Bibliothèque, le même homme était revenu. "Pas à vous de me juger" il vociférait, mais il était libre. Par contre, s'il continue d'embêter, je ne suis pas pour qu'il le reste. Non, je ne suis pas pour la psychiatrie, ne vous inquiétez pas. Pendant l'Ancien Régime, il aurait pu être jugé à une semaine sur pain et de l'eau, en France j'imagine, comme c'était certainement le cas plus au Nord (Prusse, Suède-Finlande, Danemark-Norvège)./HGL

PPS - ou à un jour dans la cachotte, sur pain et de l'eau ou mieux nourri, je ne suis pas sûr que son infraction aurait valu une semaine./HGL