Saturday, 29 August 2015

Ce matin, j'avais une conversation sur le cas Galilée

1) J’irais débattre sur votre blog, disait-il. 2) Ce matin, j'avais une conversation sur le cas Galilée ; 3) Géocentrisme et foot (oui, je sais "tous les sujets sauf le foot", mais ...)

Prenons ce en cosmologie moderne qui est relevant pour le cas et ce qui ne l'est pas. Pour le cas, la question (dans les deux procès) qui était la plus brûlante était si le Soleil était au centre du Monde immobile et la Terre tournait chaque an autour de lui. La deuxième question était si la Terre chaque jour tourne autour d'elle-même. Par contre, la rondeur de la Terre était admise des deux côtés. Et parallèle entre Soleil et "d'autres étoiles" ne l'était ni de l'une côté, ni de l'autre.

La rondeur de la Terre était admise des deux côtés, elle avait été prouvée comme la rondeur d'une globe complète par Magellan (j'avais récemment pris l'habitude de dire "par Vasco da Gama", mais c'est bien Magellan).

En plus, pendant le Moyen Âge, avant Magellan, elle n'était même pas sérieusement attaquée, elle n'était juste pas encore pleinement prouvée, mais les érudits avaient une confiance excessive dans les preuves juste probables, elle était donc admise bien avant d'être prouvée.

Tout autrement, l'idée que le Soleil n'est qu'un parmi de milliers d'étoiles toutes pareilles (ou presque), elle avait été suggérée apparemment par Giordano Bruno, et elle l'avait été en même temps que l'idée que chaque "monde" (son mot pour ce que nous appelons "chaque système solaire") était soutenu par un autre dieu, qui en était l'âme du monde. Cette idée panthéiste et polythéiste avait été condamnée et Giordano, par refus de la rétracter, avait été confié au bras séculier pour être brûlé sur le bûcher. Dans les procès de Galilée, il n'y avait pas du tout l'idée que "notre système solaire" serait un parmi plusieurs.

Il y avait juste deux questions de litige, et sur les deux, la position de Galilée fut condamnée.

1) Entre Terre et Soleil, lequel est dans le centre et immobile, lequel tourne chaque an par le zodiaque?

2) Le mouvement diurne, est-il un fait de l'Univers qui tourne autour de la Terre, ou un fait seulement de la Terre qui tourne autour d'elle-même?

Sur ces questions, on pourrait avoir trois position non-contradictoires, mais la position de milieu n'était pas envisagée sérieusement ni par les uns, ni par les autres.

i) 1) Terre immobile quant à sa position et 2) encore "autour de son axe". (Ni I, ni II, voir en bas) ij) 1) Terre immobile quant à sa position, mais 2) tourne autour d'elle-même. (Pas I, mais II) iij) 1) Soleil immobile par sa position, et la Terre tourne autour de lui, et 2) elle tourne aussi autour d'elle-même. (Et I et II)

La première position était celle des juges, en avance. Ils jugeaient, 1616, la troisième position mais pas la personne de Galilée, et ils jugeaient la position de milieu moins sévèrement. Leur chef était St Robert Bellarmin, qui avait été parmi les juges de Bruno. En 1633, une reprise du procès, sans St Robert, force Galilée d'abjurer, par contre, le débat scientifique le plus intéressant est celui de premier procès. St Robert ne défend pas la vieille théorie de Ptolémée, il arrive à la théorie de Tychon Brahé, relativement nouvelle.

Donc, les deux thèses condamnées étaient:

I) que le Soleil est immobile et la Terre tourne autour de lui dans le troisième ciel : formellement hérétique.

Formellement hérétique est une qualification très sévère.

II) que la Terre tourne (aussi) autour d'elle-même d'un mouvement diurne : au moins erroné.

Qualification moins sévère, mais pas vraiment tolérable non plus.

Or, il y a un argument pour la troisième position. Mais qui n'est pas prouvé. Et que ni les uns ni les autres envisageaient. C'est l'argument de Bruno, que chaque monde doit avoir son étoile au centre. Mais justement : on ne considérait pas les étoiles comme des parallèles au Soleil. On considérait, des deux côtés, que les étoiles forment quasi une couche ou quelques couches de superficie intérieure d'une sphère, d'où l'expression courante à l'époque, "sphère d'étoiles fixes". Et ceci ne donne pas l'occasion à cet argument.

A-t-on prouvé, entre-temps, cette idée totalement contraire à la "sphère des étoiles fixes"? A-t-on prouvé que les étoiles sont éparpillées à travers le cosme quasi infini?

Alors, on pourrait commencer à prouver que le jugé en 1633 avait raison (sauf en croyant dans la "sphère d'étoiles fixes"), et les juges tort.

Mais justement, l'idée que les étoiles sont éparpillées à travers toute l'épaisseur du cosme, en elle-même n'a pas de soutien indépendant de l'idée de Galilée.

Et les arguments pour celle-ci sans faire appel au cosme épais d'étoiles sont ... d'un côté reconnus comme arguments, socialement, mais d'un autre côté logiquement faibles. Je soupçonne donc que la croyance populaire en sa position dépend en dernière analyse sur une prédilection esthétique pour ce cosme truffé d'étoiles à travers son épaisseur.

Quiconque veut prétendre que nous ayons des preuves est par contre bienvenu de prendre le débat sous l'autre message, déjà dédié à ce but.

Les commentaires sous celui-ci seront fermés si j'arrive à comprendre comment. Je préfère avoir le débat sous un seul message en chaque langue, en français celui-ci:

J’irais débattre sur votre blog, disait-il.
http://nov9blogg9.blogspot.com/2015/08/jirais-debattre-sur-votre-blog-disait-il.html


Désolé, on peut commenter ici aussi, mais je vous demande la bonne volonté de mettre le débat sur le message avant, s v p!

Hans Georg Lundahl
Bibliothèque Audoux
Décolation de St Jean Baptiste
29-VIII-2015

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