Friday 10 October 2014

Le Catholicisme est Charitable, Pas un Système Social


C'est bien grâce à l'église qu'il y a des hôpitaux. Dans l'antiquité païenne, il y avait certes des médecins, mais ils l'étaient à titre commercial. Quasi uniquement. Un homme riche ou au moins un peu aisé était capable de payer le médecin. Un esclave avait un médecin dans la mesure que son maître le voulait. Des pauvres libres, il n'y en avait pas beaucoup. S'ils étaient malades, ils n'avaient pas automatiquement accès à des médecins. Certains se faisaient esclaves pour avoir, certains mouraient prématurément, certains avaient un bienfaiteur qu'ils allaient ensuite visiter et considérer comme un grand homme et presque un patron le restant de leur vie.

Sts Côme et Damien - fêtés le 27 septembre il y a presque deux semaines - ont fait du bénévolat. Ils ont été tués par leurs collègues pour ça. Avec la victoire du Catholicisme, le benévolat des médecins pour assister les pauvres devient un moyen de trouver peut-être une meilleure place au Ciel, peut-être échapper à quelque temps au Purgatoire. Les hôpitaux existent après ce temps dans la plupart des villes, mais les premiers déjà alors, à Constantinople, érigés par Constantin : pour que le bénévolat des médecins passe, pour qu'un pauvre puisse savoir où trouver des soins gratuits.

Et l'église a bénit ça.

Mais l'église n'a pas érigé en norme que l'état ou n'importe quelle autre instance doive toujours être l'instance qui s'occupe de tous les pauvres. À la limite l'église elle-même servait - à l'époque quand le denier était 10% et dépassait souvent les impôts à l'état, tout en restant à 10%. Quand l'église est dôté d'un denier volontaire fixé à moins d'un pourcent du revenu annuel, il est irréaliste de supposer qu'elle fasse le même oeuvre avec beaucoup moins de ressources. Si la dépense doit rester la même, le revenu ne doit pas baisser. Or, le revenu est baissé, à cause de divers révolutionnaires anticléricaux. Donc, les dépenses doivent baisser aussi.

Mais même dans les meilleurs époques - par exemple le XIII. Siècle - l'église ne se prenait pas en charge de pourvoir à tous les pauvres. St Thomas justifie l'inégalité des possessions des évêques et des rois par certain nombre de faits, entre autre celui que ceux-ci doivent donner un bon exemple pour que tous qui peuvent donnent aux pauvres - sans se ruiner eux-mêmes biensûr.

Je ne pose pas d'espoirs dans l'église comme système social donc. Il y a eu des temps, et parmi les plus festives même, que je passais un soir par semaine à manger devant St Nicolas du Chardonnet pendant l'hiver.

Si j'ai une amertume par rapport à ma situation, par rapport à St Nicolas du Chardonnet, c'est ceci : je n'ai jamais demandé qu'ils me fassent de l'aide sociale, comme elle est comprise par les administrateurs de l'RSA. J'ai par contre demandé qu'ils me donnent un revenu pour ce que je fais moi, en fonction de ce qu'ils peuvent faire, non à titre de paroisse, mais des paroissiens à titre individuelle ou en collectives plus petites, par exemple de la performence musicale pour public payant, si j'ai composé une chose bien. Ou de l'édition en bouquins pour lecteurs payants, si j'ai écrit quelque chose de bien.

Je viens de parler avec une dame un peu niaise et même pas très agréable.* Quand elle savait que je défendais le Catholicisme, elle n'a pas voulu me donner un café. Ça, c'est sa liberté. Mais en plus elle a posé une question archiniaise, à savoir pourquoi, si je suis Catholique, ce n'est pas l'église qui me pourvoit avec un café. Comme question c'est niais, parce que sa présuppose à la fois l'ignorance historique de ce que je viens d'évoquer et encore une préoccupation mentale avec cette histoire ou ses héritiers qui me semble assez déplacée chez une personne tellement ignorante. En plus d'être un reproche inutile à un mendiant on ne peut plus utile au bien commun, à travers mes écrits (dont la version internet est gratuite), parmi les démunis, à part les religieux, parce que eux, ils prient avec dévotion. Mais j'espère que ma réponse n'ait pas été tout aussi niaise. Et qu'elle peuve profiter à ceux qui veulent savoir, par exemple quelque chose sur l'Église Catholique, ou sur le Moyen Âge, avant de juger.

Hans Georg Lundahl
Bpi, Georges Pompidou
St François Borgia, S.J.
10-X-2014

* Des gens comme cette dame me font regretter de ne pas être francophone de souche. Mais c'est peut être plus agréable pour elle. Sa question était intellectualement niaise. La manière de la poser? Qu'elle cherche le mot qui ne m'est pas venu en esprit, si elle veut, c'est en suédois "snorkig", je ne garantis pas l'exactitude de la traduction. Le mot me parait un peu plus banal que la première traduction donnée et un peu plus méchant que la deuxième.

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