Ajourd'hui on se souvient d'une décapité qui n'était pas céphalophore. Sans doute la modestie enculquée à la cour de sa mère Marie Thérèse l'aurait empêchée de demander cette grâce, si elle en avait l'occasion.
Je ne sais pas si Pape Michel a canonisée Marie Antoinette, Veuve, Reine de France, je ne crois presque pas, et je ne sais pas qui détient les dossiers des éventuels miracles, et il est probable en tel cas que ce n'est pas lui le premier qui verra ce dossier.
Comme je viens de dire, elle n'était pas céphalophore. Un miracle qu'elle n'a pas fait ... ce qui ne compte pas s'il y a miracles qui ont été faits par son intercession. Elle semble par contre se souvenir de ma pauvreté, comme le fait aussi son mari, le roi Louis XVI. Je n'ai pas eu un mauvais 16 octobre, ni un mauvais 21 janvier, depuis mon arrivée en France.
Hier, je viens de recevoir une rumeur sur des guillotines qui s'installeraient aux États-Unis, en but présumable de décapiter des Chrétiens. Entre-temps on est en train de combattre d'autres qui décapitent des Chrétiens - et peut-être aussi d'autre Occidentaux. Mais la Théologie qui allait avec cette rumeur rappelait l'Apocalypse 20:4.
On vient de me citer que les Distributistes étaient des amis de la Révolution française. On me balançait même qu'ils approuvaient les brûleries des églises. Faux. Ils approuvaient certaines décapitations, notemment je crois que ce noble s'appelait Foulon - et la wikipédie me donne raison (quand à ma mémoire de son nom):
On le pend à un réverbère dans la rue de la Verrerie, en présence de son gendre Berthier de Sauvigny qui fut lui aussi pendu place de Grève. La corde entourant le cou de Joseph Foulon ayant cassé, on le décapite. Sa tête fut portée en triomphe avec une poignée de foin dans la bouche. On l'accusait d'avoir conseillé la banqueroute et d'avoir dit pendant la famine : « S'ils ont faim qu'ils broutent de l'herbe ». Toutefois, cette citation n’est pas authentifiée
Pour Chesterton, cette citation était génuine, et il approuvait donc que la tête de Joseph Foullon de Doué ait été portée en triomphe. Il pensait qu'il y avait pas mal d'autres nobles, Voltairiens ou pires, parfaitement capables à dire des choses comme « S'ils ont faim qu'ils broutent de l'herbe ».
Ni lui, ni Belloc ne pensaient que "s'ils n'ont pas de pain, pourquoi ne mangent-ils pas de brioche" valait la même indignation que la suggestion attribuée à Foullon, quoique Belloc la tenait comme une personne ayant trouvé la place où elle devait être plus catastrophique que n'importe où ailleurs. J'observe que ça peut, pendant la vie terrestre, facilement arriver à n'importe qui de calomnié, et elle fut calomniée. En cette anecdote, il semble s'agir d'un malentendu, un qui-pro-quo entre elle-même en France et sa mère en Autriche:
Tea at Trianon : "Let Them Eat Cake"
http://teaattrianon.blogspot.com/2007/09/let-them-eat-cake.html
Par contre, et lui, et Belloc, ils pensaient que ce peuple déchaîné après avoir dû supporter des gens comme Foulon de Doué, n'avait pas tout à fait sa tête très bien sur les épaules à chaque instant. Et qu'il était donc capable à des bêtises et à des qui-pro-quos. Ce qui n'empêche pas leur admiration pour Rousseau, Contrat Social, ou Jefferson, Declaration of Independence. Ou pour le peuple qui voulait les mettre en pratique. Le pire des bêtises était l'attaque à l'Église, bien sûr.
Admirable ou pas, il y a eu des torts. Si les dûs aux seigneurs venaient de s'augmenter incrédiblement (selon Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge) quand les seigneuries étaient achetés par des avocats incapables à comprendre que quand une charte précise telle ou telle corvée, elle ne s'ajoute pas mais remplace la charte d'avant, et ça avant la Révolution, de manière que la Révolution, d'une manière sommaire, le rectifie, il y a eu un tort pendant et après la Révolution, l'abolition des Corporations. Et ceux-ci avaient soutenu les petits contre l'arrogance des grands, en chaque métier, et obligé les plus grands à une certaine modestie et à une aide solidaire aux plus petits parmi leurs collègues. Chesterton et Belloc étaient, notons-le, pour ces mêmes corporations que la Révolution détruisit.
Et il y a eu pendant cette révolution, un fétichisme de têtes qui rappelle un peu les ancêtres gaulois avant César et un peu le Da'esh ajourd'hui. Il y a des victimes de cette Révolution qui étaient certainement des saints martyrs, car déjà canonisées. Les Carmes ensevelies à Picpus par exemple.
On n'a pas besoin d'avoir été céphalophore pour être un saint martyr ou une sainte martyr, si on meurt pour Jésus. Il y en a qui mettent avant que Marie Antoinette était contre la Constitution Civile du Clergé - et qu'elle mettait son mari sur le bon chemin, là-dessus aussi. Mais les céphalophores rappellent que les martyrs, ça comprend des décapités.
Et vidi sedes, et sederunt super eas, et judicium datum est illis: et animas decollatorum propter testimonium Jesu, et propter verbum Dei, et qui non adoraverunt bestiam, neque imaginem ejus, nec acceperunt caracterem ejus in frontibus, aut in manibus suis, et vixerunt, et regnaverunt cum Christo mille annis. - Puis je vis des trônes, où s'assirent des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné, et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et ceux qui n'avaient point adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Ils eurent la vie, et regnèrent avec le Christ pendant [les] mille ans. *
St Denis a regné avec le Christ déjà un peu moins que deux mille ans. Si le monde finira bientôt, Marie Antoinette aura regné avec le Christ bien moins que mille ans, ou que sa moitié, et St Thomas More (décapité sur Tyburn, par le schismatique Henri VIII) à peu près la moitié de mille ans. Mais on peu dire en moyenne mille ans, ainsi est-ce que St Augustin comprend l'Apocalypse 20.**
Hans Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
Ste Hedwige, Veuve,
Duchesse de Silésie
16-X-2014
* Latin Vulgate (Clementine) : The Apocalypse Of Saint John (Revelation) : Chapter 20
http://drbo.org/lvb/chapter/73020.htm
La Sainte Bible, traduction de l'abbé Crampon : Apocalypse de St Jean, p. 312
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75755t/f1579.image
** C'est à dire, le millennaire est entre la Mort et Résurrection de Notre Seigneur et la Seconde Venue. Quand il reviendra sur les nuages, comme il a promis.
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